Anglo-Québécois

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Les Anglo-Québécois forment une communauté de langue minoritaire sur le territoire du Québec. Le recensement de Statistique Canada de 2001 indiquait la présence de 572 085 personnes de langue maternelle anglaise résidant au Québec, soit environ 8% de la population. Dans les faits, la communauté anglophone de la province est répartie entre Anglais, Écossais, Irlandais, Italiens et Juifs.

Sommaire

[modifier] Communautés

La majeure partie de la population anglophone du Québec réside dans la région de Montréal, en particulier dans l'ouest de la ville (le West Island) où se trouve un réseau bien établi d'institutions sociales, économiques et culturelles de langue anglaise. Une autre communauté bien implanté se trouve dans la région de l'Outaouais, juste au nord de la région d'Ottawa dans la province voisine de l'Ontario. (Voir : Démolinguistique du Québec.)

Plusieurs villes du Québec ont été fondées par des Anglophones, entre autre par les Loyalistes dans l'actuelle région de l'Estrie pendant et après la Guerre d'indépendance américaine. (Voir : Liste des communautés du Québec.)

Les anglophones ont montré une tendance à quitter le Québec pour les autres provinces canadiennes, particulièrement durant les années 1970 avec l'arrivée des lois linguistiques et l'élection d'un parti souverainiste au Québec.

[modifier] Institutions

[modifier] Éducation

En 2001, le Québec comptait 340 écoles primaires et secondaires de langue anglaise administrées par neuf commissions scolaires gérées par des membres de la communauté. Les commissions scolaires sont :

  • Central Quebec School Board
  • Eastern Shores School Board
  • Eastern Townships School Board
  • English Montreal School Board
  • Lester B. Pearson School Board
  • New Frontiers School Board
  • Riverside School Board
  • Sir Wilfrid Laurier School Board
  • Western Quebec School Board

Le Québec compte aussi huit CEGEPs anglophones et trois universités :

[modifier] Culture

La communauté possède plusieurs institutions de théâtre, notamment le Centaur Theatre, ainsi que plusieurs troupes professionnelles et amateures. Depuis 1989, le milieu théâtre anglophone est représenté par la Quebec Drama Federation.

Depuis 1998, la Quebec Writers' Federation représente les intérêts des auteurs québécois de langue anglaise. L'organisation, née de l'union de la Quebec Society for the Promotion of English Language Literature et de la Federation of English Writers of Quebec, distribue les QWF Awards à chaque année. Au total, il y a 16 maisons d'éditions de livres anglophones au Québec.

Dans la région de Montréal, les Québécois anglophones et anglophiles ont accès à un vaste éventail d'activités et de biens culturels en langue anglaise via des magasins, des librairies, des cinémas, des musées, des salles de spectacle etc. Les ressources sont par contre très rare à l'extérieur de Montréal.

[modifier] Médias

Presque tous les médias de langue anglaise du Québec se trouvent dans la région de Montréal.

Télévision : Les stations de télévision anglophone sont CBMT (CBC), CFCF (CTV), CKMI (Globals) et CJNT (CH). CKMI se situe en réalité à Québec, mais rediffuse à Montréal. Ceci dit, toutes les opérations se font réellement à partir de Montréal. CJNT offre une programmation multilingue en plus de la programmation principale provenant de CH. Ces stations sont disponibles par le câble dans toute la province. Les anglophones vivants dans la région de l'Outaouais captent les stations en provenance d'Ottawa en Ontario.

Radio : Les stations par radio anglophones incluent les antennes AM CKGM, CJAD et CINW (940 News), de même que les antennes FM CBME (CBC Radio One), CKUT (radio du campus de l'université McGill), CFQR (Q92), CJFM (Mix96), CBM-FM (CBC Radio Two) et CHOM (musique rock). Les auditeurs de Sherbrooke, Lennoxville dans l'Estrie peuvent capter les Radio One et Radio Two de CBC, une rediffusion de CJAD, et la station CJMQ de l'Université Bishop. La Radio One de CBC est également disponible dans plusieurs autres communautés du Québec. Les parties de la province reçoivent également les signaux de langue anglaise d`Ontario, du Nouveau Brunswick, New York ou de Nouvelle Angleterre. Cependant, aucune communauté dans la province, sans compter Montréal, n'a de station commerciale anglaise.

