Ahmad Ibn 'Ata Allah

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Ibn Ata Allah est un cheikh soufi né en Egypte vers 1250 et mort au Caire en 1309.

Il semble que son père ait rencontré le cheikh Abu Hasan ash-Shadhili, fondateur de la confrérie soufie Chadhiliyya. À Alexandrie, il étudia la loi religieuse selon le rite malikite. D'abord hostile au soufisme, le cheikh Ibn Abbas al-Murci, premier successeur de Shadhili à la tête de la nouvelle confrérie, provoqua sa conversion à l'âge de 18 ans. Après la mort de ce dernier, Ata Allah devint le troisième maître de la Shadhiliyya. Grâce à lui, la confrérie prit une dimension nouvelle : celle de sa formulation doctrinale par écrit.

Combinant l'exotérisme et l'ésotérisme, prédicateur à la Grande Mosquée du Caire, le maître enseigne une doctrine du Tawhid et des Noms divins proche d'Ibn Arabi, mais sous une forme plus modérée et acceptable par l'orthodoxie. Il eut néanmoins à lutter contre Ibn Taymiyya, l'adversaire acharné d'Ibn Arabi.

[modifier] Son œuvre

  • Les Sentences (al-Hikam). Ce texte de sa jeunesse est un chef d'œuvre de la littérature tasawwuf exprimant l'essence du soufisme sous forme de brefs et percutants aphorismes.
  • L'illumination par l'abandon de l'auto-détermination, « traité sur le détachement méthodique et exclusif de tout ce qui n'est pas Dieu » (Maurice Glauton).
  • Les finesses de la Grâce, traité précieux pour la compréhension du développement de la nouvelle confrérie. Outre des anecdotes sur ses deux prédécesseurs, l'ouvrage développe des thèmes tels que la Prophétie, la Sainteté, l'Amour, les charismes, etc.
  • Le Livre de l'Aspiration exclusive sur la Connaissance du nom Allah, « traite de la connaissance de Dieu et de sa manifestation dans les degrés hiérarchiques » (Maurice Gloton). Introduction et traduction française de Maurice Glauton, Les deux Océans, Paris, 1981.
  • Le traité sur l'invocation expose la méthode spirituelle fondée sur le dikr.

Ses deux derniers ouvrages sont semble-t-il les premiers à traiter de ces matières d'une manière complète. Leur nécessité provenait de la diffusion rapide du soufisme à cette époque et de l'obligation de mettre par écrit certaines doctrines et disciplines des maîtres qui déléguaient leur enseignement oral à des disciples de plus en plus nombreux.