Adrien Gouffier de Boissy

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Adrien Gouffier de Boissy (vers 1479 - 1523) est le fils de Guillaume Gouffier, seigneur de Boissy, en Poitou, favori des rois Charles VII et Louis XI, et frère d’Artus, qui fut chambellan, comme son père, et grand maître de France, tandis qu’un autre de ses frères, Aymard, lui succéda sur le siège d’Albi, le jeune Adrien fut élevé à la cour et, destiné à l’Église, reçut de bonne heure divers riches bénéfices ecclésiastiques, ce qui ne l’empêchera pas d’avoir une fille naturelle, Marguerite, légitimée par lettres royales en février 1543.

Doyen de Thouars (1503), il obtint l’évêché de Coutances le 15 avril 1510, puis, après avoir été protonotaire apostolique dès 1493 (à 14 ans), fut promu par Léon X au cardinalat au titre des Saints-Marcellin-et-Pierre, le 14 décembre 1515 et nommé Grand aumônier de France (novembre 1516). Il fut l’orateur du clergé dans l’assemblée de la Grand’Chambre du Parlement de Paris, convoquée en février 1517 pour l’enregistrement du concordat de Bologne signé l’année précédente. En 1518, il hérita de la dignité de légat a latere du Saint-Siège en France, qui faisait de lui la figure ecclésiastique la plus puissante et la plus en vue dans le royaume.

De plus, le cardinal-légat ne se priva pas de profiter largement du cumul des bénéfices. Ainsi, l’évêché bien renté d’Albi étant venu à vaquer par le décès de Jacques Robertet le 26 mai 1518, il se le fit adjuger in administrationem par Léon X, et lorsque François Ier convia Henri VIII d'Angleterre à la célèbre entrevue du Camp du Drap d'Or à Ardres, le cardinal lui fit parvenir « cent pièces de vin de son évesché d’Alby » qu’il avait mises en entrepôt dans les celliers de Rouen. Il vint prendre possession personnelle dans sa bonne ville d’Albi, dont il était seigneur haut et bas, le 16 novembre 1522, trois ans et demi après sa nomination, et son entrée s’accomplit selon le cérémonial traditionnel, à savoir qu’il se rendit d’abord dans l’église collégiale Saint-Salvi pour y vénérer la relique de son prédécesseur mérovingien, et que de là, il fut escorté processionnellement par la noblesse, les officiers du Roi et les consuls de la commune en livrée jusqu’à son palais. Il ne devait d’ailleurs guère séjourner à Albi, car il mourut neuf mois après, le 24 juillet 1523, en son château de Villendren-sur-Indre, près d’Issoudun, et il fut inhumé dans l’église abbatiale de Déols.

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