Étienne Lalonde

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Étienne Lalonde, autoportrait, Bruxelles, 2006
Étienne Lalonde, autoportrait, Bruxelles, 2006

Étienne Lalonde (né à Montréal, 5 février 1979 - ) est un écrivain et critique polémique et pamphlétaire québécois. Depuis 1998, son travail de création questionne les visages de l'intime et les motifs de sacré et de spirituel dans l'art, de même que l'ironie intrinsèque à ces articulations.

Sommaire

[modifier] Parcours

Il publie ses premiers textes en 1996 et fonde en 1998 le Groupe artistique Ichor et la revue Fresque (deux numéros parus), son principal lieu de manifestation. En 1999, il publie deux ouvrages, Je cannibale et C'est encore la guerre. La même année, il séjourne à Paris et son travail est traduit en allemand. De 2000 à 2002, il se consacre principalement à la critique littéraire et artistique. C'est après quelques années de silence et un séjour d'un an aux États-Unis qu'il revient à la poésie, publiant des extraits de ses plus récents projets, Je crois en Dieu (Dieu croit en moi), Qui meurt a ses lois de tout dire, Stabat mater dolorosa et Grammaire d'un jardin, dans des revues au Québec et à l'étranger, de même qu'une série de chroniques dans le journal Le Devoir, parues au début des années 2000. En 2005-2006, il enseigne le français à de jeunes immigrants et participe, en tant que membre d'un jury et commentateur, aux éditions 2005 et 2006 d'un concours d'art lancé par le YMCA, visant à récompenser des artistes en détention ou ayant été incarcérés; ce qui marque graduellement les débuts d'une pratique plus engagée dans sa démarche.

En 2006, Étienne Lalonde séjourne à Paris, Berlin, Prague, Bruxelles pour poursuivre des recherches sur la littérature marginale et les arts de performance manifestes et contestataires, notamment le travail de Joseph Beuys. Il collabore à la rétrospective de l'œuvre vidéographique de Charles Guilbert et Serge Murphy en plus de signer le texte d'introduction à une exposition du peintre David Lafrance, Petite grammaire des dormeurs encore tièdes.

Dorénavant intéressé et impliqué dans des créations-dialogues avec des peintres, des compositeurs et des artistes multisciplinaires, et agissant en plusieurs lieux à titre d'auteur-producteur, il travaille actuellement à une pièce textuelle électroacoustique provisoirement intitulée Nous sommes les yeux crevés du soleil avec les comédiens Céline Bonnier et Pierre Lebeau (Stéphane Demers et Fanny Mallette devant se joindre à la deuxième phase du projet), de même qu'à des textes poétiques et dramatiques pour la scène, le cinéma et la télévision dont les premières diffusions sont prévues pour 2009.

Comme théoricien, Étienne Lalonde poursuit des recherches sur les motifs de blasphème et de mystique dans l'œuvre du poète québécois Denis Vanier. Il prépare actuellement un numéro de la revue Moebius (Montréal, à paraître en 2009) sur le thème de La peau auquel collaboreront, entre autres, les écrivains Nicole Brossard, Marie Darrieussecq, Carole David, Jean-Marc Desgent, Ananda Devi et Anna Moï.

Journaliste critique en littérature, cinéma et arts visuels, il publie des chroniques dans le journal Voir et les revues Moebius, Spirale, Esse et 24 images.

Étienne Lalonde est membre associé de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.

[modifier] Bibliographie

Poésie et prose

  • Je cannibale, manifeste-peau, Montréal, Éditions Ichor, Fresque 1, 1999
  • C'est encore la guerre, poésie, Montréal, Les Herbes rouges, 1999

Théâtre

  • Le femme verte. Médée coeur froid coeur chaud. Tableaux d'infanticide
  • Le dernier crucifié

Télévision

  • Au pouvoir (productions Aetios, en préproduction; avec Marc Béland, pilote à être tourné en août 2008)

Préfaces et postfaces

  • Postface à Nombreux seront nos ennemis, œuvre poétique de Geneviève Desrosiers, Montréal, Éditions L'Oie de Cravan, 2006

Collectifs

  • Surréalisme, décor, blessure, essais, in Notre-Dame-des-Autres, Charles Guilbert et Serge Murphy, Montréal, Le Vidéographe, 2006