Presse : Le Québec a deux quotidiens de langue anglaise : la Gazette de Montréal, et le Sherbrooke Record. Plusieurs petites communautés ont également des journaux hebdomadaires de langue anglaise, comme The Equity à Shawville, le Stanstead Journal à Stanstead, The First Informer aux Îles de la Madelaine, The Gleaner à Huntington, le The Quebec Chronicle-Telegraph à Québec, le SPEC dans la région de Gaspé, le West Quebec Post à Buckingham, Aylmer Bulletin à Aylmer et le Townships Sun de Lennoxville. Montréal a également deux hebdomadaires gratuits, le Hour et le Mirror.

[modifier] Histoire

  • Histoire du Québec anglophone

[modifier] Langue

Dans l'ensemble, l'anglais parlé au Québec est le même que l'anglais canadien. Cependant, l'anglais du Québec a quelques particularités lexicales uniques, lesquels existent en raison de la proximité de la grande communauté francophone du Québec. Par exemple, quelques anglophones du Québec emploieront les verbes «to open» et «to close» (ouvrir et fermer) en parlant d'une lumière ; un dépanneur est souvent appelé un «dépanneur» (ou un «dep») comme en français québécois; le verbe «to compose» est utilisé en parlant d'un numéro que l'on compose au téléphone. Ces emprunts sont directement dérivés d'équivalents français.

La communauté anglo-Québecoise est une des plus bilingues au Canada avec un taux de bilinguisme de 66.1%. Cependant, les jeunes anglophones ont un taux de bilinguisme plus élévé que la moyenne de leur communauté. Selon le données du recensement de 2001, 79.5% de la population anglo-québécoise entre 15 et 39 ans est bilingue.

[modifier] Droits reconnus

[modifier] Niveau fédéral

  • Depuis 1867, l'article 133 de l'Acte constitutionnel de 1867, donne le droit à toute personne d'utiliser le français ou l'anglais dans les chambres législatives du Parlement du Canada et du Parlement du Québec et rend obligatoire l'usage de l'anglais et du français dans le journal des débats des dites chambres. Elle donne également à toute personne le droit de plaider en sa faveur en anglais ou en français dans toutes les cours du Québec. Finalement, les actes du Parlement du Canada et du Parlement du Québec doivent être imprimés et publiés en anglais et en français. (La même chose n'est pas vrai pour toutes les autres provinces.)
  • Depuis 1982, l'article 23 de la constitution canadienne définit des droits attrayant à la langue d'éducation de la minorité linguistique officielle de chaque province. Par exemple, les citoyens du Canada dont la langue maternelle est l'anglais ont le droit d'instruire leurs enfants à l'école primaire et secondaire en anglais au Québec. (Les francophones ont des droits correspondants dans les autres provinces.)

[modifier] Niveau québécois

  • Depuis 1993, les articles 73 et 76 de la Charte de la langue française protègent et augmentent les droits constitutionnels de la minorité anglophone du Québec. La version originale de la charte de 1977 n'attribuait ces droits qu'aux anglophones du Québec. C'est-à-dire, les citoyens canadiens de l'extérieur du Québec devaient par exemple envoyer leurs enfants à l'école française comme tous les autres Québécois. L'introduction des droits des minorités linguistiques dans la constitution canadienne de 1982 vint infirmer tout le chapitre VIII de la charte. Le gouvernement d'alors invoquat la clause nonobstant de la constitution pour continuer à appliquer la charte de façon intégrale. En 1993, la charte a finalement été modifiée afin de la rendre conforme aux divers jugements de la Cour suprême du Canada en matière de langue.
  • En plus des droits garanties par la constitution du Canada, divers règlements passés dans le cadre de la charte établissent d'autres droits linguistiques de la minorité anglophone. Les anglophones ont le droit de recevoir des services en anglais de tous les établissements de service sociaux et de soins de santé au Québec. La charte permet également aux villes dont une majorité de la population est anglophone d'obtenir le statut de ville bilingue. Ceci permet à un gouvernement municipal d'offrir des services en français et en anglais à tous. Quatre-vingt-treize municipalités offrent des services bilingues au Québec.

