Église des Saints-Apôtres de Constantinople

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Une enluminure du XIIe siècle représentant l’église des Saints-Apôtres
Une enluminure du XIIe siècle représentant l’église des Saints-Apôtres

L’église des Saints-Apôtres a été fondée par Constantin, en même temps que la ville de Constantinople. Il y apporta des reliques de plusieurs apôtres et avait prévu un emplacement pour sa propre tombe. Les Byzantins l’appellait Polyandrion ou Myriandrion.

Justinien et Théodora la reconstruisent en 520-550 en lui donnant un plan en croix grecque et en la surmontant d'une grande coupole. La basilique a été richement décorée par Justin II.

Cette église devint nécropole impériale et les sépulcres de la plupart des empereurs y ont pris place, réparties entre deux mausolées extérieurs, l’un au nord, l'autre au sud de l’abside, les heroa, celui de Constantin et celui de Justinien. L’église même ne contenait aucune tombe. Chaque heroon contenait indifféremment des tombeaux modernes ou anciens, aucun ordre chronologique n'avait procédé à leur regroupement. Dethier, un érudit ayant vécu à Constantinople, qui connaissait très bien la topographie de la ville médiévale, comptait 19 sarcophages pour le heroon de Constantin, 17 pour celui de Justinien. Byzantios, un écrivain grec moderne, en compte 5 de plus pour le premier et 9 de plus pour le second.

Les reliques détenues par ce sanctuaire sont nombreuses : celles des saints apôtres André, Luc, Timothée, le premier évêque d’Éphèse et Matthieu, et aussi celles des saints anargyres Côme et Damien.

Tout autour de l’enceinte des Saints-Apôtres couraient de somptueux portiques, des stoai, le long desquels on avait disposé les sarcophages isolés de quelques basileis. Tous les sarcophages en marbre était, paraît-il, entièrement recouverts d’ornements éblouissants, d’une sorte de gaine constituée par les lames d'argent, par des pierreries incrustées ou serties. L’effet en était grandiose et la vue aveuglante lorsque le soleil les frappait. La plupart des couvercles des sarcophages étaient en forme de toit.En plus de la magnificence extérieure, chaque sarcophage contenait des joyaux de toute sorte.

Les patriarches avaient aussi leur tombeau aux Saints-Apôtres. On a conservé le nom de plusieurs de ceux qui y furent ensevelis, en particulier celui de saint Jean Chrysostome.

Les tombeaux sont profanés et dépouillés par Alexis Ange qui se servit de leurs trésors pour acheter la paix aux croisés. Ces mêmes croisés les brisent et les abiment dans la nuit du 13 au 14 avril 1204. Ils sont définitivement détruits par les derviches fanatiques de Mahomet II. Selon Critoboulos, ces derniers passèrent quatorze heures à briser les derniers vestiges à coups de masses et de barres de fer.

La plus grande mosquée d'Istanboul, la Fatih Camii, ou « Mosquée du Conquérant » (Mehmed II), a été construite sur les fondations de cette église. Au détour des rues d’Istanbul, on peut encore voir des cuves de marbre poli, certains pensent que ce sont les restes des sarcophages de l’église.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Gustave Schlumberger, Un empereur byzantin au dixième siècle : Nicéphore Phocas, éd. Boccard, 1923