Antoine-Labelle

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Carte de localisation de la MRC d'Antoine-Labelle
Carte de localisation de la MRC d'Antoine-Labelle

Antoine-Labelle est une municipalité régionale de comté (MRC) du Québec (Canada) dans la région administrative des Laurentides. Elle est nommée en l'honneur d'Antoine Labelle, le curé colonisateur des pays d'en haut.

Cette MRC a été constituée le 1er janvier 1983 et elle est composée de 15 municipalités: soit 2 villes, 12 municipalités et 1 village. Elle contient aussi 11 territoires non-organisés. Son chef-lieu est Mont-Laurier. Son préfet en 2007 est Roger Lapointe, maire de Mont-Saint-Michel.

Superficie: 15 658,86 km²
Population: 34 641 habitants (2005)
Densité: 2,2 hab./km²

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Géographie

La population totale de la MRC était de 34 180 habitants en 2004. Cette population se retrouve sur un territoire total de 15 665 km², dont 10 000 km² sont constitués de territoires non-municipalisés. Par rapport à l’étendu de la région administrative des Laurentides (21 500 km²), la MRC d’Antoine-Labelle représente donc 73% de l’espace régionale. La MRC est bordée au nord par la MRC du Haut Saint-Maurice, à l’ouest, par la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, à l’est, par la MRC de Matawinie et au sud, par la MRC des Laurentides et de Papineau. Donc, la MRC d’Antoine-Labelle touche à la fois, la région administrative de l’Outaouais et celle de Lanaudière.

[modifier] Présence amérindienne

Au début du 17e siècle, les Amérindiens que l’on pouvait retrouver sur le territoire de ce qui sera plus tard le comté de Labelle provenaient de la nation des Algonquins inférieurs, plus précisément du groupe des Weskarinis (aussi appelés par les gens de la Nouvelle-France la Petite-Nation). Ce groupe « […] parcourait un vaste territoire baigné par les eaux de la rivière de la Petite Nation, et par celles de la Rouge et de la Lièvre, certainement, et probablement aussi par celles de la Nord » (Laurin, 1995, p. 51). Donc, il n’y avait vraisemblablement pas d’occupation permanente du sol par les Weskarinis, un peuple utilisait ce territoire pour chasser et pêcher durant la saison hivernale. De même, au Nord de la rivière des Outaouais, où débutaient le rivières Gatineau et la Lièvre, un autre groupe de la nation algonquine, les Têtes-de-Boule, venaient pratiquer les mêmes activités dans la Haute-Lièvre (Coursol, 1985, p. 8).

Les guerres iroquoises décimeront ces Amérindiens si bien, qu’au cours des années 1650, on n’en retrouvera plus aucun sur le territoire. Cependant, des Algonquins reviendront vers les années 1730, après la signature de la Grande Paix de Montréal repoussés dans les vallées de la Rouge et de la Lièvre par « la montée de l’industrie forestière et le déploiement du mouvement de colonisation […] » (Laurin, 1995, p. 71). Finalement, la colonisation s’enfonçant toujours plus loin dans le nord des Hautes-Laurentides à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle aura raison de l’« […] l’occupation amérindienne de type traditionnelle sur ce territoire » (Laurin, 1995, p. 73). Ainsi, les Amérindiens sur le territoire se sont soient adaptés au mode vie des colons ou sont partis vivre dans la réserve de Maniwaki, réserve destinée aux Algonquins.

[modifier] La colonisation avec le curé Labelle

Au niveau national, l’époque du curé Labelle a été grandement marquée par l’émigration massive de Canadiens-français vers les États-Unis. En fait, entre 1850 et 1890, 580 000 habitants francophones quittèrent le pays (Couture, 2003, p. 162), espérant trouver ailleurs de meilleures conditions de vie.

Avant l’arrivée de la mobilisation en faveur de la colonisation des Hautes-Laurentides, mouvement mené par le curé Labelle, le territoire du futur canton de Labelle n’est occupé de manière permanente que par les fermes de ravitaillement érigées par les marchands de bois. Ces fermes sont construites à différents endroits le long des rivières Rouge (les fermes « d’en-bas », « du milieu » et « d’en-haut », qui deviendront respectivement Labelle, L’Annonciation et l’Ascension) et du Lièvre (les plus importantes étant les fermes de la Montagne, Rouge, des Lacaux et des Pins, qui donneront naissance respectivement à Ferme-Neuve, Kiamika, Notre-Dame de Pontmain et Notre-Dame du Laus). En effet, à partir de 1835, l’exploitation forestière envahira les Hautes-Laurentides pour finalement monopoliser, pour ainsi dire, tout le territoire (voir carte de droite page précédente) grâce à l’obtention d’énormes concessions de terres boisées par la loi provinciale plutôt généreuse.

