Aber-Ildut

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Aber-Ildut
L'Aber-Ildut
Longueur 24 km
Débit moyen 1,5 m3.s-1
mesurés à Brélès (exutoire)[1]
Surface du bassin 90 km2
Régime pluvial océanique
Se jette dans Mer Celtique
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie

L’Aber-Ildut (Aber Ildut en breton) est un des trois abers du Léon, dans le Finistère, en Bretagne. Formé de l'Ildut, un petit fleuve côtier, et de sa basse vallée inondée, cet aber, le plus petit du Léon, est connu pour son ancienne production de granite.

Sommaire

[modifier] Géographie

L’Aber-Ildut est le plus méridional des abers qui débouche dans la mer Celtique face à l'île d'Ouessant, c'est également le plus court (3,5 km) et le plus étroit. Cette ria correspond à la vallée inférieure de l'Ildut, petit fleuve côtier, long de 24 kilomètres[2], venant de Guilers et de Saint-Renan et rejoignant la mer à Lanildut[3]. Il est possible de longer la rive droite de l'aber à partir de cette dernière commune, dominée par le rocher du Crapaud, jusqu'à Brélès par la D 27, puis de franchir le fond de cette vallée ennoyée qui a tendance à s'envaser rapidement. En revanche, aucune route ne vient longer la rive gauche et il faut passer par Lampaul-Plouarzel pour atteindre le sud de l'embouchure; de là, on peut rejoindre Pors-Cave, sorte de presqu'île née d'une digitation du cours d'eau. Une ligne imaginaire partant de l'estuaire de l'Aber-Ildut et traversant l'île d'Ouessant en son centre constituerait la limite entre la Manche et l'Océan Atlantique[4].

[modifier] Hydrologie

A l’exutoire de l'Ildut, le débit, enregistré à la station hydrologique de Brélès, atteint en moyenne 1,47 m³/s, pour la totalité de son bassin versant, soit 90 km², dans le cadre d’un régime pluvial océanique[1]. Observé depuis 31 ans (entre 1977 et 2007), le fleuve côtier présente de variations importantes de son module, la période des hautes eaux est enregistrée durant la période hivernale (de janvier à mars) avec une moyenne mensuelle comprise entre 2,34 m³/s et 2,99 m³/s atteint en février, les basses eaux interviennent durant l'été avec des débits compris entre 0,435 m³/s et 0,602 m³/s de juillet à septembre (ce dernier mois voyant le plus bas module de l'année)[1] Les périodes d'étiage, tout comme les crues (le débit de l'Ildut est monté jusqu'à 12,3 m³/s le 10 janvier 1981, soit 8,4 fois le module moyen), sont fortement prononcées en raison de la nature des sols imperméables qui favorise un écoulement brutal des précipitations (absence d'aquifère notable permettant le soutien des débits d'étiage).

Petit chalutier à l'ancre dans l'Aber-Ildut
Petit chalutier à l'ancre dans l'Aber-Ildut

En établissant une comparaison entre le débit et le bassin versant, l’Ildut présente un module élevé ainsi que l'atteste une lame d'eau de 521 mm/an (bien supérieure à la moyenne nationale qui est de 300 mm, mais globalement semblable à celle du bassin voisin de l'Aulne de l'ordre de 564 mm) et un débit spécifique (ou Qsp) de 16,4 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin (9,5 l/s/km² pour l'ensemble des cours d'eau français, 17,4 l/s/km² dans le cas du bassin de l'Aulne[5]).

[modifier] Histoire

L’Aber-Ildut porte le nom d'un saint gallois, Ildut de Llantwit qui eut de nombreux disciples en Bretagne armoricaine. Il n'est pas certain que le saint homme soit lui-même venu en Bretagne et qu'il y soit débarqué dans l'aber qui porte son nom[6]. Il est possible que l'aber soit le lieu de débarquement d'une équipe de ses disciples arrivés d'outre-Manche.

A proximité immédiate de l'Aber-Ildut, de nombreuses carrières de granite (île de Melon, Kléguer) ont été intensivement exploitées jusqu'au XXe siècle. Le granite de l'Aber-Ildut, composé de feldspaths roses, de quartz gris et de mica noir, bénéficiait d'une grande renommée en raison de sa résistance à l'érosion, de ses propriétés à refléter les rayons du soleil, mais également de sa facilité de transport par la voie maritime. Durant des millénaires, ce matériau servit à l'édification de multiples constructions humaines, des menhirs et dolmens aux phares (celui de la pointe Saint-Matthieu, en particulier), forts et ouvrages d'art (viaduc de Daoulas) de la région de Brest[7]. C'est toutefois la fourniture du matériau du socle de l'obélisque de Louxor, un énorme bloc de 100 tonnes, qui donna, en 1835, une reconnaissance nationale au granite de l'Aber-Ildut[7].

Les alluvions formant le fond de la vallée de l'Aber-Ildut, autour de Saint-Renan, sont riches en cassitérite, un matériau exploité pour l'étain qu'il contient. La COMIREN a exploité ce filon entre 1960 et 1975, égrainant la vallée de l'Aber-Ildut de 6 lacs artificiels (Pontavennec, Ty Colo, Comiren, Tréoualen, Poulinoc, Lannéon).

[modifier] Notes et références

  1. abc Station hydrologique de Brélès. Naviguer sur la page pour obtenir les différentes données hydrologiques, code de la station : J3323020. Consulté le 11 juin 2008.
  2. Fiche de l'Aber-Ildut sur le site du SANDRE. Consulté le 11 juin 2008.
  3. Jean Lescop, L'Aber-Iidut : Sa vallée, son bassin, ses moulins, 1991 Lire en ligne. Consulté le 11 juin 2008.
  4. Guide Bleu Bretagne, Hachette, Ed. 1991, p. 152.
  5. Les chiffres délivrés pour le bassin versant de l'Aulne correspondent aux données enregistrées à la station hydrologique de Châteauneuf-du-Faou, code : J3811810. Consulté le 11 juin 2008.
  6. Nini Le Goff, Saint Ildut: du Pays de Galles à la Bretagne, Cercle d’histoire locale de Lanildut Lire en ligne. Consulté le 11 juin 2008.
  7. ab Le granite de l'Aber-Ildut sur le site de l'académie de Rennes. Consulté le 11 juin 2008.
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