Adélaïde d'Anjou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Adélaïde d'Anjou appelée aussi Blanche d'Anjou, est née vers 947 et est décédée en 1026[1].

Sœur de Geoffroy Grisegonelle, elle est la fille de Foulques II, comte d'Anjou, et de Gerberge.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Ses premières unions

Lorsqu'elle épouse en 982 le jeune Louis V (pas encore roi de France) à Brioude, elle est déjà deux fois veuve du comte Étienne de Gévaudan (mort en 970) dont elle a eu des enfants, et du comte Raymond de Toulouse (mort en 978). La trop grande différence d’âge et les débauches du jeune époux vont être la cause de son divorce en 984.

[modifier] Son mariage avec le comte de Provence

Elle se réfugie à Arles et se remarie contre l'avis du pape avec le comte de Provence, Guillaume en 984. Leur fille, Constance d’Arles (986-1032) sera reine de France par son mariage avec Robert II en 1003. Le couple aurait eu une seconde fille, Ermengarde d'Arles[2] qui épouse par la suite Robert Ier d'Auvergne. À la mort de Guillaume en 993, elle assure une longue régence qui fournit à la nouvelle noblesse l'occasion de se soulever à plusieurs reprises contre la dynastie comtale[3]. Elle doit également intervenir après la mort du nouveau comte Guillaume II tué au siège du château de Fos en 1018[4].

[modifier] Un cinquième mariage ?

L'hypothèse d'une cinquième union d'Adélaïde d'Anjou, veuve du comte de Provence, avec Othon Guillaume, comte de Bourgogne et de Mâcon, a été proposée en 1907 par René Poupardin[5] et repris par d'autres historiens à sa suite. Cette hypothèse repose uniquement sur trois chartes[6] attestant simplement l'existence d'une seconde épouse d'Othon Guillaume du nom d'Adélaïde et une bulle du pape Benoît VIII adressée, entre autres, aux dirigeants séculiers de Bourgogne et de Provence, parmi lesquels Othon Guillaume et Adélaïde, sans faire mention d'une union entre eux. Cette hypothèse, qui ne repose sur aucune preuve décisive, est donc à considérer avec prudence[7].

Elle meurt en 1026 et est inhumée à Montmajour, une abbaye proche d'Arles considérée à l'époque comme la nécropole de la famille comtale de Provence.

[modifier] Notes

  1. Thierry Stasser. « Adélaïde d'Anjou, sa famille, ses unions, sa descendance. État de la question », Le Moyen Âge, 1997, vol 3, no 1, p. 9-52.
  2. Ermengarde est parfois considérée comme la fille d'Adélaïde et d' Étienne de Gévaudan.
  3. En 1008, soulèvement des fils de Nivelon de Signes, vicomte de Guillaume, puis en 1009, c'est le tour d'Audibert et Rainaud de Châteaurenard. Cette nouvelle génération nobiliaire conteste avec violence les donations religieuses faites par le Marquis et les membres de son entourage (Source : La Provence du Moyen Âge de Marin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, page 22 - ISBN 1853996174).
  4. La situation devient en effet plus critique avec la famille des Fos qui se soulève en 1018 dans une rebellion qui entraine la mort de Guillaume II et qui oblige Adelaïde à solliciter une aide externe, notamment celle de son fils issu d'un mariage précédent, Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse (Source : La Provence du Moyen Âge de Marin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, page 23 - ISBN 1853996174).
  5. René Poupardin, Le Royaume de Bourgogne, 888-1038 : étude sur les origines du royaume d'Arles. Paris: Bibliothèque de l'École des hautes études, IVe section, Sciences historiques et philologiques ; fasc. 163, p. 418, note 6
  6. Auguste Bernard et Alexandre Bruel, éditeurs. Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, Paris : Imprimerie nationale , t. 3, charte no 2694; C. Ragut, éditeur. Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon connu sous le nom de livre enchaîné. Mâcon, 1864, chartes no 471 et 490.
  7. Stasser, loc. cit., p. 25
Autres langues