Abderazak el Para

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Abderrezak el Para, de son vrai nom Amari Saïfi, également surnommé Abou Haydara, est né le 23 avril 1966 à Guelma en Algérie mais il a surtout vécu à Bouhachana (daïra de Khezaras dans la même wilaya). Il s'est engagé dans l'armée dans les troupes aéroportées de Biskra où ses écarts lui valent une condamnation en 1987 à trois mois de prison ferme. En 1991, il "déserte" de l'ANP en compagnie de plusieurs autres engagés et rejoint le maquis: tout laisse à penser que cette "désertion" visait en réalité à permettre à Abderrezak el Para d'infiltrer des groupes maquisards pour le compte des services du renseignement militaire. La pratique des fausses désertions est en effet, tout comme les fausses évasions, une technique couramment employée par les services spéciaux afin d'infiltrer les rangs ennemis. Il ne fait du reste guère de doute, au vu des éléments recueillis par les observateurs les mieux informés qu'Abderrezak el Para n'a jamais cessé de travailler pour le compte de la Sécurité militaire algérienne, infiltrant et manoeuvrant divers groupes armés (voir l'Enquête sur l'étrange "Ben Laden du Sahara", de Salima Mellah et Jean-Baptiste Rivoire, Algeria-Watch, février 2005).

Il est donné avoir été « membre de la direction du GIA à l'époque de Zitouni » avant de rejoindre le GSPC de Hassan Hattab. Il a connu ce dernier à l'Ecole des troupes aéroportées où il a effectué son service militaire (1987-1989), tout comme Abdelaziz Abi, alias Okacha El Para (un autre engagé), qui deviendra plus tard le « conseiller militaire » du GSPC et qui fut tué en manipulant une bombe artisanale à Sidi Ali Bounab (Tizi Ouzou).

Abderrezak El Para s'est rallié en 1996 à Hattab, au moment où ce dernier «complotait» avec Abdelaziz Abi et d'autres contre l'«émir» du GIA Djamel Zitouni et préparait la dissidence de la «zone II» (Kabylie) qu'il dirigeait, et qui deviendra le noyau dur du futur GSPC. Il est connu qu'après l'assassinat de Zitouni (juillet 1996), Abderrezak a entamé, à la tête d'une demi-douzaine d'« Afghans », une tournée qui l'a menée dans les principaux maquis terroristes du GIA dans l'est du pays pour amener les katibates à rallier la dissidence qui prenait forme.

Les «zones V» (Batna) et VI (Jijel) le rejoindront dans leur majorité et proclameront leur «allégeance» à Hattab en 1998, tout autant que la «zone IX» (Sud) dirigée par Mokhtar Belmokhtar.

Le rôle d'Abderrezak El Para n'a jamais été précisée au sein du GSPC jusqu'à son départ de la «base principale» de l'organisation (Sidi Ali Bounab) vers la «zone V», à la fin de l'année 1999.

Organisateur de la prise d'otage de touristes allemands en 2003-2004 dans le Sahara Algérien et relâchés au Mali, il prend ensuite des otages français au Niger, mais doit fuir après un affrontement avec l'armée nigérienne. Arrivant alors au Tchad, il y aurait eu des combats entre l'armée nationale tchadienne et les membres du GSPC. El Para est ensuite arrêté par les rebelles du MDJT dans le Tibesti. Alger refusant de récupérer El Para, en dépit du fait que celui-ci était "recherché", les rebelles du Tibesti feront part de leur incompréhension. Ceux-ci le gardent plusieurs mois puis le remettent à la Libye après des menaces. Les Libyens le remettent ensuite aux Algériens.

En 2005, alors que son procès approche, on apprend qu'il a disparu, disparition posant de nombreuses questions, certains spécialistes estimant qu'il travaillait en fait pour les services secrets algériens depuis son renvoi de l'armée et qu'il aurait été exfiltré pour échapper au procès.

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