11e régiment parachutiste de choc

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11e Régiment Parachutistes de Choc

L'unité est célèbre pour son insigne, la panthère Bagheera dessinée par le lieutenant Dupas.
Période 1er Septembre 1946 - 30 Juin 1995
Pays France France
Branche Armée de Terre
Type régiment Parachutistes
Rôle Services Spéciaux
Ancienne dénomination 11e Bataillon Parachutiste de Choc
11e Demi-brigade de Parachutiste de Choc
Devise Qui ose gagne

Le 11e Choc est une unité parachutiste d'élite de l'armée de terre française ayant connu plusieurs appellations au cours de son histoire. C'était autrefois le bras armé du SDECE, rôle repris par le Service Action de ce même organisme, devenu Division Action..

Sommaire

[modifier] Création et différentes dénominations

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L'unité est célèbre pour son insigne, la panthère Bagheera dessinée par le lieutenant Dupas.

[modifier] Histoire

Le 11e choc est créé pour former un vivier d'hommes capables d'être affectés à des opérations secrètes au profit des services spéciaux français.

Suite à la Guerre d'Indochine, Jacques Morlane créé, à partir d'un fichier de tous les anciens volontaires spéciaux des unités aéroportées, le noyau du Service Action du SDECE [1]. Au printemps 1947, il envoie R. Mautaint à Montlouis pour animer et entraîner le 11e bataillon de Choc, qui sera par la suite dirigé par Paul Aussaresses. Avant de rejoindre Montlouis, Mautaint rédige de nombreuses notes sur l'enseignement reçu au SOE (Special Operations Executive, le service secret britannique) afin de préparer celui des futurs agents du Service Action [2]

Morlane demande ensuite à Paul Aussaresses, qui arrive au Service Action en juillet 1947 [2], tandis que les effectifs augmentent [2], de remplacer Mautaint [2], avec pour mission, selon les mots d'Aussaresses, de « mener ce qu'on appelait alors la « guerre psychologique », partout où c'était nécessaire, et notamment en Indochine (...) Je préparais mes hommes à des opérations clandestines, aéroportées ou non, qui pouvaient être le plasticage de bâtiments, des actions de sabotage ou l'élimination d'ennemis... Un peu dans l'esprit de ce qu'avais appris en Angleterre. » [3] A son retour d'Indochine, en 1952, Aussaresses fut chargé par Morlanne d'éliminer ceux qui soutenaient la rébellion algérienne. Dans son livre Pour la France : Services spéciaux 1942-1954, il raconte que « Morlane était persuadé qu'une invasion soviétique était imminente et il s'était occupé de créer des dépôts d'armes secrets sur le territoire pour que, le moment venu, une résistance puisse s'organiser. » [4]

Des éléments du 11e BPC seront détachés à partir de 1952 en Indochine pour encadrer le Groupement de commandos mixtes aéroportés (GCMA).

Le "11e choc" fut de 1946 à 1963 la branche militaire du "Service Action" du "Service de Documentation Extérieure et de Contre Espionnage" (S.D.E.C.E.).

Il était constitué au début d'un seul bataillon, le "11e Bataillon Parachutiste de Choc", crée le 1er septembre 1946, stationné à Mont-Louis puis aussi, plus tard, à Perpignan. (Parmi les premières appellations : "Bataillon de choc aéroporté n°11")

Insigne du 11e B.P.C. : Une panthère noire et une aile dans un clair de lune. Devise (Reprise de celle du Spécial Air Service) : « Qui ose gagne »

Le 1er octobre 1955 fut constitué, pour augmenter les effectifs, le "12e Bataillon Parachutiste de Choc" stationné en Corse (Calvi et Corté). À cette même date fut créee la "11e Demi-Brigade Parachutiste de Choc" regroupant le 11e et le 12e BPC.

Insigne du 12e BPC. : Un aigle, sur une étoile, sur un parachute.

Un détachement de la 11e DBPC a participé à l'intervention franco-anglaise de 1956 sur le canal de Suez.

Au 11e et/ou 12e BPC servaient des anciens du "Bataillon de Choc"(1936). puis du "1e Choc" (1943-1963) avec sa devise « En pointe,toujours », qui avaient combattus au sein de ce bataillon pendant la Seconde Guerre mondiale et/ou la guerre d'Indochine. (Cette unité avait, en tout ou partie, participé à des débarquements en Italie, à la libération de la Corse, au débarquement de Provence, ...)

Sur leur demande (?), le 12e BPC fut dissous le 30 avril 1957 et le 1er BPC fut re-crée le lendemain. L'insigne et la devise du "premier" 1er BPC fut repris.

