An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn

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Mosquée An-Nasir Mohammed (Citadelle du Caire)
Mosquée An-Nasir Mohammed (Citadelle du Caire)

An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn[1] est un sultan mamelouk bahrite d’Égypte de 1293 à 1295 et de 1299 à 1309 et enfin après une courte interruption de 1309 à 1340. Il est né au Caire en 1285 et mort au Caire en 1341.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils de Al-Mansur Sayf Al-Din Qalâ'ûn, An-Nasir Mohammad devient sultan en 1293. Il succède à son aîné Al-Ashrâf Salah ad-Dîn Khalil qui vient d'être assassiné. Son très jeune âge fait qu'il n'a aucun pouvoir réel. Son tuteur Al-Adil Zayn ad-Dîn Kitbugha est en fait le véritable dirigeant de l'Égypte. Ce dernier prend le pouvoir en 1295. En 1297, il est remplacé par Al-Mansûr Husam ad-Dîn Lajin.

En 1299, An-Nasir Mohammad est en âge de gouverner par lui-même. En 1309, An-Nasir Mohammad est de nouveau contesté et remplacé pour une très courte période par Al-Muzaffar Rukn ad-Dîn Baybars. Il aura un règne paisible jusqu'en 1340. Ce troisième règne est considéré comme une période de stabilité économique et politique au cours de laquelle les arts et la culture s'épanouirent.

D'important travaux on été effectués sous son règne. Il a fait recreuser le canal qui permet d'aller d'Alexandrie au Nil. Il a fait construire un aqueduc amenant l'eau du Nil dans la citadelle du Caire. Il a fait bâtir treize mosquées qui sont parmi les plus beaux exemples de l'architecture islamique en plus des madrasas et des bains publics. La mosquée qui porte son nom sur la citadelle du Caire a été en partie construite avec des pierres prises lors de la démolition de la cathédrale d'Acre. Il fait creuser un puits auquel tous, même les plus pauvres, pourront avoir accès.

Son rayonnement est tel que les Mongols lui offrent d'épouser Tulubiyya, une descendante de Gengis Khan.

Son fils aîné est décédé avant lui, An-Nasir Mohammad élimine le second car il est trop frivole pour régner aussi c'est Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Abû-Bakr qui lui succède. Finalement huit de ses enfants vont lui succéder pendant les vingt-et-un ans suivants :

  1. (1340 - 1341) Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Abu-Bakr
  2. (1341 - 1342) Al-Ashrâf Ala ad-Dîn Kûjuk
  3. (1342)           An-Nâsir Shihab ad-Dîn Ahmad
  4. (1342 - 1345) As-Sâlih Imad ad-Dîn Ismail
  5. (1345 - 1346) Al-Kamil Sayf ad-Dîn Shaban
  6. (1346 - 1347) Al-Muzaffar Sayf ad-Dîn Hajji
  7. (1347 - 1351) et
    (1354 - 1361) An-Nâsir Nâsir ad-Dîn al-Hasan
  8. (1351 - 1354) As-Sâlih Salah ad-Dîn Sâlih

[modifier] Un récit d'Ibn Battûta

« Lorsque j'arrivai au Caire, le souverain égyptien était al-Malik an-Nâsir Abû al-Fath Muhammad ben al-Malik al-Mansûr Sayf ad-Dîn Qalâwûn as-Sâlihî. Qalâwûn était connu sous le nom d'al-Alfî[2] parce qu'al-Malik as-Sâlih l'avait acheté mille dinars-or. Il était originaire du Qifjaq. Al-Malik an-Nâsir était réputé pour sa conduite généreuse et son grand mérite. De s'être dévoué pour les deux villes saintes et nobles [La Mekke et Médine] suffit à sa gloire. Il faut ajouter les œuvres pies qu'il fait chaque année : aider les pèlerins en leur fournissant des chameaux pour transporter les vivres et l'eau, ce, pour les dévots et les pauvres, et. transporter aussi ceux qui traînent la patte ou sont trop faibles pour marcher sur les routes égyptienne et syrienne. Al-Malik an-Nâsir a fait construire une, zâwiya à Siryâqus[3], à l'extérieur du Caire. Mais que représente-t-elle à côté de la zâwiya qu'a édifiée notre seigneur l'émir des Croyants, défenseur de la religion, refuge des pauvres et des malheureux, lieutenant d'Allah sur terre, assumant la guerre sainte comme œuvre surérogatoire et obligatoire, Abû 'Inân - Que Dieu l'assiste, le fasse triompher, lui rende la victoire facile et le fasse réussir -, zâwiya bâtie à l'extérieur de sa capitale, ville brillante[4] - Que Dieu la garde ! - et qui n'a pas sa pareille sur terre grâce à sa situation parfaite, à sa splendide architecture, ses sculptures sur plâtre, car les Orientaux ne sont pas capables d'en construire une aussi belle ![5] »


Précédé par An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn (premier règne) Suivi par
Al-Ashrâf Salah ad-Dîn Khalil
Mamelouks Bahrites
(1293-1295)
Al-Adil Zayn ad-Dîn Kitbugha
Précédé par An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn (deuxième règne) Suivi par
Al-Mansûr Husam ad-Dîn Lajin
Mamelouks Bahrites
(1299-1309)
Al-Muzaffar Rukn ad-Dîn Baybars
Précédé par An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn (troisième règne) Suivi par
Al-Muzaffar Rukn ad-Dîn Baybars
Mamelouks Bahrites
(1309-1340)
Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Abu-Bakr

[modifier] Notes

  1. arabe : an-nāṣir muḥammad ben qalāʾūn (الناصر محمد بن قلاؤون). nāṣir, évidence (de la religion)
  2. Al-Alfî de l'arabe alf : ألف, mille
  3. Siryâqus : localité à une trentaine de kilomètres au nord du Caire où An-Nâsir à fait construire une zaouïa
  4. Il s'agit de Fès au Maroc
  5. traduction de Paule Charles-Dominique, Voyageurs arabes / Ibn Battûta. Voyages et périples, Gallimard, Paris, 1995, 404-405 p. (ISBN 2-07-011469-4)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens et documents externes

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