En promouvant la colonisation de la Haute-Lièvre et de la Rouge à partir de 1979, « c’est donc un mouvement de squatters, au sens strict, que Labelle mène et il aura plusieurs fois maille à partir avec ces puissantes compagnies qui contribuent pour une part substantielle au trésor public et alimentent généreusement les caisses électorales des partis politiques » (Laurin, 1995, p. 273). Cette année-là, « le curé Labelle fonde la Société de colonisation du diocèse de Montréal pour assurer des moyens de financement à la colonisation dans les Laurentides » (Couture, 2003, p. 159). C’est à cette époque que le village de la Chute-aux-Iroquois (qui deviendra plus tard Labelle) sera fondé, L’Annonciation quelques années plus tard, la paroisse de L’Ascension en 1884 et Nominingue recevra ses premiers colons à peu près au même moment. Cette dernière localité était « […] la capitale désignée du royaume nordique de l’apôtre colonisateur » (Laurin, 1995, p. 267), le curé Labelle. Pourtant, le Rapide-de-l’Orignal (aujourd’hui Mont-Laurier), qui accueillera des colons à partir de 1885, réussira à voler la vedette à Nominingue par l’entremise notamment de son curé obstiné et deviendra, au cours des années 1910, LA capitale du comté de Labelle avec toutes les institutions se rattachant à ce rôle.

Dans les années 1884-1885, « en peu de temps, de nombreux établissements bordent les deux rives de la Lièvre sur une longueur de vingt kilomètres et une profondeur de deux rangs. Déjà, on s’établit en montant vers Ferme-Neuve. En direction sud, entre Wells et Kiamika, la colonisation a démarré à la même époque » (Laurin, 1995, p. 268).

Les fermes des compagnies forestières, qui sont abandonnées lorsque la coupe du territoire est terminée, deviennent dans bien des cas des noyaux de paroisses ou de villages, alors que l’espace défriché, laissé par l’abattage des arbres, donne un endroit propice aux colons pour s’installer (Laurin, 1995, p. 246; Coursol, 1985, p. 24).

[modifier] Les premiers infrastructures de transport

Pendant plusieurs années, la rivière du Lièvre sera le seul « chemin » pour se rendre à Mont-Laurier, aucune route sur terre ne reliant la rivière Rouge à la Lièvre. Le tout changea en 1885, alors que l’on procéda à l’ouverture d’un chemin de colonisation, le chemin Chapleau. Ce dernier permettait d’atteindre la région de Mont-Laurier à partir de la Chute-aux-Iroquoi (Labelle) jusqu’à la jusqu’à la Ferme-Rouge, en passant par Nominingue. « Cette route sera véritablement providentielle pour la colonisation car, à peine terminée, la vallée de la Lièvre connaîtra un premier essor agricole alors que les premiers colons arrivent en exploration dans la région du rapide de l’Orignal […]. » (Coursol, 1985, p. 35) Plus tard, en 1905, un autre chemin de colonisation sera ouvert entre Nominingue et Ferme-Neuve, mais sans passer par Rapide-de-l’Orignal. Le chemin Goin n’aura par contre jamais des retombées de l’ampleur du chemin Chapleau (Coursol, 1985, p. 117).

En ce qui concerne le chemin de fer entre Montréal et Mont-Laurier, c’est d’abord sous l’impulsion du curé Labelle qu’il sera prolonger, mais pas aussi vite que l’homme le souhait. Ainsi, ce n’est qu’en 1893, soit deux ans après la mort du curé que « […] les rails arrivent jusqu’à la Chute-aux-Iroquois, sur la rivière Rouge » (Coursol, 1985, p. 122). Puis, en 1904, on peut se rendre en train jusqu’à Nominingue, alors que Mont-Laurier devra attendre 1909 pour obtenir sa gare qui sera finalement le terminus de cette ligne. Le « P’tit train du Nord » comme on l’appelait familièrement apporta avec lui son lot de nouveaux colons et fit prospérer la localité qui servit de terminus tout au long de sa progression vers le nord.

Le train devra ensuite céder graduellement sa place aux routes et aux automobiles à partir des années 1920. Ainsi, une « route régionale » (route 11, l’actuelle tracée de la 117) gravelée reliera Montréal à Mont-Laurier, faisant suite aux piteux chemins de colonisation. Par contre, le comté de Labelle demeurait encore très éloigné, «  […] d’accès très risqué pour l’automobile sur des chemins que les saisons se plaisaient à détériorer et à rendre souvent complètement impraticables. […] il faudra attendre les lendemains de la Deuxième Guerre mondiale avant que les autorités provinciales n’envisagent sérieusement de doter la route 11 d’un pavage permanent dans le comté de Labelle » (Laurin, 1995, p. 520). Tout de même, au début des années 30, Mont-Laurier pourra enfin communiquer avec l’Outaouais, jusqu’à Hull, par une route gravelée. Une décennie plus tard, une route reliera la capitale du comté de Labelle à la région de l’Abitibi, jusqu’à Senneterre. Finalement, au début des années 80, on procéda à des « […] travaux de transformation de la vieille route 117, au-delà de Saint-Jovite, en un chemin moderne, large de quatre voies et encadré d’un décor panoramique » (Laurin, 1995, p. 525).

