Abu Sayyaf

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Abu Sayyaf aussi connu sous le nom de Al-Harakat al-Islamiyya est un mouvement séparatiste musulman terroriste situé dans les îles du sud des Philippines, principalement Jolo, Basilan et Mindanao.

Le groupe est actuellement combattu par l'armée philippine qui bénéficie de l'aide de l'armée américaine. On soupçonne Abu Sayyaf d'avoir des liens distants avec Al Qaida.

On rapporte que Abu Sayyaf a récemment étendu son influence dans les pays voisins des Philippines comme la Malaisie et l'Indonésie. Le groupe est responsable d'un grand nombre d'attentats à la bombe, d'assassinats, d'enlèvements et d'extorsions de fonds, afin de promouvoir l'indépendance d'un état islamique composé de l'ouest de Mindanao et de l'archipel des Sulu. Une première étape dans la création d'un grand état islamique situé dans la péninsule malaise en Asie du Sud-Est.

Le nom Abu Sayyaf est arabe et signifie le père (abu) de l'épée (sayyaf).

Abu Sayaf est l'un des plus petits mais aussi des plus radicaux et dangereux groupes islamiques indépendantistes de Mindanao. Certains des membres d'Abu Sayaf ont étudié ou travaillé en Arabie saoudite et développé des liens avec d'autres moudjahiddins pendant leur entraînement en Afghanistan ou au Pakistan.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les membres d'Abu Sayyaf sont à l'origine issus du Front Moro de Libération nationale (MNLF), dont ils se séparent en 1991 sous l'impulsion de Abdurajik Abubakar Janjalani.

Ramzi Yousef et Khalid Shaikh Mohammed, deux des radicaux impliqués dans l'Opération Bojinka arrivent aux Philippines au début des années 90 et deviennent organisateurs de plongées sous-marine à Puerto Galera. On suppose qu'il s'agissait d'une couverture pour recruter des militants d'Abu Sayyaf et les former.

Ramzi Yousef fait exploser une bombe à bord du vol 434 de Philippine Airlines, tuant un passager japonais. Un homme appelle alors les autorités et déclare « Nous sommes le groupe Abu Sayyaf. Nous faisons exploser un avion en provenance de Cebu ». On pense que cette opération était un test pour l'Opération Bojinka découverte par la police de Manille le 6 janvier 1995.

La première opération d'envergure du groupe Abu Sayyaf est l'assaut d'une tête de pont dans le ville de Ipil sur l'île de Mindanao en avril 1995.

Le groupe est responsable du meurtre de plus de 30 étrangers (notamment des touristes) et de clercs chrétiens,

Abdurajik Janjalani est tué lors d'un affrontement avec les forces de police philippines le 18 décembre 1998. Son jeune frère, Khadaffy Abubakar Janjalani, lui succède à la tête de l'organisation. La mort du leader historique du groupe a induit un changement de politique du mouvement qui passe d'actions idéologiques et symboliques à des actions de kidnappings, de meurtres et de vols.

Le fief d'Abu Sayyaf est situé dans le sud des Philippines, mais ses membres voyagent occasionnellement pour des actions à Manille ou dans d'autres îles. Le groupe étend ses opérations à la Malaisie en 2000, avec l'enlèvement de touristes étrangers.

Un commandant, Abu Sabaya, est tué en 2002 en essayant d'échapper aux forces philippines. Galib Andang, dit le Commandant Robot, est capturé à Sulu en décembre 2003[1].

En septembre 2006, le leader Khadaffy Janjalani est tué par les forces philippines[2]. Sa mort est prouvée par des tests ADN.

En janvier 2007, un haut-commandant du groupe, Jainal Antel Sali Jr, aussi connu sous le nom d'Abu Sulaiman, est abattu par les forces philippines au cours d'un violent échange de tirs [3].

La perte de ces deux chefs pourrait fragiliser le mouvement et réduire sa capacité de nuisance. Aujourd'hui, la nouvelle direction du groupe n'est pas clairement définie.

En juin 2007, l'armée philippine annonce qu'un certain Yasser Igasan est désigné comme le nouveau leader d'Abu Sayyaf [4]. Cette information est cependant très controversée[5].

[modifier] Effectifs et financement

On estime que le groupe Abu Sayyaf compte plus de 2000 membres avec un noyau actif de 200 personnes.

On a longtemps pensé que le groupe ne recevait pas de financement externe et se contentait de ses enlèvements, rançons ou vols. Mais des rapports de services secrets des États-Unis, de l'Indonésie et de l'Australie montrent l'existence de liens par intermittence avec le groupe indonésien Jemaah Islamiyah.


[modifier] Références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes