Abousir

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29°55′N 31°14′E / 29.917, 31.233

Image:Cartouche_lieux.jpg
Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
Abousir
Coordonnées géographiques : latitude 29°55'N, longitude 31°14'E

Abousir est un site archéologique situé à vingt-cinq kilomètres au Sud-Ouest du Caire, connu par les pyramides de plusieurs pharaons de la Ve dynastie.

Des quatorze monuments principaux fouillés et partiellement restaurés, dont au moins sept pyramides, seules cinq sont encore visitables, celles de Sahourê, de Niouserrê, Néférirkarê et de Néferefrê, ainsi que la pyramide de Khentkaous II.

Les autres font encore l'objet de travaux de dégagement et d'identification.

Sommaire

[modifier] Histoire du site

Plan schématique du site d'Abousir
Plan schématique du site d'Abousir

Un peu au nord du champ des pyramides, une nécropole remontant à la IVe dynastie a été récemment identifiée révélant qu'Abousir était déjà un centre urbain développé au début de l'histoire du pays.

En effet les plus anciens mastaba datent du règne de Snéfrou et le site fut utilisé jusqu'à la VIe dynastie démontrant la longévité d'un établissement pour les vivants situé à proximité. Au vu de la proximité des deux temples solaires identifiés et fouillés, témoins de l'architecture religieuse de l'Ancien Empire, certaines hypothèses placent la ville de Sakhébou dans les environs immédiats d'Abousir, rejoignant ainsi la légende conservée sur le papyrus Westcar, selon laquelle les trois premiers souverains de la Ve dynastie seraient issus de l'union du dieu avec une prêtresse de cette cité.

Rien ne permet aujourd'hui de valider cette hypothèse situant cette ville à Abousir mais étant donné l'intérêt particulier que les pharaons de la Ve dynastie ont en effet eu pour ce site, il est probable que le palais royal se situait à proximité du site. Cette partie de la région memphite était accessible depuis une retenue d'eau du fleuve qui formait un véritable lac relié au Nil par des canaux.

Une cité royale et de pyramide devait donc exister et fut fondée ou davantage développée à partir du règne de Sahourê, qui nous a légué le nom évocateur de cette grande maison[1] : Loués soient les beautés de Sahourê. Le roi a fait représenté sur les murs de son temple funéraire des scènes de la vie intime ou officielle du palais et on sait par des inscriptions officielles de certains hauts dignitaires de la cour que ce palais était toujours utilisés par ses successeurs. Son emplacement n'a pas été à ce jour identifié.

Ces découvertes tenteraient donc à prouver que la capitale Memphis se situait également dans les environs immédiats d'Abousir ou en tous les cas s'étendait jusque là à l'Ancien Empire.Le site devait alors former le "faubourg" septentrional de la capitale de l'époque, Memphis :

Les ruines de ces quartiers populaires, ateliers d'artisans, ports et magasins royaux tout comme celles de la résidence royale et de ses dépendances sont probablement encore enfouies sous les cultures qui bordent le désert, non loin du plateau sur lequel a été édifiée la nécropole royale, et seraient à rechercher sous les palmeraies qui se sont installées sur l'ancien lit du fleuve et ses environs immédiats.

Avec la chute de l'Ancien Empire, si l'activité architecturale royale cesse on trouve encore des tombes remontant aux IXe et Xe dynasties. Certaines ont été découvertes intactes, comme la tombe d'un certain Hérishefhotep, dont le mobilier funéraire typique de la période avec ses modèles de barque et petits personnages reproduisant des scènes de la vie quotidienne, trouvent des parallèles dans d'autres sites célèbres de cette Ire période intermédiaire[2].

Avec le Moyen Empire la nécropole semble souffrir d'un relatif abandon lié au déplacement de la résidence royale dans d'autres parties du pays. Au Nouvel Empire, le temple funéraire de Sahourê est le siège d'un culte à la déesse Sekhmet, et le prince et grand prêtre de Ptah Khâemouaset, fils préféré de Ramsès II s'attache à restaurer, au nom de son divin père, les monuments de ces ancêtres, à l'instar d'autres monuments de l'antique nécropole memphite.

Avec la Basse Époque, la nécropole dans un dernier sursaut, jouit à nouveau de l'intérêt des courtisans des souverains de la XXVIe dynastie, avant de sombrer définitivement dans l'oubli général qui fait suite aux différentes invasions que le pays subit à dater de la XXVIIe dynastie.

[modifier] Principaux monuments d'Abousir

Pyramide et temple funéraire de Sahourê à Abousir
Pyramide et temple funéraire de Sahourê à Abousir

On doit encore une fois à la Ve dynastie la plupart des édifices monumentaux des environs et avec le site d'Abou Ghorab, ce sont au moins deux temples solaires et au moins six pyramides, certes, de dimensions réduites par rapport à celles de Gizeh mais qui s'élevaient à l'horizon occidental avec leurs temples de culte et les quartiers des prêtres qui en dépendaient.

