Alix d'Unienville

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Alix d'Unienville (1919- ), originaire de Maurice, fut un agent du service secret britannique Special Operations Executive, section RF, pendant la seconde guerre mondiale, puis reporter, hôtesse de l'air et écrivain après la guerre. Comme résistante, elle eut pour pseudos « Myrtil » et « Marie-France ».

Note : pour accéder à une photographie d'Alix d'Unienville, voir le paragraphe Lien externe en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Famille

Parmi ses ancêtres, figure Marie-Marrier, baron d'Unienville, qui combattit dans la guerre d'indépendance des États-Unis, Capitaine de vaisseau de la Marine française (1778-1781).

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

1919. Naissance à Maurice.

1926. Elle quitte Maurice pour la France à l'âge de sept ans.

[modifier] Période de la guerre

1940. Sa famille quitte la France pour Londres. Son frère s'engage dans les Forces françaises libres du général Charles de Gaulle. Elle écrit des textes d'émissions de radio. Elle est ensuite engagée comme secrétaire au quartier général du bureau du général de Gaulle à Londres. Elle est secrétaire d'Alexandre Parodi, et de l'un de ses adjoints pour la zone nord, Roland Pré (ORONTE). Elle se spécialise dans la production de tracts de propagande destinés à être répandus en France occupée.

1943. Elle est engagée dans le Special Operations Executive (SOE), section RF, et entreprend l'entraînement spécial.

1944.

  • 31 mars. Avec le nom de guerre « Myrtil », elle est parachutée clandestinement en France en compagnie d'un jeune agent secret, sur le terrain « Dentelle » dans la région de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), avec deux valises, l'une contenant des documents et l'autre 40 millions de francs destinés à la Résistance. Elle atterrit dans un arbre, se libère de son parachute avec un couteau et récupère les deux valises. Sur message de confirmation de la BBC « Deux anges viendront faire de la dentelle ce soir », elle est récupérée par des résistants locaux qui, en l'absence du responsable du terrain, ont un peu de mal à récupérer les nombreux conteneurs et colis parachutés avec elle. Elle prend le train pour Paris, sa destination finale. Dans la capitale française, elle est attachée au responsable du délégué de De Gaulle contrôlant la zone nord de la France. Avec un rang de lieutenant, elle est chargée d'organiser des transmissions radio. Elle travaille en étroite collaboration avec la résistance française.
  • Elle accomplit plusieurs missions consistant à recevoir des renseignements d'agents de la résistance et à les transmettre par radio à Londres.
  • 6 juin. C'est le D-day (débarquement en Normandie). Sur une imprudence d'un compagnon de son groupe, elle est arrêtée avec deux camarades, dont Pierre-Henri Teitgen, futur ministre, par le Sicherheitsdienst (SD). Après un long interrogatoire, les agents allemands fouillent son appartement et établissent la preuve de son appartenance à la résistance en découvrant une grosse somme d'argent. Elle est emprisonnée, longuement interrogée par les Allemands et va leur donner de faux renseignements. Son compagnon de lutte arrêté en même temps qu'elle sera torturée à plusieurs reprises.
  • Enfermée à la prison de Fresnes, elle essaie plusieurs fois de s'enfuir sans succès. Puis feignant la folie, elle est enfermée à l'hôpital psychiatrique de Sainte-Anne[1], puis à la Pitié-Salepêtrière.
  • Ramenée à Fresnes, elle est ensuite renvoyée au fort de Romainville.
  • 15 août. Avec des milliers d'autres, elle est empilée dans les wagons à bestiaux du tristement célèbre "train de la mort"[2].
  • 16 août. De temps en temps, le convoi s'arrête et les prisonniers doivent marcher le long de la voie. À Méry-sur-Marne, elle parvient à s'enfuir. Recueillie par des villageois, elle est cachée, secourue et soignée par Monsieur Haous, garde-champêtre, puis par la famille Thouvenot à Saâcy-sur-Marne,chez qui elle reste deux semaines.
  • À la libération, elle est ramenée à Paris par les Américains.

[modifier] Après guerre

Elle est correspondante de guerre des forces américaines en Extrême-Orient. Sous différents pseudonymes, elle collabore à de nombreux journaux, en France et à l'étranger.

Elle entre à Air France, où elle devient l'une des premières hôtesses de l'air.

Elle écrit plusieurs livres.

Elle se retire dans une région qui domine la Méditerranée.

[modifier] Reconnaissance

[modifier] Œuvres

  • 1949. En vol, journal d'une hôtesse de l'air (Prix Albert Londres du reportage 1949)
  • 1954. Les Mascareignes. Vieille France en Mer Indienne,
  • 1957. Qui es-tu ?, Albin Michel.
  • 1961. Le point zéro. Roman situé à Rodrigues.
  • 1975. La fête secrète, roman. Collection Des roses pour Annick n° 7, Presses Sélect Ltée, ISBN 2891320883
  • 1976. Le Trésor de Dieu. Prix Anaïs Ségalas, 1977.

[modifier] Sources

  • 58 actions héroïques de la Résistance, Gründ, 1971, p. 468-469. Contient un mémoire de J.-J. Gautier sur A. d'Unienville.
  • Revue Icare n° 141, Aviateurs et Résistants, tome 1, 2e trimestre 1992, p. 118-119, Nuit du 31 mars au 1er avril 1944, Alix d'Unienville, alias Myrtil, Marie-France, par Jean-Michel Rémy
  • Revue Icare n° 148, Aviateurs et Résistants, tome 3, 1er trimestre 1994, p. 134-136, Les braves gens, les gens braves par Jean-Michel Rémy. Description du convoi de la mort et de l'évasion d'Alix d'Unienville.

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Ou à la Santé, selon J.-J. Gautier.
  2. Le train transportant 2400 détenus arrivera à Buchenwald le 19 août (1650 hommes) et à Ravensbrück le 21 août (665 femmes). Quarante prisonniers périrent au cours du transport. Seize furent arrachés aux SS par le Docteur Brun.