Publications périodiques

  • Vêtements de chair, poésie, Montréal, Estuaire, 1999
  • Poésies mortes pas mortes, poésie, Moncton, Éloizes, 1999
  • Le poète en question, chronique, Montréal, Estuaire, 2000
  • L’état graveleux des choses à venir, chronique, Montréal, Estuaire, 2000
  • Les petits oiseaux pépient sans dessein d’être gracieux, chronique, Montréal, Estuaire, 2001
  • Revenu sans écorce, poésie, Montréal, Estuaire, 2003
  • La plus belle offense, chronique, Montréal, Le Devoir, 2004
  • Quatre images arrachées à l’enfer, chronique, Montréal, Le Devoir, 2004
  • Mémoire d’un siècle, chronique, Montréal, Le Devoir, 2004
  • L’homme n’est pas une ressource humaine, chronique, Montréal, Le Devoir, 2005
  • Les lieux du langage, essai, Montréal, YMCA, 2005
  • Je crois en Dieu, poésie, Montréal, Estuaire, 2005
  • Qui meurt a ses lois de tout dire, poésie, Montréal, Moebius, 2005
  • À visage couvert, chronique, Montréal, Dialogis, 2005
  • Un miroir dérangeant, chronique, Montréal, Dialogis, 2005
  • Palais du ciel et de la terre, essai, Montréal, YMCA, 2006
  • Quelques écritures sorcières, chronique, Montréal, Voir, 2006
  • Une fresque de l’empêchement, chronique, Montréal, La Grande époque, 2006
  • Pour un ordre des choses, chronique, Montréal, La Grande époque, 2006
  • Le médecin dissident, chronique, Montréal, La Grande époque, 2006
  • La mémoire difficile, chronique, Montréal, La Grande époque, 2006
  • L'horreur fascine pourtant, chronique, Montréal, La Grande époque, 2006
  • Au cabinet des vaincus, pamphlet, Montréal, Le Devoir, 2006
  • Petite grammaire des dormeurs encore tièdes, essai, Montréal, Galerie Yergeau, 2006
  • Stabat mater dolorosa, récits, Montréal, Le Quartanier, 2007
  • Grammaire d'un jardin, récits, Sherbrooke, Jet d'encre, 2007
  • En mémoire de lui, chronique, Montréal, Voir, 2007
  • Tu es le plus grand jour, poésie, Montréal, Exit, 2007
  • Une image de nous-mêmes, chronique, Montréal, Voir, 2007
  • Dans le cœur, la mémoire, chronique, Montréal, 24 images, 2007
  • Chaque passion parle un langage différent, chronique, Montréal, Spirale, 2007
  • Menus désastres, chronique, Montréal, Voir, 2007
  • Rien ne sort de rien, chronique, Montréal, Voir, 2007
  • La voix du courage, chronique, Montréal, 24 images, 2007
  • Théâtre de l'éphémère, chronique, Montréal, Voir, 2007
  • Nous sommes les yeux crevés du soleil, poésie, Montréal, Estuaire, 2007
  • Croisée des regards, chronique, Montréal, Voir, 2007
  • Ciné-mélanges - Les fantômes du muet, chronique, Montréal, 24 images, 2007
  • À chaque siècle sa peste, poésie, Paris, Pyro, Le grand incendie, 2007
  • Karel Funk, chronique, Montréal, Esse, 2008
  • Trois voix dans un miroir, chronique, Montréal, Voir, 2008
  • Prenez-lui tout, sauf l'extase, chronique, Montréal, Moebius, 2008
  • Être bien dans la langue, chronique, Montréal, Voir, 2008
  • Histoire naturelle, volume trois, récits, Montréal, Le Quartanier
  • Renoir, Warhol, le Pape, Rimbaud, Jésus et moi, chronique

En préparation

  • Dieu croit en moi, poésie (dont des extraits sont parus en France en décembre 2007)
  • Histoires naturelles, récits
  • Dieu est un enfant (titre de travail), scénario cinématographique
  • Denis Vanier, poète de l’irréparable; du blasphème à la rédemption : de l’érotique du corps blasphématoire à l’écriture du corps mystique, essai

