Angiocholite

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L'angiocholite est une infection de la bile et des voies biliaires, le plus souvent secondaire à une obstruction aiguë de la voie biliaire principale.

Sommaire

[modifier] Physiopathologie

L'obstruction brutale de la voie biliaire principale (le plus souvent - 90% des cas - par un calcul biliaire issu de la vésicule, parfois par des parasites, ou par une tumeur type papillomatose) va entraîner la stase biliaire, avec la douleur de distension hépatique. Ce liquide de stase va se surinfecter, avec des risques de passages bactériémiques (proximité des pédicules portaux et des canalicules biliaires dans l'ensemble du foie; importance du débit sanguin intra-hépatique). L'ictère va ensuite s'installer, progressivement, avec selles décolorées et urines foncées.

Le risque principal est lié à la gravité et à la brutalité de l'infection, avec septicémie, choc septique, anurie et coma.

[modifier] Clinique

C'est la classique triade de Charcot : douleur de type biliaire, fièvre à 40°, et ictère progressant rapidement, ces signes s'installant l'un après l'autre sur 48 heures. Ces signes cliniques sont pathognomoniques, et imposent dés l'arrivée du patient de commencer le traitement médical : réhydratation intra-veineuse, antibiotiques à large spectre.

En cas d'évolution de l'angiocholite, les choses s'aggravent rapidement, avec constitution d'un choc septique, anurie, coma, voire décès rapide en l'absence de traitement.

Les signes peuvent être dissociés, dans des tableaux d'obstruction incomplète : douleur et fièvre, avec un ictère fluctuant, ou fièvre isolée.

[modifier] Examens complémentaires

Un bilan biologique doit être réalisé rapidement, pour quantifier la cholestase et le syndrôme inflammatoire. Il est également nécessaire de faire un bilan de la fonction rénale, de la coagulation, du pH sanguin, pour vérifier l'absence de complications.

L'échographie confirmera rapidement la dilatation des voies biliaires intra-hépatiques, et permettra parfois de voir le calcul cholédocien responsable. Le scanner montrera les mêmes images, sans apporter de précision.

L'IRM ne sera réalisée que si elle ne fait pas perdre de temps dans la prise en charge du patient. Dans les problèmes biliaires, c'est la situation où elle a le moins d'intérêt, les techniques endoscopiques permettant de réaliser un traitement d'urgence.

On devra en effet programmer rapidement un cathétérisme rétrograde de la papille : dans les heures qui suivent le diagnostic si le traitement médical n'a pas amélioré l'état du patient, dans les jours qui suivent l'admission si le patient répond au traitement. Cet examen pourra être précédé, dans le même temps anesthésique, par une écho-endoscopie, qui confirmera l'obstacle et en précisera la nature. Le cathétérisme de la papille permettra de réaliser une sphinctérotomie, et une extraction des calculs de la voie biliaire principale. On laissera un drain naso-biliaire, si un contrôle est souhaité, et si l'inflammation est très importante. On mettra parfois en place une prothèse biliaire.

[modifier] Traitement

L'angiocholite est une urgence médicale. Dès la suspicion de ce diagnostic, il convient de mettre en place une voie veineuse, qui permettra de débuter une réhydratation, et une antibiothérapie à large spectre. On favorisera des antibiotiques à large spectre, et à bonne diffusion biliaire: Rocéphine° ou Ciflox°.

En l'absence de réponse rapide à ce traitement, le cathétérisme rétrograde de la papille doit être envisagé en urgence, pour réalisation d'une sphinctérotomie, de l'extraction des calculs cholédociens, ou d'un drainage naso-biliaire. Si le patient s'améliore sous traitement, on attendra quelques jours que l'état général soit meilleur pour réaliser ce traitement endoscopique. On pourra parfois mettre en place une prothèse biliaire temporaire, qui permettra d'éviter le drain naso-biliaire.

La chirurgie n'est à envisager dans cette pathologie qu'en cas de cathétérisme rétrograde impossible (diverticule de la papille, antécédents de gastrectomie, ...). Elle consistera en une dérivation bilio-digestive: anastomose cholédoco-duodénale (Sasse) ou cholédoco-jéjunale sur anse en Y.

[modifier] Voir aussi