Émile Pouget

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Émile PougetPortrait par Aristide Delannoy.
Émile Pouget
Portrait par Aristide Delannoy.

Émile Pouget, né à Pont-de-Salars (Aveyron) le 12 octobre 1860 et mort à Lozère (Palaiseau, Seine-et-Oise) le 21 juillet 1931, est un révolutionnaire et syndicaliste français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Couverture de la brochure Le Sabotage (réédition)
Couverture de la brochure Le Sabotage (réédition)

Son père, notaire, étant décédé, sa mère se remaria avec un employé des ponts et chaussées républicain et alla résider à Salles-la-Source. Marqué à jamais par le procès des communards de Narbonne qui se tient à Rodez, il affûte sa plume incisive et révoltée dès ses années lycéennes en fondant son premier journal, Le Lycéen républicain. Dès 1879, il participe à la création du Syndicat des employés du textile. En 1881, il rejoint un groupe d'anarchistes français au congrès international de Londres. Le 9 mars 1883, alors qu'il mène un cortège de « sans travail » des Invalides vers le boulevard Saint-Germain, trois boulangeries sont pillées. Il est arrêté, place Maubert, alors qu'il tente de soustraire Louise Michel aux policiers. Il est ensuite condamné à huit ans de prison pour « pillage à main armée » et incarcéré entre 1883 et 1886 à la prison de Melun. Le 24 février 1889, il édite un journal pamphlétaire, Le père Peinard, où il y publie de nombreux articles. En 1894, la répression des milieux anarchistes après l’assassinat du président de la République l’oblige à émigrer en Angleterre. Il est amnistié en 1895 et rentre alors en France.

Son séjour anglais a fait mûrir ses conceptions de l’action syndicale et il préconise dès 1896 des actions de sabotage comme moyen de lutte. Il en exprime une théorie qu’il publie dans plusieurs articles et opuscules. Il sera de 1901 à 1908 secrétaire adjoint de la CGT représentant la tendance anarcho-syndicaliste. En 1906, il participe d’ailleurs à l'élaboration de la Charte d'Amiens. À cette époque, la CGT a des pratiques syndicalistes révolutionnaires proches de l'anarcho-syndicalisme. En 1907, il devient rédacteur en chef de La Voix du Peuple, journal édité par la CGT. À partir de 1909, il s’écarte progressivement de la voie syndicale. Il meurt vingt-deux ans plus tard.

[modifier] Célèbre maxime d'Émile Pouget

  • « À mauvaise paye mauvais travail ! »[1], justifiant ainsi la pratique du sabotage.

[modifier] Œuvres

[modifier] Ouvrages

s:Accueil

Voir sur Wikisource : Émile Pouget.

  • Almanach du Père Peinard, Paris, 1894 [lire en ligne]
  • Almanach du Père Peinard, Paris, 1896 [lire en ligne]
  • Almanach du Père Peinard, Paris, 1897 [lire en ligne]
  • Almanach du Père Peinard, Paris, 1898 [lire en ligne]
  • Comment nous ferons la Révolution, en collaboration avec Émile Pataud, Paris, J. Taillandier, 1909 [lire en ligne]
  • L'action directe, Nancy, Édition du "Réveil ouvrier", coll. « Bibliothèque de documentation syndicale » [lire en ligne]
  • La Confédération générale du travail, Bibliothèque du Mouvement Prolétarien, Librairie des sciences politiques et sociales Marcel Rivière, Paris, 1910 [lire en ligne]
  • Le Parti du Travail
  • Le Sabotage, Mille et une nuits, coll. « La petite collection », Paris, 2004 (ISBN 2842058569) [lire en ligne]
  • Les Caractères de l'action directe
  • Les lois scélérates de 1893-1894, en collaboration avec Francis de Pressensé, Paris, Éditions de la "Revue blanche", 1899 [lire en ligne]

[modifier] Articles

[modifier] Bibliographie

  • Roger Langlais, Émile Pouget, Le Père Peinard, Éditions Galilée, 1976 (ISBN 2718600306).
  • François Bott, « Le Père Peinard, ce drôle de Sioux », Le Monde, 30 janvier 1976.
  • Dominique Grisoni, « Le Père Peinard de la révolution », Magazine littéraire, n°111, avril 1976, 42-43.
  • Emmanuel de Waresquiel, Le Siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle, Larousse, coll. « In Extenso », 1999. (ISBN 203505432X)
  • Xose Ulla Quiben, Émile Pouget, la plume rouge et noire du Père Peinard, Éditions Libertaires, 2006. (ISBN 2914980264)
  • Emile Pouget, Le Père Peinard, Journal espatrouillant. Articles choisis (1889-1900). Les Nuits rouges, 2006 (ISBN 2782913112278).


[modifier] Références

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Émile Pouget paraphrase ainsi les ouvriers terrassiers américains de Neaford. Apprenant la prochaine réduction de leur salaire, ils rognèrent leurs pelles de deux pouces et demi au cri de « À petite paie, petite pelle »
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