Affaire des allégations de viol de Kenyanes par des soldats britanniques

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Des soldats britanniques ayant participé à des manœuvres au Kenya, ont été accusés d’avoir violés des centaines de Kenyanes sur une période allant du début des années 1970 à 2003. L'armée a été mise hors de cause le 14 décembre 2006 par une enquête de la police militaire royale (SIB-RMP).

Sommaire

[modifier] Les faits reprochés

Depuis l'indépendance, le Royaume-Uni et le Kenya ont passé des accords de défense qui permettent à l'armée britannique d'entrainer des soldats au Kenya. Ainsi, environ 4 000 soldats y sont envoyés chaque année en formation.

Les femmes accusaient des soldats britanniques de les avoir violées lors de manœuvres militaires et certains de ces cas remontaient aux années 1970. Ces accusations étaient appuyés par des preuves issues des autorités policières et médicales kenyanes.

En 2003, de nombreuses femmes kenyanes ont manifestées devant le Haut-commissariat britannique à Nairobi pour demander des réparations en exhibant des bébés métisses, censés être la preuve des viols dont elles auraient été victimes.

Six cent quatre-vingt cinq de ces femmes sont représentées par le défenseur britannique des droits de l'homme, Martyn Day, qui avait déjà contraint le gouvernement britannique a indemniser les victimes Kenyanes des munitions non-explosées des champs de tir. Il réclame 30 000 livres sterling par victime (environ 60 000 USD, à comparer à un PIB annuel par habitant de 1100 USD), soit plus de 20 millions de livres sterling à l'armée britannique au titre de dommages et intérêts.

[modifier] L'enquête de la police militaire

Les enquêteurs (12 à 18 personnes) ont interviewé 2 187 femmes kenyanes, appartenant aux ethnies Masaï et Samburu, ayant déclaré avoir été violés. Parmi elles, les enquêteurs ont isolés 281 cas, jugés plus crédibles et ont procédé à des entretiens avec les plaignantes et avec les anciens militaires accusés de viols. Les enquêteurs ont également fait procéder à des tests ADN pour comparer les filiations.

L'enquête a couvert une période de 55 années et aurait couté trois millions de livres sterling aux contribuables britanniques.

[modifier] Les conclusions

L'enquête britannique a conclu que les enfants, censés être les preuves du viol, étaient le résultat de relations consentantes ou de viols pratiqués par des hommes ne faisant pas parti de l'armée britannique. Les enquêteurs relèvent l'absence de preuves à l'appui de ces accusations. L'enquête rejette également les accusations de complicité et de connivences envers la hierarchie militaire britannique.

Un porte-parole du ministère de la Défense britannique a également révélé que « la plupart des informations fournies par la police kenyane et par les autorités médicales semblent avoir été fabriquées ».

Selon le journal britannique The Times, une des femmes qui avait participé aux manifestations a reconnu n'y avoir participé qu'après la promesse de fortes rétributions.

[modifier] Réactions

Le gouvernement kenyan n'a fait aucun commentaire sur les résultats de l'enquête.

Le président du conseil du comté des Samburu, Fabian Lolosoli, à déclaré : « Les investigations ont été conduites de façon à refuser la justice aux victimes ».

[modifier] Sources