Accordéon diatonique

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Sommaire

L'accordéon diatonique est un instrument de musique à clavier, utilisant des anches libres, excitées par un vent variable fourni par le soufflet actionné par le musicien. Ces anches produisent des notes différentes suivant le sens d'action du soufflet (poussé ou tiré), logique dite bi-sonore. Cet accordéon possède une organisation comparable à celle de l'harmonica diatonique, c’est-à-dire organisée suivant une ou plusieurs gammes diatoniques. Ces deux nuances, bi-sonore et diatonique sont la plupart du temps confondues, de sorte que certains modèles sont appelés diatoniques alors qu'ils ne le sont pas (certains modèles à trois rangées ou à deux rangées et demi sont bi-sonores mais chromatiques). De même il existe des accordéons diatonique qui ne sont pas bi-sonore comme l'accordéon diatonique russe.

[modifier] Origine

Modèle de base, souvent utilisé par les débutants
Modèle de base, souvent utilisé par les débutants

De nombreux modèles existent, et ont été transformés selon les besoins des musiciens au cours de l'histoire. Un modèle est devenu référence de facto. Il est à deux rangées et a été popularisé et standardisé dans les années 1940 par la maison Hohner qui a fabriqué des accordéons (modèle 2915) de façon industrielle en établissant une norme. Cette norme spécifie d'avoir deux rangées à la main droite et huit basses. Chaque rangée est une gamme diatonique. On définit par là le modèle : par exemple sur un modèle sol-do, la première rangée est la gamme diatonique de sol et la deuxième rangée est la gamme de do. Mais d'autres modèles peuvent comporter d'autres tonalités, comme la-, do-fa, -sol, si b-mi b ou (système dit « système irlandais ») si-do, do-do#, do#- et -ré#

Certains modèles comportent trois ou quatre rangées, ce qui permet d'avoir de nouvelles notes, en particulier des demi-tons, qui sont quasiment absents des deux premières rangées. Les rangées supplémentaires ne sont pas standardisées, mais sont propres à chaque accordéon suivant les demandes du joueur. Pour la plupart de ces modèles, le terme bi-sonore est plus adapté que diatonique ; en effet l'ajout de rangées supplémentaires rend l'instrument chromatique.

[modifier] Technique de jeu

On distingue deux façons de jouer : le tiré-poussé qui donne un jeu plutôt staccato (détaché) et le jeu croisé qui permet de lier davantage les notes (legato).
Concernant la main gauche (qui comporte le plus souvent 8 ou 12 basses), celle-ci accompagne la main droite avec un jeu de basses (une note fondamentale) et d'accords (une note fondamentale avec sa tierce et sa quinte, mais de plus en plus souvent sans la tierce), bien qu'avec l'arrivée des claviers main gauche à 18 basses, le jeu a tendance à s'éloigner un peu plus du simple accompagnement pour prendre une place plus importante.

[modifier] Utilisation de l'instrument

La pratique de cet instrument après avoir accompagné nombre de fêtes traditionnelles et chants marins, est restée très répandue dans le milieu « folk » et offre des musiques très diverses (musique auvergnate, bretonne, italienne, irlandaise, landaise, basque, suisse etc.).

Hors d'Europe on le retrouve notamment au Cap-Vert et dans l'océan Indien (Madagascar, Rodrigues). On l'utilise aussi dans le forro du Brésil où il est appelé zanfona. On peut citer également la musique cajun de Louisiane, l'instrument alors utilisé comporte en principe une seule rangée à la main droite et dispose de plus de registres (4). Ce type d'accordéon à une rangée s'appelle mélodéon est aussi largement utilisé au Québec.

