Zouaves

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Zouave 1888

Les zouaves sont un type d’unité d’infanterie, qui a existé dans peu d’armées : Empire ottoman, France, États pontificaux, États-Unis, durant une courte période (1830-1962). Ils doivent leur nom à la confédération tribale kabyle des Zouaouas (prononcer Zouava) (Igawawen en kabyle). Ceux-ci fournissaient des soldats aux Turcs et après la prise d'Alger (1830), ils entrent au service de la France. Peu de temps après, la création des tirailleurs algériens, les Turcos, formés uniquement d'indigènes, change l'origine du recrutement des zouaves, qui deviennent un corps purement français.

Sommaire

[modifier] Histoire des zouaves français

[modifier] Conquête de l'Algérie

Le 15 août 1830, le recrutement des 500 premiers zouaves, est fait par le général en chef de l'expédition d'Alger le comte de Bourmont, sur les conseils et un Mémoire du colonel Alfred d'Aubignosc.

Le 1er octobre 1830 le général Clauzel crée le corps des zouaves, formé de deux bataillons. Deux escadrons de zouaves à cheval sont également formés, mais intégrés dès 1831 aux chasseurs d'Afrique. Il y eut une tentative de leur incorporer les « Volontaires parisiens », ce fut un échec et ces volontaires formèrent le 67e régiment d'infanterie.

D’octobre 1830 à janvier 1831, ils combattent le bey de Tittery, et occupent Blida et Médéa. Leur premier succès remarqué a lieu le 3 juillet 1831 au col de Mouzaïa, lorsqu'ils couvrent la retraite de la garnison de Médéa.

Un troisième bataillon est créé en 1837, et le premier régiment, formé en 1842, est placé sous le commandement de Lamoricière. Ils s’illustrent encore à la bataille de l'Ouarensis (1842), à l’Isly (1844), et prennent Zaatcha en 1849.

[modifier] Campagnes du Second Empire

Par décret du 1er février 1852, Napoléon III porte leurs effectifs de trois bataillons à trois régiments, puis à quatre en 1854 (le quatrième étant affecté à la Garde impériale). Les zouaves se distinguent à plusieurs occasions lors des campagnes du Second Empire.

[modifier] Guerre de Crimée

La guerre de Crimée est la première campagne des zouaves en dehors de l'Algérie. En Crimée, à la bataille de l'Alma, le 3e régiment de zouaves prend par surprise les Russes en gravissant des escarpements rocheux, en s'emparant de leur artillerie puis en la retournant contre eux. Cette action participa grandement à faire tourner la bataille en faveur des alliés.

C'est en hommage à cette victoire qu'est réalisé le zouave du Pont de l'Alma, sur la Seine, à Paris. Pour sa part, le maréchal de Saint-Arnaud, qui dirigeait les forces françaises, leur rendit hommage en demandant à une de leur compagnie d'escorter sa dépouille.

Ils font encore des prouesses lors des batailles de Balaklava et d'Inkerman. Et trois des sept régiments qui participent à la prise de la tour Malakoff sont des régiments de zouaves.

[modifier] Campagne d'Italie

De même, ils se distinguent pendant la campagne d'Italie, notamment le 3e régiment de zouaves à la bataille de Palestro, le 31 mai 1859. À la suite de cette bataille, le régiment promeut le roi du Piémont Victor-Emmanuel, caporal d'honneur du régiment.

[modifier] Expédition du Mexique

Les 1er, 2ème et 3ème régiments participent à l'expédition du Mexique entre 1862 et 1867.

[modifier] Guerre de 1870

Les régiments de zouaves forment des régiments de marche, qui s’illustrent notamment à Frœschwiller-Wœrth ; un bataillon du 3e zouaves s’échappe même de Sedan.

[modifier] IIIe République

Zouaves durant la Grande Guerre
Zouaves durant la Grande Guerre

Après diverses péripéties (voir articles individuels sur chaque régiment), les quatre régiments de zouaves sont reconstitués en 1872. Ils participent à des opérations de maintien de l’ordre d’ampleur diverse en Algérie et Tunisie (années 1880 et 1890, puis à la pacification du Maroc (début XXe siècle).

Des éléments zouaves sont envoyés lutter contre les Pavillons noirs au Tonkin (1883). Le 3e occupe le Tonkin et l’Annam (1887).

Les zouaves combattent également pendant la Première Guerre mondiale. Un site porte leur nom (la vallée des Zouaves) en souvenir des durs combats qu'ils menèrent à Souchez en 1915. Plusieurs régiments sont formés en 1939, après la déclaration de guerre. Le protocole d'armistice de 1940 prévoit leur dissolution.

Ils sont familièrement appelés les zouzous.

Le Zouave du pont de l'Alma, les pieds au sec.
Le Zouave du pont de l'Alma, les pieds au sec.

