Discussion Utilisateur:Anonyme20070311

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[modifier] Francisme (linguistique), norme(s) du français international et des français locaux, variantes dominantes

Suite à mon dernier message en PdD, j'ajoute que concernant le concept, au-dela du cas particulier de "francisme linguistique", il est déjà pleinement présent sur WP dans l'article sur le "français de France".

Personnellement partisan du défrancocentrage, l'existence de la page "français de France" me semble pertinente. Mais s'il existe des variantes régionales indéniables du français, il me semble que les 2 seules variantes qui ont une diffusion mondiale au sein de la Francophonie sont actuellement la variante française et la variante québécoise, toutes deux hégémoniques en raison de l'importance économique et culturelle des 2 territoires les plus influents de la Francophonie (la France et la province canadienne du Québec) : peu de place pour la variante belge donc, sans parler des variantes africaines qui sont pourtant en train de devenir démographiquement majoritaires en terme de locuteurs du français. Les films, les chansons, les livres (etc etc) les plus diffusés dans l'espace francophones sont ceux de la France et du Québec (oui, le Québec même en Belgique est très "diffusé" !). Ceci est un constat.

D'ailleurs, tout le monde en Europe est sensibilisé à l'accent français aussi bien qu'à l'accent québécois, qui ne choquent personne aujourd'hui (est-ce que l'accent américain choquerait en Australie ? certainement pas). Je parle ici de diffusion globale des "produits culturels", qui véhiculent bien sûr les variantes de français qu'ils utilisent. Par exemple, en Belgique, tout le monde sait ce que signifient les expressions québécoises : "char/ un ptit bec/ magasinage/ avoir les bleus / etc. etc.". Tout le monde connait leur sens, tout le monde sait que ces mots sont utilisés au Québec (l'inverse n'est pas vrai, les Québécois ne connaissent généralement pas les expressions ou les mots spécifiquement belges, cela prouve le caractère influant du français québécois, juste après celui de France, au détriment des autres variétés nationales et régionales).

Pourtant, seule la "norme française" est universelle aujourd'hui, pas la québécoise : un enfant japonais qui étudie le français comme langue étrangère à Tokyo n'apprend pas la "norme québécoise" ; on peut le regretter, mais c'est comme ça. Il serait logique qu'au Canada anglophone et aux Etats-Unis, et dans tout le continent américain en général, ce soit la "norme québécoise" qui soit enseignée, mais ce n'est pas le cas sauf peut-être au Canada anglophone ? et encore, je connais des Canadiens anglophones qui se vantent de parler le "français de France" -persuadés qu'ils sont- alors qu'ils parlent tout simplement la langue du Québec, le français du Québec, sans le savoir...

Bref, il y a peut-être une volonté, chez certains, au Québec, de mettre en place une véritable "norme québécoise" en la codifiant et afin de relativiser celle de France toujours dominante au Québec (et a fortiori partout ailleurs), mais cela ne permet pas de codifier la WP francophone comme si cette norme était déjà reconnue comme telle partout dans la Francophonie : ce n'est pas le cas aujourd'hui. Car ce qui se produit est bien plus original : au lieu de se cloisonner comme dans les variétés nationales de l'anglais, les variétés nationales/régionales du français s'enrichissent mutuellement pour former au final un niveau de français international "commun" (où les mots québécois sont largement connus) qui n'est pas le "français de France" ni le français québécois mais une synthèse compréhensible par tous, chacun conservant son niveau de français "national" chez soi dans sa propre communauté : les Belges chez eux, les Français entre Français, les Québécois entre Québécois, les Canadiens francophones entre canadiens francophones, etc etc.

Cebueq01 13 mars 2007 à 03:36 (CET)