[modifier] Du comté de Labelle à la MRC d’Antoine-Labelle

Jusqu’en 1912, le territoire de l’actuelle MRC faisait partie du comté d’Ottawa avec tous les cantons de l’Outaouais. Ensuite, le comté d’Ottawa se divisera en deux et le comté de Labelle (aux limites plus étendue que la MRC) naîtra de cette scission. Le découpage et l’organisation territorial que l’on connaît aujourd’hui, remonte au 1er janvier 1983, alors que la MRC d’Antoine-Labelle a été créée. Toutefois, à l’époque, celle-ci était une partie de la région administrative de l’Outaouais, mais bien vite, en 1984, elle en sera détachée pour être rattachée à la région des Laurentides, suite à des consultations avec la population et des représentants (Marcotte et Roy, 1985, p. 329).

Après une forte mouvance de colonisation dans le comté Labelle, les années 20 amèneront un vent de stagnation, alors que la région fait place à nouvelle région de colonisation vedette : l’Abitibi. « Le comté de Labelle semblait de plus en plus relégué aux oubliettes par le mouvement de colonisation, mais la crise économique viendra attiser un temps encore le reste de braise qui brûlait toujours sous les cendres, dans les années de la décennie 1930. » (Laurin, 1995, p. 487) La fin de la Seconde Guerre mondiale sonnera le glas du dépeuplement et les habitants du comté émigreront vers Montréal ou les Basses-Laurentides, là où l’industrialisation gagne certaines localités. En fait, jusqu’à aujourd’hui, si quelques villes et villages dans la Rouge ont réussi à attirer de nouveaux habitants, c’est grâce à l’arrivée dans la région de quelques institutions permettant de les employer (Laurin, 1995, p. 504). Dans la lièvre, Mont-Laurier s’en est plutôt bien sorti jusqu’à maintenant en vertu de son « […] rôle sous-régional vital dans une vallée de la Haute-Lièvre isolée dans grands centres urbains » (Laurin, 1995, p. 506).

[modifier] Bibliographie

BERTRAND, Luc (2000), Antoine Labelle : le Roi du Nord, Montréal : Lidec, 61 pages.

CENTRE D’INFORMATION STRATÉGIQUE EN TOURISME DES LAURENTIDES (2004), Portrait des activités récréotouristiques sur les territoires publiques dans les Hautes-Laurentides, Laurentides : CIST Laurentides, 30 pages.

COURSOL, Luc (1991), Histoire de Mont-Laurier, T. 2 (1940-1990), Mont-Laurier : Les Éditions Luc Coursol, 529 pages.

COURSOL, Luc (1985), Histoire de Mont-Laurier, T. 1 (1885-1940), Mont-Laurier : L’artographe, 366 pages.

COUTURE, Pierre (2003), Antoine Labelle, l’apôtre de la colonisation, Montréal : XYZ éditeur, 166 pages.

ÉCOTEC CONSULTANTS (2004), Retombées économiques de l’industrie forestière et de l’industrie du récrotourisme en terres publiques dans la MRC d’Antoine-Labelle et des Laurentides, Québec : ÉcoTec Consultants, 118 pages.

GAGNON, Serge (2003), L’échiquier touristique québécois, Coll. « Collection Tourisme », Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec, 359 pages.

GRAVEL, Robert J. et Richard SÉVIGNY (1985), L’avenir des MRC et de la décentralisation : bilan des activités des MRC, volonté d’exercice et d’extension des compétences, Sainte-Foy : Groupe de recherche ENAP-INRS-Eau, Université du Québec, 39 pages.

LAURIN, Serge (1995), Histoire des Laurentides, Coll. « Les régions du Québec », no 3, Québec : Institut québécois de recherche sur la culture, 892 pages.

MARCOTTE, René et Yves ROY (1985), Portrait régionaux de l’Outaouais, Hull : Communication Québec-Outaouais, 331 pages.

MINISTÈRE DE LA COLONISATION, DES MINES ET DES PÊCHERIES (1920), Les régions de colonisation de la province de Québec : la région de Labelle, Québec : Ministère de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries, 28 pages.

MUNICIPALITÉ RÉGIONALE DE COMTÉ D’ANTOINE-LABELLE (1990), Schéma d’aménagement : la municipalité régionale de comté d’Antoine-Labelle, S.L., S.N., 227 pages.

[modifier] Municipalités de la MRC d'Antoine-Labelle

[modifier] Villes

[modifier] Municipalités

[modifier] Municipalité de village

[modifier] Territoires non-organisés

[modifier] Lien externe

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