Albert Bessis

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Albert Bessis, né en janvier 1885 à Carthage et décédé le 25 septembre 1972 à Tunis, est un homme politique tunisien.

Après un passage au Lycée Carnot de Tunis, il suit des études de droit à Paris. Un doctorat en poches, il rentre à Tunis en 1913. Il accède à la section tunisienne du Grand Conseil en 1934 et y siège jusqu'à son abolition en 1952. Recherché par les Allemands au début de l'occupation, en novembre 1942, et passé à la clandestinité sur le conseil de son fils Aldo, membre de la direction du Parti communiste tunisien, Bessis échappe de justesse à une arrestation et se cache jusqu'à l'entrée des troupes alliées dans Tunis en mai 1943.

De confession juive, Bessis occupe dès lors une place politique importante aux côtés des personnalités les plus représentatives de la bourgeoisie musulmane. Il signe en octobre 1944 le premier manifeste réclamant l'autonomie interne de la Tunisie. En décembre 1945, il est réélu au Grand Conseil pour une législature de 6 ans. Bâtonnier de l'Ordre des avocats, faisant office de conseiller privé de Lamine Bey, il est appelé à siéger à la commission des 40 (convoquée le 1er août 1952 pour examiner un plan de réformes présenté par le résident général de France en Tunisie). Après la déclaration de Pierre Mendès France (31 juillet 1954) accordant l'autonomie interne à la Tunisie, il participe à titre d'expert à la délégation chargée de discuter à Paris du statut de l'autonomie. Il entre ensuite dans le deuxième gouvernement de Tahar Ben Ammar, formé le 18 septembre 1955, après la signature des conventions de l'autonomie le 3 juin.

Le 9 avril 1956, quelques jours après la proclamation de l'indépendance, le gouvernement Ben Ammar est remplacé par un gouvernement présidé par Habib Bourguiba. Un autre ministre juif, André Barouch, membre du Néo-Destour, remplace Bessis au ministère de l'habitat et de l'urbanisme. Il est alors élu à l'Assemblée nationale et la préside en tant que doyen d'âge mais est aussitôt remplacé par Ahmed Ben Salah. Il reste député jusqu'en 1969 où, à sa demande, il ne figure plus sur la liste du parti.