[modifier] Québécois anglophones célèbres

  • Aislin (1942 -), caricaturiste
  • John Joseph Caldwell Abbott (1821-1893), Premier ministre du Canada
  • Maude Abbott (1869-1940), médecin et scientifique
  • Sidney Altman (1939 -), biophysicien, récipiendaire d'un prix Nobel
  • Melissa Auf der Maur (b. 1972), chanteuse
  • Nick Auf der Maur (1942-1998), journaliste
  • Saul Bellow (1915 -), auteur, récipiendaire d'un prix Nobel
  • William Ian Corneil Binnie (b. 1939), juriste
  • Conrad Black ( b. 1944), entrepreneur
  • Charles Bronfman (1931 -), investisseur
  • Edgar Bronfman, Sr. (1929 -), investisseur
  • Samuel Bronfman, distilleur
  • Francois Cleyn, manufacturier de textile
  • Leonard Cohen (1934 -), poète, chansonnier
  • Colleen Dewhurst (1924-1991), actrice de scène et de cinéma
  • Edith Maude Eaton (1865-1914), auteur
  • Winnifred Eaton (1875-1954), auteur
  • Don Ferguson (1946 -), acteur, scénariste, comédien
  • Reginald Fessenden (1866-1932), inventeur, "père de la radiodiffusion de la voix humaine"
  • Glenn Ford (1916 - 2006), acteur
  • Huntley Gordon (1887-1956), acteur
  • Doug Harvey (1924-1989), joueur de hockey
  • Prudence Heward (1896-1947), peintre
  • Oliver Jones (1934 -), pianiste jazz
  • Andy Kim (1946 -), chanteur
  • Naomi Klein (1970 -), journaliste, auteur
  • Dane Lanken (1945 -), journaliste
  • Irving Layton (1912 -), poète
  • Jack Layton (1950 -), politicien
  • Jaclyn Linetsky (1986-2003), actrice
  • William Edmond Logan (1798-1875), géologiste
  • John Lynch-Staunton (1930 -), homme d'affaires et homme d'État
  • Robert MacNeil (1931 -), journaliste, auteur
  • Rudolph A. Marcus (1923 -), scientifique, récipiendaire du prix Nobel de chimie de 1992
  • James McGill (1744-1813), homme d'affaires
  • Anna McGarrigle (1944 -), chanteuse, parolière
  • Kate McGarrigle (1946 -), chanteuse, parolière
  • Stuart McLean (1948 -), journaliste, radiodiffuseur, conteur, auteur
  • Gerry McNeil (1926-2004), joueur de hockey
  • John Molson (1763-1836), brasseur
  • Dickie Moore (1931 -), joueur de hockey
  • Brian Mulroney (1939 -), Premier ministre du Canada
  • Percy Erskine Nobbs (1875-1964), architecte
  • Wilder Penfield (1891-1976), neurochirurgien, scientifique
  • Oscar Peterson (1925 -), pianiste jazz
  • Juliette Powell (1974 -), journaliste, animatrice de télévision
  • Mordecai Richler (1931-2001), auteur
  • Sam Roberts (c. 1973 -), chanteur
  • Witold Rybczynski (1943 -) architecte, professeur et auteur
  • Mort Sahl (1928 -), comédien
  • Anne Savage (1896-1971), peintre
  • Mack Sennett (1880-1960), producteur et réalisateur de film
  • William Shatner (1931 -), acteur
  • Norma Shearer (1902-1983), actrice
  • Denis Stairs, Président de la Montreal Engineering Co.
  • Donald Tarlton, production de disque, instigateur
  • Rufus Wainwright (1973 -), chanteur, parolier
  • Lucille Wheeler (1935 -), championne de ski alpin
  • Cairine Wilson (1885-1962), femme d'État
  • Joseph Wiseman (1918 -), acteur

[modifier] Voir également

[modifier] Bibliographie

  • Ronald Rudin. The Forgotten Quebecers: A History of English-Speaking Quebec, 1759-1980, Montréal : Institut Québécois de Recherche sur la Culture, 1984 ISBN 2892240689
  • Josée Legault. L’invention d’une minorité : Les Anglo-Québécois, Montréal : Éditions du Boréal, 1992 ISBN 2890524647.


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