Abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie

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Saint-Denis, le grand portail de l'abbaye.
Saint-Denis, le grand portail de l'abbaye.

L'abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie est une ancienne abbaye bénédictine, située à Saint-Denis, localité aujourd'hui intégrée à la commune de Mons.

[modifier] Tableau chronologique de l’histoire de l’abbaye de Saint-Denis

L'évêque de Cambrai, Gérard II, a mené durant cette période une activité intense de développement de la vie monacale (création des abbayes d'Anchin, de Saint-Denis, de Granmont, d'Affligem,...). Une hypothétique bataille à Saint-Denis-en-Broqueroie en 1066 ne semble pas expliquer cette création.
La comtesse Richilde rattache l'abbaye de Saint-Denis à l'abbaye bénédictine de La Sauve-Majeure (près de Bordeaux) et la soumet à la règle de saint Benoît.
  • 1084 : Richilde et Baudouin II donnent à l'abbaye de Saint-Denis le village du même nom. L'église Saint-Pierre de Mons lui est également attribuée (confirmation en 1124).
Saint-Denis, l'ancienne porterie de l'abbaye.
Saint-Denis, l'ancienne porterie de l'abbaye.
Le pape Calixte II confirme les possessions de Saint-Denis-en-Brocqueroie (18 novembre).
  • 1125 : Confirmation de la concession de l'autel de Quenast.
  • 1128 : Incendie du monastère ; le Trésor et la bibliothèque sont préservés.
  • 1136 : Nouvel incendie : la destruction est cette fois-ci complète.
  • 1138 : Confirmation de la concession de l'autel de Naast.
  • 1156 : Concession de la chapelle de Fouleng ainsi que de alleux à Baulenghien et Grosage.
  • 1205 : Donation du quartier du Rapoit à Havré.
  • 1223 : Obtention de dîmes à Naast.
  • 1242 : Accord de sujétion de l'abbaye de Saint-Denis à celle de La Sauve-Majeure après un arbitrage.
  • 1274-1275 : Statuts concernant les aspects fonctionnels de la vie monacale (sceaux, luminaires, pitance, vêtements, infirmerie, cuisine,…).
Saint-Denis, restes du cloître et de l'ancien bâtiment des moines.
Saint-Denis, restes du cloître et de l'ancien bâtiment des moines.
  • 18 avril 1424 : Rachat de la sujétion vis-à-vis de l'abbaye de La Sauve-Majeure.
  • 1498 : Henry de Berghes, entretemps devenu évêque de Cambrai, impose un visiteur à l'abbaye qui connaissait certains problèmes dûs au relâchement de la discipline (relâchement en partie dû au fait que les abbés commendataires étaient généralement absents).
  • 1563 : Il est fait état de problèmes internes sous l'abbatiat de François de Behaut, considéré comme faible.
  • 1572 : Pillage de l'abbaye par des soldats de la garnison de Mons.
  • 1605 : Consécration de l'autel de la chapelle du refuge de l'abbaye à Mons (rue de Houdain).
  • 1615 : À la suite d'une épidémie de peste, des reliques de saint Macaire provenant de Gand sont envoyées à Saint-Denis (tableau toujours visible dans l'église paroissiale d'Obourg).
  • 1625 et suivantes : Réformation de l'abbaye, selon la réforme dite « de Lorraine », sous l'impulsion de l'abbé Vincqz, auteur d'une histoire de l'abbaye. Son prédécesseur, Henry de Buzeignes, avait entamé le travail de réforme notamment sur base de celle de Mont-Cassin.
  • 1628 : Début de la construction d'une nouvelle église.
  • 1637 : Accord de confraternité avec l'abbaye bénédictine de Huneghem à Grandmont.
Saint-Denis, section canalisée de la rivière Obrechoeuil traversant l'abbaye – Photo: Jean-Pol Grandmont.
Saint-Denis, section canalisée de la rivière Obrechoeuil traversant l'abbaye – Photo: Jean-Pol Grandmont.
  • 1657 : Accord de confraternité avec l'abbaye bénédictine de Poperinge sous l'impulsion de l'abbé Gouffart (Journal de 1607 à 1669) qui aura une correspondance avec une moniale mystique de ce monastère : Jeanne Deleloe.
  • 1660 : À la suite d'une nouvelle épidémie de peste, des reliques des saints Placide et Hyppolite provenant de Gand sont envoyée à Saint-Denis.
  • 1663 : Venue à Mons et à Saint-Denis de l'abbé de Sainte-Geneviève de Paris par ailleurs supérieur général des Écoliers.
  • 1666 : À la suite du bon accueil évoqué ci-dessus, en janvier 1666, l'abbé de Sainte-Geneviève fera don de reliques de saint Denis et de ses compagnons martyrs à l'abbaye. Ces reliques ont été retrouvées récemment dans la cure paroissiale de Saint-Denis.
  • 1778 : Incendie du quartier abbatial.
  • 1785 : Contrairement à d'autres abbayes de la région (dont celle de Cambron), l'abbaye de Saint-Denis ne fut pas démantelée dans le cadre de la politique religieuse de Joseph II.
  • 1786 : L'abbaye touche un droit d'« entre cens » sur l'exploitation du charbon de la Société charbonnière d'Havré, Obourg, Saint-Denis, créée en 1784, et de la Société de Saint-Denis à Obourg, créée en 1786.
Saint-Denis, le moulin abbatial. – Photo: Jean-Pol Grandmont.
Saint-Denis, le moulin abbatial. – Photo: Jean-Pol Grandmont.
  • 1789 : L'abbé Alavoine est l'un des trois députés envoyés par les États du Hainaut auprès des États généraux des États-Belgiques-Unis avec notamment pour mission de les informer de ce que le Hainaut avait proclamé son indépendance.
  • 1792 : Après la bataille de Jemappes de novembre 1792, l'abbaye, bien qu'ayant subi quelques désagréments, a poursuivi ses activités.
  • 1794 : L'abbé Alavoine s'enfuit à Cologne avec les émigrés à la suite de la victoire française de Fleurus. Il semble qu'il en était déjà revenu en 1796.
  • 1798 : Le 3 mars, vente définitive du site de l'abbaye et de la ferme de la Haute-Folie (en fait à Constant Fidèle Duval, baron et puis comte, alors bourgmestre de Mons). Intacte au moment de la vente, l'église abbatiale fut démolie et ses matériaux récupérés pour la construction.
  • 1802 : À la suite du décès de l'abbé Alavoine, Dom Robert Genva fut désigné, à la demande de ses ex-confrères, abbé de Saint-Denis par Monseigneur de Rohan, évêque de Cambrai. Il mourut en 1836 sans avoir pu relancer l'abbaye.
  • 1804-1958 : Le site de l'abbaye abrite une filature de coton.
  • 1958 : La filature cesse ses activités. Le site est racheté par les pères des Missions de Scheut. Lors du démontage en 1959 des machineries dans les anciens dortoirs-réfectoires des moines, le bâtiment flambe complètement. Les Scheutistes construisent alors en 1960 un nouveau bâtiment à l'emplacement des continus de la filature.
  • 1978 : Le 22 mai, le domaine de 18 hectares est racheté par une coopérative d'habitat groupé qui restaure les bâtiments historiques et qui seront en partie classés. Elle vend en 1984 le seul bâtiment des Scheutistes à la Communauté française. Celle-ci le revend à une société immobilière qui transforma le bâtiment en appartements.

[modifier] Lien externe