Adulis

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Adulis  a été décrite au Ier siècle dans Le Périple de la mer Érythrée.
Adulis a été décrite au Ier siècle dans Le Périple de la mer Érythrée.

Adulis est un site archéologique d’Erythrée, à environ 50 kilomètres du port de Massawa, sur la côte de la Mer Rouge. Le site constituait le port principal du Royaume d'Aksoum et est à l'origine du nom de la Baie d'Adulis.

La ville actuelle de Zula pourrait être un prolongement de l’antique Adulis, ll semble d'ailleurs que le nom de Zula tire son origine du mot grec Adulis.

Sommaire

[modifier] Histoire

La référence la plus ancienne de la ville provient de Pline l'Ancien (N.H. 6.34). La ville est ensuite décrite dans le Le Périple de la mer Érythrée, notamment pour son commerce d’esclaves et d’ivoire.

Cosmas Indicopleustès mentionne deux inscriptions qu'il trouva au {VI} : la première mentionne les succès militaires de Ptolémée III (247-222 av. J.-C.) obtenus avec des éléphants de guerre capturés dans la région ; la seconde, connu sous le nom de Monumentum Adulitanum, fut inscrite lors de la 27ème année d'un roi d'Aksoum non identifié , vantant ses victoires au Sud et au Nord d'Aksoum.

Une oeuvre du quatrième siècle, traditionellement (mais probablement à tort ) attribuée à Palladius de Galatie, mentionne le voyage d'un érudit (scholasticus) égyptien en Inde afin de découvrir la philosophie brahmane, accompagné sur une partie de son trajet par un certain Moses, évêque d'Adulis.

Le contrôle d'Adulis a permis à Aksoum de de devenir la puissance prédominante en Mer Rouge. Le port a servi de point d'appui pour Ella Asbeha (Kaleb d’Aksoum) lors de son invasion du royaume himyarite de Yusuf Asar Yathar (Dhu Nuwas) vers 520, ainsi que pour un certain nombre de raids vers des ports arabes, le dernier étant en 702, et fut marqué par l'occupation du port de Jeddah.

La capture du port d'Adulis par les premiers musulmans mit un terme aux vélléités maritimes du royaume d'Aksoum et contribua à l'isoler de l'Empire byzantin et de ses autres alliés historiques.

Les dernières années d'Adulis demeurent un mystère. Quelques rares écrits musulmans mentionnent Adulis et le proche archipel des Îles Dahlak comme des terres d'exils, alors que certains indices suggèrent qu'Aksoum y maintint un accès maritime, toutefois amoindri, la puissance navale éthiopienne y déclinant de façon progressive.

[modifier] Fouilles archéologiques

Adulis fut un des premiers sites Aksoumites à faire l'objet de fouilles, à l'occasion d'une campagne française dirigée par Vignaud et Petit qui effectuèrent un premier repérage en 1840, et preparèrent un plan comportant la localisation de structures identifiées comme des temples . En 1868, des émissaires du baron Robert Napier en campagne militaire contre Théodoros II d'Éthiopie visitèrent Adulis et mirent au jour plusieurs bâtiments, et notamment les fondations d'une église rapellant l'architecture Byzantine.

Les premières fouilles scientifiques eurent lieu lors d'une expédition allemande en 1906 supervisée par R. Sundström, sur la section nord du site et découvrirent une large structure baptisée "palais d’Adulis”. L'Italien R. Paribeni effectua des fouilles la même année et identifia des structures similaires, et aussi un grand nombre d'habitations ordinaires.

Les campagnes suivantes eurent lieu en 1961 et 1962, l'institut éthiopien d'archéologie coordonna une expedition menée par Francis Anfray, qui permit de retrouver des objets attestant de très fortes affinités avec la période tardive du royaume Aksoumite.

A la suite de l'indépendance de l'Erythrée, le Musée national d'Érythrée a demandé au gouvernement éthiopien de restituer ces objets. A ce jour, cette requête n'a pas été satisfaite, dans un contexte toujours tendu entre les deux pays.[1]

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. Eritrea wants artefacts back, 02-10-2005. Consultée le 05-02-2007.