Insigne du 1er BPC : Dague et parachute sur une carte de France. Devise du 1er BPC : « En pointe toujours »

Mais l'insigne du 12e BPC fut encore porté après septembre 1957 :

  • En tant qu'insigne de la 11e DBPC ?
  • En tant qu'insigne du centre d'instruction ?

À compter du 1er mai 1957 le "11e choc" est donc la "11e DBPC" constituée du 1er et du 11e BPC.

À cette date, les lieux de stationnement et d'instructions de la 11e DBPC sont principalement, par ordre alphabétique : Calvi, Corté, Perpignan, Mont-Louis.

Pendant la Guerre d'Indochine, le "11e" choc ne fut pas présent comme unité constituée mais des éléments furent affectés au "Groupement de Commandos Mixtes Aeroporté" (G.C.M.A.), dépendant du SDECE.

Pendant la Guerre d'Algérie le "11ème. choc" détacha un GLI ( Groupement Léger d'Intervention ) puis la 11ème.DBPC mis en place un Groupement de Marche de la 11ème DBPC ( GM 11.DBPC), des antennes du Service Action et un détachement spécialisé appelé DS 111.

Le "11e choc" n'a pas participé au "putch" et/ou à l'OAS. mais certain de ses cadres ont pu éprouver de la "sympathie" pour les putchistes qu'ils connaissaient parfois très bien : Le Colonel Godard, en tant que Chef de Bataillon et ancien chasseur alpin fut le premier à commander le "11e choc" plus d'un an (Il avait tenu à entraîner cette unité au combat en montagne : Escalade, ski, ...).

Le pouvoir en place tenta, a priori sans succès, de lancer le "11e choc" aux trousses des putchistes.

C'est dans ce climat que l'unité a été dissoute à la fin de l'année 1963.

En 1985, le nouveau directeur général de la DGSE, le Général René Imbot, annonce la re-création de cette unité prestigieuse, sous la nouvelle appellation de 11e Régiment Parachutiste de Choc (11e RPC).

Le 11e RPC s'illustrera notamment aux côtés du GIGN, du Commando Hubert et de l'EPIGN lors de l'assaut de la grotte d'Ouvéa en 1988.

En 1993, après la guerre du Golfe et ses enseignements, une profonde réorganisation dans l'univers du renseignement et des opérations spéciales amène à la dissolution administrative du 11e RPC.

Les honneurs à ses braves à nos fréres d'armes.

[modifier] Chefs de corps

[modifier] 11e bataillon parachutiste de choc

  • 1946-1947 : CNE Mautaint
  • 1947 : CNE Rivière
  • 1947-1948 : CNE Paul Aussaresses
  • 1948-1953 : CBN Godard
  • 1953-1955 : CES Pierre Decorse
  • 1955-1957 : CNE Bauer
  • 1958-1960 : CNE Erouart
  • 1960-1961 : CBN Crousillac
  • 1961-1962 : CBN Mouton
  • 1962-1963 : CBN Dabezies
  • 1963 : CBN Barthes

[modifier] 11ème. Demi-Brigade Parachutiste de Choc

  • 1955-1961 : CL Pierre Decorse
  • 1961-1963 : LCL Merglen

Pour plus de précision, la 11ème. DBPC comprenait :

  • le 11e Bataillon Parachutiste de Choc à Perpignan, Collioure et Montlouis
  • le 12e Bataillon Parachutiste de Choc à Calvi et Corte et devenu le 5 mai 1957 le 1er Bataillon Parachutiste de Choc
  • le BIS ( Bataillon d'instruction spécialisé )

Le CIRVP ( Centre d'Instruction des Réserves volontaires Parachutistes ) de Cercottes était encadré par des personnels de la 11ème.DBPC mais appartenait au CDECE (aujourd'hui DGSE)

La 11ème.DBPC a été dissoute le 30/12/1963.

  • L'insigne du 11ème, est passé au 11ème.RPC
  • L'insigne du 12ème. est passé au CIRVP.
  • L'insigne du 1er. est passé au CNEC de Montlouis.

[modifier] 11e régiment parachutiste de choc

[modifier] Références

  1. Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Département de l'innovation technologique et des entrées extraordinaires, Bureau des témoignages oraux, Histoire orale. Inventaire analytique de la sous-série 3K, tome III, par Sébastien Laurent, Hervé Lemoine, Marilyne Morais, Stéphane Simmonet, Guillaume Zeller. Château de Vincennes, 2005. p.137
  2. abcd Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, op.cit., p.210
  3. Entretien avec Marie-Monique Robin cité in Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, chap. IV, p.49
  4. Paul Aussaresses, Pour la France : Services spéciaux 1942-1954, Editions du Rocher, 2001, p.257, cité in Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions] chap. VI, p.76

[modifier] Bibliographie

  • Erwan Bergot, 11e Choc, Presses de la cité, 1986