En dehors de ces lieux de cultes dont les archives sur papyri retrouvées exceptionnellement sur le site démontrent qu'ils restèrent en activité jusqu'à la fin de l'Ancien Empire, le site comprend une série de mastaba destinés à la cour et famille royale, dont un celui de Ptahchepsès est sans doute l'un des plus grands édifices du genre.

En partant du nord du site et en allant vers Saqqarah les principaux monuments sont :

Façade du mastaba d'Ouserkaf-ênkh à Abousir
Façade du mastaba d'Ouserkaf-ênkh à Abousir
  • Nécropole de Niouserrê, Ve dynastie :
    • Mastaba de Ptahchepsès, vizir du roi.
    • Mastaba de Ptahchepsès, le jeune, fils du précédent.
    • Mastaba d’Ouserkaf-ânkh, directeur de tous les travaux du roi.
    • Mastaba dit “des princesses” :
      • Khâmerernebti, prêtresse d’Hathor.
      • Mérititès, fille royale de sa chair[4].
      • Une femme inconnue .
      • Ka-hotep, pêtre lecteur.
    • Mastaba de Tepemânkh, administrateur du palais.
Vue depuis le temple funéraire de Sahourê des pyramides de Niouserrê et  Néférirkarê
Vue depuis le temple funéraire de Sahourê des pyramides de Niouserrê et Néférirkarê

Enfin au sud du site des tombes à fosses datant de la Basse Époque ont été dégagées là où les anciens relevés des premiers égyptologues voyaient les vestiges d'antiques pyramides inachevées.

Construites sur un modèle déjà connu à Saqqarah pour la même période, c'est surtout l'identité d'un des propriétaire qui étonna lors de la découverte : Oudjahorresné, prêtre de Neith, médecin personnel du roi, grand chambellan, celui-là même qui composa la titulature de Cambyse II à la suite de la première invasion Perse, et dont le musée du Vatican à Rome conserve une statue dite autobiographique, car le texte qu'elle porte relate les exploits de l'homme et notamment le lien étroit qui le rattachait au Roi des Rois.

L'autre découverte majeure de cette partie de la nécropole est celle d'une autre tombe, cette fois-ci intacte avec son mobilier funéraire et son sarcophage scellé. Elle appartenait à Ioufâa, personnage portant des fonctions analogues mais quelque peu antérieur à Oudjahorresné.

L'ensemble de ces fouilles a été réalisée au début du XXe siècle par les égyptologues allemands puis à la fin du même siècle par une mission archéologique tchèque qui depuis les années 70 jusqu'à nos jours étudient méthodiquement les vestiges d'Abousir. Ces travaux archéologiques démontrent la richesse du site et promettent de nouvelles découvertes pour les prochaines campagnes de fouilles.

Le site fait actuellement l'objet d'aménagement en vue de son ouverture au public.

[modifier] Fouilles archéologiques et découvertes

Restitution du site d'Abousird'après Ludwig Borchardt (1910)
Restitution du site d'Abousir
d'après Ludwig Borchardt (1910)

[modifier] Notes

  1. Per-âa en égyptien ancien. Plus tard dans l'histoire égyptienne, ce nom finira par désigner la personne royale, nom que les grecs traduiront encore plus tard par pharaon
  2. Voir le site d'El-Bersheh pour comparaison, avec ses tombes contemporaines et au mobilier funéraire également intact
  3. Chepseskarê?
  4. M23 X1
    G39
    N35 F32
    X1
    I9
    njswt sA.t n Xt f, terme désignant les princesses de sang royal
  5. Cette double tombe date du règne de Djedkarê Isési
  6. Cette tombe date du règne de Djedkarê Isési
  7. Voir note ci-dessus

[modifier] Bibliographie

  • Karl Richard Lepsius, Denkmäler aus Ægypten und Æthiopen - volume I, Leipzig, 1897 ;
  • Das Re-Heiligtum des Königs Ne-woser-Re (Rahutes) I, II & III, Berlin, 1905, 1923 & 1928
  • Ludwig Borchardt, Das Grabdenkmal des Königs Neferirkara, Leipzig, 1907 ;
  • Ludwig Borchardt, Das Grabdenkmal des König Sahure - Vol. I. Der Bau - Vol. II. Die Wandbilder, Leipzig, 1910/1913 ;
  • Paule Posener-Krieger, Les Archives du temple funéraire de Néferirkarê-Kakai (Les Archives d'Abousir), vol. I et II, IFAO, 1976 ;
  • Miroslav Verner« Un roi de la Ve dynastie : Rênéferef ou Rênéfer? », dans BIFAO, no 85, 1985 ;
  • Miroslav Verner, Abusir - Realm of Osiris, The American University in Cairo Press, 2002.
  • Tarek El-Awady, The Old Kingdom and Archaeology, Bárta, M., Prague, 2006, p. 37-44 Interpretation of a scene depicting king Sahure with precious trees from Punt ;
  • Tarek El-Awady, Abusir and Saqqara in the Year 2005, Bárta, M., Copens, F., Krejčí, J., Prague, 2006, p. 31-45 The Royal Family of Sahure : New Evidence.

[modifier] Voir aussi

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