Aloys Senefelder

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Aloys Senefelder
Aloys Senefelder

Aloys Senefelder, né le 6 novembre 1771 à Prague et mort à Munich le 26 février 1834, est un acteur et auteur dramatique autrichien. Il inventa la technique de la lithographie afin d'imprimer son propre travail d'auteur.

[modifier] Vie

Fils d’un acteur du théâtre royal, Senefelder naquit à Prague où son père était en tournée[1]. Son père le poussa à faire des études de droit[1]. Il obtint une bourse qui lui permit d’étudier la jurisprudence à Ingolstadt. La mort de son père en 1791 l'obligea à abandonner ses études afin de subvenir aux besoins de sa famille[1]. Après avoir essayé de devenir acteur, il s’essaya à l’écriture dramatique avec un certain succès[1]. Des déboires avec plusieurs éditeurs le persuadèrent d'imprimer lui-même ses textes, mais il ne disposait pas des fonds nécessaires à l'achat d'une presse, de caractères et de papier[1]. Senefelder chercha un procédé moins coûteux qui lui permettrait d'imprimer ses œuvres sans avoir recours aux techniques traditionnelles de l'imprimerie. Il expérimenta différents procédés, découvrant ainsi la stéréographie. Après une longue période d'essais et d'erreurs, il eut l'idée d'utiliser la pierre qui lui servait à préparer ses couleurs au lieu des plaques de cuivre et de zinc qui ne lui avaient donné que des résultats médiocres. Cependant le procédé qui consiste à remplacer la plaque de métal par une plaque de pierre n'avait en soi rien de nouveau puisque Senefelder reconnaît avoir vu des plaques d'ardoises dans la boutique d'un imprimeur[1]. La véritable découverte de Senefelder relève de la chimie.

Ayant un jour, faute d'encre et de papier, utilisé une pierre pour y écrire une liste en se servant du mélange de cire, de suif, de noir de fumée et d'eau dont il se servait pour ses plaques de métal, il eut l'idée de plonger la pierre dans un bain fait d'une mesure d'eau-forte pour dix mesures d'eau. Au bout de cinq minutes, les parties écrites étaient restées intactes et faisaient maintenant saillie de l'épaisseur d'une carte à jouer. Les ayant encrées de façon satisfaisante au bout d'un certain nombre d'essais et d'erreurs, il réalisa un tirage dont la qualité le persuada de continuer à développer ce procédé.

Icône de détail Article détaillé : lithographie.

La lithographie était née. C’était une technique bon marché, reproduisant sensiblement l’original sur pierre de calcaire et permettant la reproduction d’un nombre illimité d’exemplaires. Ce fut une véritable révolution dans l’imprimerie. Hélas, l’importance de cette découverte restera à l’ombre de celle de lettres libres (typographie) due à Gutenberg.

Pour gagner sa vie, Senefelder commença par éditer des partitions musicales, mais ses affaires connurent nombre de vicissitudes qui l'obligèrent à améliorer inlassablement son procédé et à élargir son activité à d'autres domaines, notamment l'impression de cotonnades; cette dernière activité reçut un coup de pouce inespéré du blocus continental organisé par Napoléon Ier en empêchant l'importation de cotonnades anglaises[1]. Le public découvrit progressivement l'existence du procédé de Senefelder d'abord grâce au livre de Johann Friedrich Cotta, Le Secret de la lithographie puis la publication du Livre de prières d' Albrecht Dürer.

En 1810, Senefelder épousa la fille d'un haut fonctionnaire qui mourut deux ans plus tard en lui laissant un fils. Il se remaria avec la nièce du maître de chœur Ritter von Winter.

[modifier] Bibliographie

  • (en)The Invention of Lithography, Aloys Senefelder, traduit de l'allemand par J. W. Muller, New-York 1911

[modifier] Notes et références

  1. abcdefg History of Stone-printing, Aloys Senefelder, traduction anglaise au format .pdf : ici