Zouc

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Zouc, de son vrai nom Isabelle Von Allmen, née le 29 avril 1950 à Saignelégier, dans le canton du Jura, est une humoriste suisse.

Sommaire

[modifier] Biographie

À 16 ans, comme le dit Jean-Michel Ribbes, "on" l'a mise dans un hôpital psychiatrique. Elle observe le milieu psychiatrique et en tire nombre de personnages : malades, personnes âgées, médecins, infirmières, visiteurs… En 1966, elle suit des cours aux conservatoires de Neuchâtel puis de Lausanne. En 1968 et 1969, elle présente ses premiers numéros dans les cabarets d’été du Centre culturel de Neuchâtel. Un an plus tard, elle s'inscrit à Paris au cours de Tania Balachova, qui formera plus tard, entre autres, Sylvie Joly, Josiane Balasko, Jean-Claude Dreyfus et bien d'autres.

En septembre 1970, elle joue plusieurs rôles dans Jeux de massacre d’Eugène Ionesco, dans une mise en scène de Jorge Lavelli au Théâtre Montparnasse. Engagée par Maurice Alezra à la Vieille Grille, elle donne dans ce café-théâtre la première version de ce qui deviendra son spectacle L’Alboum de Zouc, suite de sketches mis en scène par Marika Hodjis, qui la révéleront au grand public. Roger Montandon, peintre suisse ami de Giacometti, qu'elle avait rencontré en Suisse au cours de son adolescence, apprécie ses spectacles et sera par la suite son metteur en scène.

En 1971, Zouc rejoint l'opéra de Lyon pour y interpréter la Huppe dans L’Opéra des oiseaux, création collective inspirée très librement des Oiseaux d’Aristophane.

En 1972, elle présente son Alboum au Théâtre de l'Atelier et l'année suivante au Vieux Colombier. En 1974, elle adapte son spectacle pour la télévision puis pour le théâtre. Entre 1976 et 1979, Zouc présente son nouveau spectacle R’alboum joué au Théâtre de la Ville à Paris, puis en tournée à travers la France, la Belgique, la Suisse, le Maroc et le Canada. En 1984, elle joue aux côtés de Pierre Dux dans "Monsieur Abel" de Jacques Doillon, son plus beau rôle au cinéma.

Elle joue ensuite Zouc à l’école des femmes au Théâtre de Paris plus de deux cents fois en 1984 et 1985, puis en 1987 Zouc au Bataclan, série de sketchs qui font la part belle au mime, enfin un mime avec paroles. Sa carrière au cinéma est marquée par des rôles dans des films de Michel Drach (Parlez-moi d’amour, 1975), William Klein (Le Couple témoin, 1975), Fabrice Cazeneuve (Trois années, 1990) mais surtout, Monsieur Abel de Jacques Doillon, avec Pierre Dux.

En 1987, elle tient le rôle de la Magicienne dans le clip vidéo de Mylène Farmer Sans contrefaçon, réalisé par Laurent Boutonnat. Sa dernière apparition cinématographique, en 1993, sera pour le film Roi Blanc Dame Rouge de Sergueï Bodrov.

Opérée en 1997 d'un cancer du sternum, Elle contracte au bloc opératoire une infection nosocomiale (staphylocoques dorés multirésistants) à l'hôpital Marie Lannelongue du Plessis-Robinson où elle est opérée à neuf reprises. Une dernière intervention réalisée à l'hôpital de la Croix-Saint-Simon (Paris) la sauve, mais la laisse handicapée à vie. La nuit sous assistance respiratoire, le jour sous morphine, pouvant à peine marcher, elle est alors très diminuée physiquement. Elle réapprend à vivre lentement, harnachée d'un appareil respiratoire mais elle ne pourra plus jamais remonter sur scène.

Malgré ces grandes difficultés, elle se penche sur de nombreuses demandes et plusieurs projets dont la nouvelle production pour remplacement de Nathalie Baye qui a annulé la tournée du spectacle Zouc par Zouc.

[modifier] L'humour de Zouc

« Dès 1970, Zouc [...] a inventé une nouvelle façon de faire rire, aux antipodes de la blague et de la vanne. », en dit Jean-Michel Ribbes[1], directeur du théâtre du Rond-point.

Basé sur un sens aigu de l'observation, son humour combine l'apparence comique de l'humoriste avec un jeu très précis et des textes soulignant les situations -souvent embarrassantes- où le personnage semble s'enliser progressivement. Son phrasé jurassien (pour un portrait du jura) ou parisien (pour un portrait de personnage parisien), son visage encadré par des cheveux raides qui tombent rapidement sur ses yeux, sa robe noire qui la boudine et sa chaise, repère fixe autour de laquelle elle va et vient, participent tous à l'atmosphère humoristique qu'elle crée lors de ses spectacles. Son imitation du nourrisson qui pleure et agite les bras, qui trouve enfin le sein, puis qui se remet à pleurer quand il l'a perdu, est saisissante de vérité (portrait "L’accouchement").

Tour à tour chafouine, coquine, exténuée, cruelle, naïve, gaie, apathique, cette observatrice restitue ses personnages avec une précision photographique sans concession, suscitant souvent le rire et parfois le malaise. Se trouvant trop laide et trop grosse quand elle était jeune, elle a réussi à transposer en spectacle sa tragicomédie humaine pour capter l'attention de son entourage, puis de son public.

[modifier] Zouc par Zouc

D'octobre à décembre 2006, Nathalie Baye interprète « Zouc par Zouc » au Théâtre du Rond-Point. Le spectacle, qui devait se poursuivre en tournée en 2008, est annulé par Nathalie baye. Il est basé sur un texte d'Hervé Guibert, recueil d'entretiens écrit après huit après-midi passés à écouter la comédienne[2] alors qu'ils étaient tous deux âgés d'une vingtaine d'années.

[modifier] Filmographie

[modifier] Télévision

  • Monsieur Abel (Jacques Doillon, 1983)… Gervaise
  • Sandra, c’est la vie (Dominique Othenin-Girard, 1993)… La voix de Sandra
  • L’alboum de Zouc (1974)

[modifier] Distinctions

Molière du meilleur spectacle comique en 1988 pour son spectacle au Bataclan.

[modifier] À noter

Son nom patronymique « von Allmen » signifie « des pâturages alpestres ». Les premiers von Allmen dans le canton de Berne semblent en effet avoir habité les montagnes au-dessus de Lauterbrunnen.

[modifier] Références

  1. Paris, in Le rire de résistance, Beaux arts 2007
  2. Éd. Balland, 1978 - réédité en octobre 2006, Éd. l'Arbalète/Gallimard

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

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