[modifier] Extraits d'oeuvres parues ou en cours de production

  • « Je suis de peine celui qui sait en rire, droit, immobile parmi vos carcasses molles, moi et moi seul, petit plieur qui épelle ses guerres comme d'autres les miracles. Une pleine chair trahie pendue à toutes lèvres. » (C'est encore la guerre, 1999)
  • « Or, ici, les nuages et l'incertitude fonctionnent avec les mêmes règles, les mêmes rythmes, la même mécanique des bruits et des sangs. On imagine de grandes marionnettes, de grands orchis guerriers. On observe l’effroi principal des personnes de sang clair à tout l’air qui s’y jette simplement pour hurler. On trace. On griffe. On fouille. On se sent bien tomber à mi-taille dans la glaise. On se sent glisser dans le sens de la perte. Une fois. Cent fois. Mille fois. Un merle qui braille dans les bras du soleil. » (Histoires naturelles, 2007)
  • « Tu as beaucoup eu froid. Tu as longtemps eu peur. Tu as toujours tout dit sur la base de l’absence. De l’effraie. Le chant des alluviaux, les gelés superficiels. Une lobélie parfaite délicatement posée au seuil des aquarelles. Souvent tête du crime, souvent tête de pioche, souvent jeteur de sorts. Alors que derrière ta tête, un pilier dresse le jour. Pour ton souffle trop bleu, pour ton espoir trop court, l’étouffé du soleil. Un accident peint dans des couleurs de Chine. L'orange du matin au retour de la lumière qui tire le râteau des silhouettes. Écoulement humain jusqu'à ce que cela soit de l’aube. Le paysage du Nord reste sans épitaphe. » (Histoires naturelles, 2007)
  • « L’hôpital ne me reflète pas. Malgré les vêtements de soleil quand le soleil pas là. Notez que dans ce type de pays il n’y a plus de raison. Encore moins de soleil. Le débat sur l’importance de l’application des barrières, seulement. Mais bon. C’est tout. Seulement moi et des barrières. Beaucoup. Partout. Sur des chemins d’orage. C’est dire encore en vie. Encore là plus ou moins. Inexacte. Disons. Mais inexacte c’est où? » (La femme verte, 2008)
  • « Il y a bien un homme. Là. Une peau. Il y a bien un passé. Et cette toute première peau, ce tout déjà passé; cette peau froissée souvent. Tout est violent comme ça. Pour le reste, disons de la transparence, rien d’autre, et de la cuisine, et que ça ne vaut pas plus que ça. La peau où ses racines, voir. La manière de franchir le passé qui punit. Puis une femme qui avait tout trahi, là, et qui s'y trouvait toute entière avalée, jetée par-dessus bord dans la révélation. Mais pour le moment ça fait bleu uniquement comme ça jusqu’ici ses yeux et sa lumière aussi. Ses mains, les miennes. Cela signifie ses mains plus que rien dans leurs chairs et les miennes. Voir aussi les petits, comme ça parle en noyés. Voyage retour à nu et à sang. Et puis maintenant dans les strates, le sang flottant, une main, un nu, rien d’autre. La gauche qui… et puis quoi? Le jeu des nausées, c’est tout ce qu’il lui a pris. Il y a bien un homme. Oui. Pourquoi pas de la joie – si plié, si blanc, si gris, si triste, si peur si dans la paix, si et seulement si. Ensuite, le cycle, la corde, le trou. Le matelas qui s’étale. Le cœur mangé de sang pourpre, avec une fermeture éclair. Celui-là s’éteignait. Juste. Un. Deux. Puis plus rien. Rien de plus en plus rien. Ni ombre, ni griffe, ni gouffre, ni peur. Les étoiles murmuraient, là, dans la nuit annoncée, puis mouraient peu à peu. » (La femme verte, 2008)
  • « En vrai, plus longtemps, tout à fait, bien que l’action des rigides et des fanatiques et des mouroirs de sable créent des monstres à la chaîne. (...) Désolé le grand nombre, et bien faire oui c’est faire mal mais maintenant c’est faire mal face à un bien qui tient à un monde contre eux. Ça, c’est bien faire. » (Le dernier crucifié, 2008)

[modifier] Distinctions