Abbaye d'Aywiers

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L’ancienne Abbaye d’Aywiers (dans certains documents: Aywières), sise sur la rivière Lasne, à Couture-Saint-Germain dans le Brabant wallon (Belgique), était une abbaye de moniales cisterciennes, dont la plus célèbre fut certainement la grande mystique médiévale, Sainte Lutgarde de Tongres.

Portail Sainte Lutgarde de l'abbaye
Portail Sainte Lutgarde de l'abbaye

Sommaire

[modifier] Origine et fondation

Pour des raisons historiquement indéterminées les moniales cisterciennes des Awirs (près de Liège) quittèrent leur monastère et s’installèrent d’abord à Lillois, près de Nivelles, et ensuite sur des terres qu’on leur offrit dans un domaine marécageux et inhospitalier traversé par la Lasne. Sans doute par association à leur ancien monastère elle appelèrent ce lieu Aywiers qui comme Awirs signifie quelque chose comme les ruisseaux. La fondation eut lieu aux environs de 1215.

[modifier] Sainte Lutgarde

On se souvient...
On se souvient...

Parmi le groupe de fondatrices se trouvait Lutgarde de Tongres, une moniale bénédictine qui par désir de vie plus ascétique et contemplative demanda son admission à Aywiers vers 1206. Parlant la langue flamande (ou allemande?) une de ses grandes pénitences (écrit son biographe) fut son incapacité à maîtriser la langue française qui était celle du monastère d’Aywiers. D’une grande humilité de caractère et jouissant d’étonnantes faveurs mystiques tout en acceptant de grandes souffrances (Lutgarde fut aveugle les 12 dernières années de sa vie) la sainte eut un grand rayonnement spirituel. Elle mourut à Aywiers en 1246. Son biographe est le théologien dominicain, Thomas de Cantimpré.


[modifier] Histoire de l’abbaye

L’abbaye d’Aywiers se développa et fut très florissante, possédant fermes, granges et bergeries un peu partout le long de la vallée de la Lasne. Les abbesses avaient droit de seigneurie sur de nombreux villages des environs. La direction spirituelle des moniales fut assurée d’abord par les cisterciens de Villers-en-Brabant et ensuite par ceux d’Aulne. Dans sa longue histoire l’abbaye passa par des périodes de décadence et de renouveau et fut victime également de guerres et de calamités naturelles - elle fut reconstruite trois fois (les bâtiments que l’on peut voir datent du XVIIIe siècle) - mais survécut jusqu'à la révolution française. L’abbaye fut supprimée en 1796 et ses biens vendus.

[modifier] Aujourd’hui

Au XIXe siècle Aywiers subit le sort de beaucoup d’autres abbayes: les bâtiments spécifiquement religieux (l’église qui se trouvait devant le château actuel, le cloître et salles y attenantes) furent démolis, et servirent de carrière de pierre... Il reste aujourd’hui de l’abbaye un beau portail Sainte Lutgarde (et deux autres moins monumentaux), l’ancien palais abbatial devenu château, et des dépendances de l’ancienne ferme. Tout cela se trouve dans un parc dont le solide mur d’enceinte est encore debout.

L'ancien domaine de l'abbaye est morcelé en plusieurs propriétés privées mais une fois par an, lors de la Fête des plantes et des jardins d’Aywiers le parc est ouvert aux visiteurs.

[modifier] Bibliographie

DENUIT, D.: Blanches Dames d'Aywiers. Six siècles de vie monastique en Brabant, Bruxelles, 1976.