Annie Kriegel

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Annie Kriegel, à l'état civil Annie Becker, est une universitaire, historienne et éditorialiste française, née le 9 septembre 1926 à Paris-11e, décédée en 1995. Elle avait épousé Guy Besse, puis Arthur Kriegel, frère de Maurice Kriegel-Valrimont, mariage duquel sont nés deux fils et trois filles.

Militante du PCF durant sa jeunesse, Annie Kriegel a progressivement changé d’orientation politique après les évènements de 1956. Devenue ensuite éditorialiste au Figaro, son regard s'est fait de plus en plus critique sur le passé du communisme français.

Sommaire

[modifier] Parcours

Issue d'une famille juive alsacienne, Annie Becker s'engage dans la Résistance en 1942, et rejoint à seize ans la Jeunesse communiste de la Main d'Œuvre Immigrée (M.O.I.). À la Libération, normalienne, elle adhère au PCF, au sein duquel elle devient responsable de la section "idéologie" de la fédération de la Seine. Elle exerce des fonctions de permanente du Parti de 1948 à 1954. Elle prend ensuite ses distances, avant de quitter le Parti en 1956, à la suite des révélations sur le stalinisme (déstalinisation). Par la suite, elle consacre son travail à l'histoire du communisme, dont elle devient une des plus acerbes critiques. Dans les années 1970, ses travaux sur la naissance du PCF font partie des premières recherches sur ce sujet sensible : ce segment de l'histoire devient un champ de recherche à part entière. En 1982, elle fonde avec Stéphane Courtois la revue Communisme.

Il existe un congrès d'histoire, fondé après sa mort, qui porte son nom. L'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, Pascal Cauchy, Patrick Guis et Arthur Kriegel en font notamment partie.

[modifier] Critique

Boris Souvarine, précurseur de la soviétologie et de la critique du stalinisme, a vivement critiqué son ouvrage datant de 1964 sur le congrès de Tours, tout en critiquant son passé stalinien (et en particulier son attitude en 1953 concernant l’affaire des Blouses Blanches) : « … une sorte de fourre-tout compilé par une stalinienne défroquée, mais moralement incurable, dont la compétence remonte à la dénonciation des "médecins terroristes" du Kremlin, complices du "sionisme" (janvier 1953), et approuvant l’emploi des tortures pour extorquer aux "assassins en blouse blanche" des aveux fantasmagoriques, prélude à une "solution finale" pogromiste[1]. »

[modifier] Source

  1. Boris Souvarine, Autour du congrès de Tours, Champ libre, 1981, p. 56.

[modifier] Œuvres

  • 1920. Le Congrès de Tours. Naissance du PCF, Julliard, Paris, 1964.
  • Les Communistes français : essai d'ethnographie politique, Seuil, Paris, 1968.
  • Les Grands Procès dans les systèmes communistes, Gallimard, Paris, 1972.
  • Communismes au miroir français, Gallimard, Paris, 1974.
  • Ce que j’ai cru comprendre (mémoires), Robert Laffont, Paris, 1991, 842 p.

[modifier] Article connexe