Andreo Cseh

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Andreo CSEH [tché] (né à Marosludas [1] en Roumanie) le 12 septembre 1895 - mort à La Haye Pays-Bas, 1979) était un prêtre catholique roumain d'origine hongroise qui s'est fait connaître en inventant une méthode [2] originale de l'enseignement de l'espéranto.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il devint espérantiste en 1910. Il devint prêtre en 1919 et exerça peu de temps dans quelques villes. En 1920 à Sibiu [3] il mit au point sa méthode [2] dont le succès lui a valu d'être invité à Târgu Mureş [4] où il guidait plusieurs cours. De là il se rendit à Cluj [5], guida des cours et réorganisa le mouvement espérantiste roumain. À l'automne 1922, sur l'invitation de H. Fischer il s'installa à Bucarest et ensemble ils fondèrent Esperanto-Centro Rumana (Centre Espéranto Roumain). Pendant deux ans il s'activa à la propagande et à l'enseignement de l'espéranto. Il devint en 1921 délégué principal de UEA [6] pour la Roumanie. En 1924 son évêque le baron Majláth lui donna la liberté de se consacrer entièrement à la diffusion de l'espéranto. La même année il devint secrétaire de IKC [7] et reçut la mission de faire un voyage de propagande à travers plusieurs pays. Il participa aux travaux préparatoires des Congrès Universels d'Espéranto de Genève (1925), Danzig (1927) et Budapest (1929). En automne 1927 SEF [8] l'invita en Suède et après une tournée de conférences dans le pays il donna des cours à Stockholm, entre autres au parlement. C'est en Suède que commença son "apostolat triomphal" à travers divers pays. Ses cours avaient partout un succès extraordinaire, de sorte que la presse espérantiste parlait alors d'une renaissance de l'espéranto.

En 1928 il donnait des cours en Estonie. En 1929 à Budapest il donna son premier cours international de pédagogie, qu'il reprit à Arnhem (1930) puis à Cracovie (1931 ). En octobre 1929 on l'invita en Estonie en Lettonie et en fin d'année aux Pays-Bas. Il donna des cours aussi à Dresden, en Norvège, à Berlin[9], à Paris, en Suisse et finalement dans plusieurs villes des Pays-Bas.

En mai 1930 il fonda avec les époux Isbrücker l'Institut International Cseh d'Espéranto [10] à La Haye. En 1932 il fonda la revue La Praktiko dont il fut rédacteur en chef.[11]

Le 14 avril 1942 au cours d'une réunion clandestine organisée pour commémorer le 25-ème anniversaire de la mort de Zamenhof, il est décidé de créer une organisation appelée Universala Ligo, inspirée par les idées fédéralistes de Clarence Streit, dont Cseh et Julia Isbrücker seront parmi les principaux animateurs. La revue "La Praktiko" deviendra alors l'organe de Universala Ligo dont Cseh sera rédacteur jusque dans les années 1970.

[modifier] La méthode "Cseh"

Icône de détail Article détaillé : Méthode Cseh.

La méthode Cseh, est une méthode d'enseignement directe de l'espéranto : l'enseignant peut ainsi faire son cours directement en espéranto sans s'aider de sa langue nationale, ce qui permet d'organiser des cours en milieu international. Cette méthode demande un fort investissement de l'enseignant car il doit tout expliquer à travers les mots et notions déjà connues. Dans cette méthode on n'utilise pas de manuel, mais des images puis des textes.

Selon Julia Isbrücker, co-fondatrice de l'Institut International Cseh d'Espéranto :

«  On doit l'existence de la méthode au fait que Andreo Cseh a du guider un cours d'espéranto devant un public international, constitué essentiellement d'ouvriers. C'était en 1920 dans la ville transylvanienne de Sibiu[3]. Il n'était pas possible de se procurer de manuels; commander à l'étranger était impossible car les frontières étaient fermées. Cseh se mit alors à donner un cours, mais pas dans le sens ordinaire du mot, mais sous forme de conversation. L'enseignant se servait d'un tableau noir et de craies, les apprenants de papier et de crayons. La tentative provoqua un grand enthousiasme. Au début il parla des objets les plus proches en n'utilisant que les plus simples des éléments grammaticaux. Puis il passa peu à peu à des sujets plus éloignés et à des points de grammaire plus difficiles. Au bout de 20 leçons de 2 heures, des conversations purent se tenir. C'est ainsi qu'est née la méthode Cseh. Les résultats excellents incitèrent à organiser d'autres cours dans toute la Roumanie, puis suivirent des invitations à d'autres pays.

La méthode[2] repose sur les principes suivants

  1. pas d'utilisation de manuels
  2. pas d'utilisation de langues nationales, mais explication des mots nouveaux à l'aide des mots déjà acquis
  3. réponses collectives des apprenants
  4. conversation sur des thèmes d'actualité au lieu de l'utilisation d'exemples scolaires
  5. utilisation de l'humour et d'histoires drôles
  6. découverte des règles de l'espéranto par les apprenants eux-mêmes
Il est recommandé que le cours soit donné par un enseignant étranger pour renforcer le point 2.  »


[modifier] Notes et références

  1. Marosludas en hongrois, Ludoşul-de-Mureş en roumain actuellement : Luduş
  2. abc Cseh-metodo
  3. ab Sibiu = Nagyszeben = Hermannstadt
  4. Târgu Mureş =Marosvásárhely
  5. Cluj = Kolozsvár
  6. UEA = Universala Esperanto Asocio Association Universelle pour l'Espéranto
  7. IKC = Internacia Centra Komitato
  8. SEF = Sveda Esperanto Federacio, la Fédération Espérantiste de Suède
  9. En 1931 il se rendit à plusieurs reprises à Berlin pour enseigner Instruado en Berlino
  10. Internacia Cseh-Instituto de Esperanto
  11. Source : Enciklopedio de Esperanto, Budapest, 1933 version originale en ligne

[modifier] Bibliographie sur Cseh et sa méthode

  • Esperanto en perspektivo, London, Rotterdam, 1974
  • Enciklopedio de Esperanto, Budapest, 1933
  • Vortoj de Andreo Cseh, Artur E. Iltis, Saarbrücken 1984
  • D-ro I. Szerdahelyi, Metodologio de lingvostudado kaj parolproprigo, Budapest 1975
  • Memorlibro omaĝe al Andreo Cseh, rédaction et textes de liaisons : Katalin Smidéliusz, Sabatejo 1995


[modifier] Lien externe

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