[modifier] Accordéonistes célèbres à l'accordéon diatonique

Joueur d'accordéon sur la Volga, par Abram Jefimowitsch Archipow
Joueur d'accordéon sur la Volga, par Abram Jefimowitsch Archipow
  • Rachel Bonneau (Bretagne)
  • Tangi Le Gall-Carré (Bretagne)
  • Rémi Sallard (Limousin)
  • Émile Vacher
  • Marc Perrone
  • Serge Desaunay (France)
  • Martin O'Connor (Irlande)
  • Frédéric Guichen (Bretagne)
  • Ronan Robert (Bretagne)
  • Yann-Loïc JOLY (Bretagne)
  • Alain Pennec (Bretagne)
  • Norbert Pignol (Rhône-Alpes)
  • Stéphane Milleret (Rhône-Alpes)
  • Christian Maes (France)
  • Emmanuel Pariselle (France)
  • Sébastien Bertrand (Vendée)
  • Michaël Auger (Vendée)
  • Riccardo Tesi (Italie)
  • Bruno Le Tron (France, Belgique)
  • Didier Laloy(Belgique)
  • Sophie Cavez (Belgique)
  • Julein de Borman (Belgique)
  • Sharon Shannon (Irlande)
  • Janick Martin (Bretagne)
  • Raynald Ouellet (Québec)
  • Rémi Martin (Bretagne)
  • Stéphane Delicq (France)
  • Daniel Denécheau (Paris)
  • Bernard Loffet (Bretagne)
  • Alain Chatry (Québec, France)
  • Christian Oller (France)
  • Kepa Junkera (Pays basque)
  • Joseba Tapia (Pays basque)
  • Marc Serafini (Toulouse)
  • Yann-Fañch Perroches (Bretagne)
  • Jean-Michel Corgeron (Île-de-France)
  • Heleno dos 8 Baixos (Pernambuco, Brésil)
  • Marc Savoy (Louisiane)
  • Bruce Daigrepont (Louisiane)
  • Anne Niepold (Belgique)
  • Dermot Byrne (Irlande)
  • Augusto Canario & amigos (José Frade, Jorge Viana, Rui Jaco) (Portugal)
  • Stéphane Landry (Québec)
  • Denis Pépin (Québec)
  • Marcel Messervier (Montmagny, Québec)
  • Gaston Nolet (Québec)
  • Sébastien Dionne (Québec)
  • Éric St-Pierre (Québec)
  • Sabin Jacques (Montréal)
  • Frank Sears (Sherbrooke)
  • André Bouchard (Québec)
  • Susie Lemay (Québec)
  • Francine Desjardins (Québec)
  • Philippe Bruneau (Québec, maintenant vit en France)
  • Martin Beaulieu (Québec)
  • Normand Miron (Québec)
  • Sylvain Butté (France)
  • Sylvain Piron (France)
  • Robert Santiago (France)

[modifier] Les modèles existants

Accordéon miniature
Accordéon miniature

Les types de claviers standards pour les trois rangs qui existent actuellement sont :

  • Modèle sol/do/fa : utilisé surtout dans les pays du sud, et sur le continent nord américain. Il a l'avantage de permettre de transposer facilement les morceaux en sol / do vers do / fa, cependant il manque les notes do#, mi \flat et sol#.
  • Modèle sol/do/si : permet d'avoir un intervalle d'un demi ton entre la deuxième et troisième rangée et ainsi de bénéficier de tous les chromatismes. Cependant, la logique diatonique et chromatique pour l'improvisation et pour les accords est assez compliquée à acquérir.
  • Modèle Serge Desaunay : propose un sol / do standard + la troisième rangée suivante : « ré#, mi \flat, fa# (ou la), sol, la \flat, si \flat, do# ».
  • Modèle Jean-Michel Corgeron : propose un sol / do standard + la troisième rangée suivante : sol, sol#, si\flat, do# et en poussé mi \flat, sol#, si \flat.
  • Modèle Marc Perrone : modèle dérivé d'un sol / do / fa. Sur la 2e rangée, les sol (qui font double emploi avec la 1re rangée) sont remplacés par des sol#. Sur la 3e rangée, les do (qui font double emploi avec la 2e rangée) sont remplacés par des do#, et les mi, par des mi \flat.
  • Modèle Jean-Pierre Leray : modèle basé sur le système corgeron qui permet d'avoir une logique avec 18 basses et le système original
  • Modèle Pignol-Milleret : modèle résultant d'une nécessité d'avoir une logique complète et facilement mémorisable pour bénéficier de toutes les notes (y compris les # et \flat) en tiré et quasiment toutes en poussé. Ceci afin de pouvoir jouer dans toutes les tonalités et donc pouvoir accompagner d'autres instruments très facilement. Ce système permet aussi de rajouter des couleurs particulières à la musique trad. En effet, il est très simple d'enrichir les accords de bases que l'on retrouve dans tous les morceaux de trad (ajout de 9e, sixte, 11, 13, 5 \flat, 5#) sans avoir à se soucier si les notes sont disponibles dans le sens de soufflet dans lequel on se trouve. En outre, pour le travail des gammes et l'improvisation un autre horizon s'ouvre que celui proposé par les accordéons plus courants.
  • Modèle Christian Oller : modèle reprenant le système de basses unisonores, inventé par Alain Abbot ; système réadapté pour l'accordéon diatonique. Les basses « main gauche » ne sont donc pas des accords constitués, mais des notes indépendantes que l'on peut utiliser librement (contrechant, accord, etc…).
  • Modèles irlandais : les accordéons irlandais utilisent traditionnellement les modèles si/do et do#/ré (parfois inversés: ré/do#, comme Joe Derane) particulièrement adaptés aux styles et aux tonalités de la musique irlandaise (utilisation quasi-systématique d'ornementations et gammes utilisées souvent en ré ou sol).

[modifier] Lien externe