[modifier] Devise

La devise des zouaves français est : « Être zouave est un honneur. Le rester est un devoir. »

[modifier] Uniforme

L’uniforme des zouaves est assez compliqué, et inconfortable. Les zouaves portaient un fez (ou chéchia) avec un gland coloré (généralement jaune, rouge, bleu ou vert) et un turban, une veste courte et ajustée sans boutons, une large ceinture de toile longue de trois mètres enroulée autour de la taille, des culottes bouffantes, des guêtres blanches et des jambières. La ceinture était l’élément le plus difficile à mettre, le zouave devant souvent appeler à l’aide un de ses compagnons. Le style de cet uniforme, variant totalement de celui des autres types d'infanterie français, a pour origine le style vestimentaire des populations kabyles de l'époque. L’uniforme zouave était cependant particulièrement adapté aux climats chauds et rudes de la montagne algérienne. Les culottes bouffantes permettaient une meilleure circulation de l’air que le pantalon, et la veste courte était plus fraîche que les longues chemises de laine de la plupart des armées contemporaines. Une des raisons du petit nombre d’unités de zouaves dans les armées de l’époque était le coût supplémentaire de cet uniforme particulier, supérieur à celui des uniformes à la coupe simple et produits en grande série des autres unités.

[modifier] Liste des régiments de zouaves

[modifier] Régiments de zouaves de l'armée française

  • 1er régiment de zouaves : formé en 1852, dissous en 1949 et reformé pendant la période 1956-1960. Croix de guerre 1914-1918 (5 palmes et une étoile vermeille) et Croix de guerre 1939-1945 (2 palmes) ;
Blason du 2e régiment de marche de zouaves
Blason du 2e régiment de marche de zouaves
Blason du 2e régiment de marche de zouaves
Blason du 2e régiment de marche de zouaves
  • 3e régiment de zouaves formé en 1852 et dissous en 1962). Légion d'honneur (obtenue lors de la bataille de San Lorenzo, Mexique 1863), Croix de guerre 1914-1918 (6 palmes) et Croix de guerre 1939-1945 (2 palmes) ;
  • Régiment de zouaves de la garde impériale : formé en 1864, devenu le 4e régiment de zouaves en 1870 et dissous en 1962. Légion d'honneur, Croix de guerre 1914-1918 (7 palmes) et Croix de guerre 1939-1945 (2 palmes)[1] ;
Blason du 8e régiment de marche de zouaves
Blason du 8e régiment de marche de zouaves

[modifier] Régiments mixtes de zouaves de l'armée française

[modifier] Zouaves pontificaux

Icône de détail Article détaillé : zouaves pontificaux.

La création des zouaves pontificaux a lieu en 1860 à l'appel du pape Pie IX ; leur organisation est confiée au général de La Moricière. Après l’entrée des troupes italiennes de Victor-Emmanuel II à Rome en 1870, ils servent le Gouvernement de Défense nationale lors de la guerre franco-prussienne, et sont dissous après l’entrée des Prussiens à Paris.

L’un des zouaves pontificaux les plus célèbres est John Surratt, impliqué dans l'assassinat d’Abraham Lincoln.

Voir aussi les articles sur les zouaves pontificaux et le bataillon canadien des zouaves pontificaux.

[modifier] États-Unis

1861 Zouave CSA

Plusieurs unités de zouaves furent formés par des Américains lors de la guerre de Sécession : l'Union équipe de nombreux régiments de zouaves (parfois seulement zouaves uniquement de nom), et les Confédérés n'en ont qu'une poignée , essentiellement en Louisiane (Tigers zouaves, Coppen's Zouaves, Louisiana zouaves). Au nord les plus célèbres sont le 5e régiment de volontaires de New York, surnommés les zouaves de Duryee , le 11e régiment de volontaires de New York, surnommés les zouaves de feu', le 9th New York (Hawkin's zouaves), le 10th New York (national Zouaves), le 62nd New York (Anderson zouaves), le 114th pennsylvania (Collis Zouaves), le 165th New York, etc.

Le 11e fut d'abord commandé par le colonel Elmer Ellsworth, mort en 1861, puis durement entamé lors de la première bataille de Bull Run. Le 5e était considéré comme une unité d'élite de l'armée du Potomac, et incorporé dans la division de Sykes. À la seconde bataille de Bull Run, le 5e régiment de New York, accompagné du 11e régiment de New York (les zouaves nationaux), participa à l’attaque flanquante du corps de Longstreet pendant dix minutes cruciales, avant d'être mis hors de combat : sur 525 hommes, 120 furent tués et 330 blessés durant ces dix minutes.

À partir de 1863, l'uniforme de zouave est donné en récompense aux unités méritantes de l'armée du nord et il y aura davantage d'unités de zouaves à la fin de la guerre qu'à son début. dans les années 1870/80 les zouaves furent progressivement assimilés aux unités régulières de l'US Army.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

Audy, Diane, Les zouaves de Québec au XXe siècle, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2003, 180p.,ill.

      • Pour tous renseignements complémentaires, lisez le livre de Bruno CARPENTIER, "La Légende des Zouaves". Editions SOPAIC, 03 24 33 42 42, à Charleville-Mézières.

[modifier] Notes, commentaires et références

  1. Le bataillon d'instruction et d'intendance du 4e zouave est installé au fort de Rosny-sous-Bois. En 1963, la municipalité de Rosny-sous-Bois a baptisé Rue du 4e-Zouave la rue qui relie le centre-ville au Fort de Rosny
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Voir « zouave » sur le Wiktionnaire.