Yves Le Drézen

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Yves Le Drézen de son nom français, Youenn Drezen de son nom en breton, né en 1899 à Pont-l'Abbé et mort en 1972 à Lorient, alias Corentin Cariou ou encore Tin Gariou, est un écrivain de langue bretonne.

Sommaire

[modifier] Origine

Né dans une famille modeste, son père est décédé en 1911, laissant huit enfants à élever par sa jeune veuve. Remarqué par des missionnaires, il partit au Pays basque espagnol et en Castille comme séminariste. Il rencontra Jakez Riou et tout en menant des études littéraires, scientifiques et religieuses, ils découvrirent la langue bretonne et du même coup la possibilité d’en épurer des formes pour en faire une langue littéraire. Après avoir abandonné sa formation religieuse, il finit par rencontrer, faisant son service militaire à Rennes, les responsables de l’Unvaniezh Yaouankiz Breiz qui venait, dans son journal, Breiz atao de publier la première profession de foi nationaliste.

[modifier] Journaliste

Durant sa carrière de journaliste, qu'il débute en 1924, il collabore successivement à plusieurs journaux et radios comme le Courrier du Finistère, Gwalarn de Roparz Hemon et Mordrel, la Liberté du Morbihan. En 1924, il devient journaliste au Courrier du Finistère et y fait venir Jakez Riou. il participe au Congrès panceltique de Quimper de 1924, avec François Debeauvais, Yann Sohier, Jakez Riou, Abeozen, Marcel Guieysse, sous la bannière de Breiz Atao. Il collabore à Gwalarn, revue littéraire crée en 1922 par Roparz Hemon et Mordrel, et y publie des traductions de l’espagnol (("Ar vuhez a zo un huñvre" gant Calderon, du grec ancien (Eschyle) et des poèmes dont Nozvez arkus e beg an enezenn ((fr): Nuit de veille à la pointe de l'île) écrit en mémoire de Jakez Riou en 1938 et reécrit en 1960 (Al Liamm, n°151).

[modifier] Écrivain

En mars 1925, il traduit en breton des œuvres classiques dont deux pièces d'Eschyle. Il mène de front sa carrière d'écrivain : une œuvre féconde et variée mêlant poèmes, romans, nouvelles et pièces de théâtre dont la grande particularité est d'avoir été entièrement écrites en breton. Certains romans ont fait l'objet d'une traduction (par Pierre Jakez Hélias entre autres). Il est l’un des meilleurs écrivains en breton, car il a su mêler la vigueur de son parler à une recherche de la perfection littéraire, parfois par l’euphonie. Il fait partie de l'organisation bretonne Seiz Breur.

Il traduit des livres pour les enfants, publiés par la maison d'édition Gwalarn, qui sont distribués gratuitement dans les écoles aux enfants ayant participé à des concours de rédaction en langue bretonne. Par exemple les œuvres de Beatrix Potter ou Priñsezig an dour, écrite et illustré par G. H. Rotman.


[modifier] Seconde Guerre mondiale

Il publie régulièrement des articles antisémites et pro-hitlériens pendant la Seconde Guerre mondiale, dans L'Heure bretonne, organe du Parti national breton, ainsi que dans Stur (dirigée par Mordrel), Galv (dirigée par Henri Le Helloco) et La Bretagne de Yann Fouéré. En 1941, il publie le premier long roman en breton, Itron Varia Garmez situé à Pont-l'Abbé (édition française, Denoël, 1943 : Notre-Dame Bigoudenn). Peu après, il est pigiste à Radio Rennes Bretagne, écrit des pièces radiophoniques et y fait des causeries. En 1943, il dirige le journal bilingue Arvor et en fait le premier hebdomadaire entièrement en breton. Il écrit aussi dans ce même journal des textes anti-américains à propos de bombardements à Nantes et qui reflétaient l'opinion d'une partie des gens confrontés à ce genre de situation. Il est arrêté en 1944, mais libéré au bout de quelques mois après un non-lieu.

[modifier] Après la guerre

Il réside ensuite à Nantes où il tient un café sans cesser d’écrire pour Al Liamm, la revue continuatrice de Gwalarn et il écrit alors le roman de sa jeunesse pauvre en Bigoudénie ; Skol Louarn Veïg Trebern (1972-1973). Il meurt à Lorient en 1972.

[modifier] Œuvres

[modifier] Romans et nouvelles

  • Mintin Glas. (Matin vert), nouvelle, Gwalarn, Brest, 1927.
  • Per ar c'honikl. (levriou ar Vugalé). Savet e Saozneg gant Beatrix Potter lakaet e brezoneg gant Y. Drezen. Gwalarn, Brest, 1928
  • An Dour an-dro d'an Inizi. (L'Eau autour des îles) nouvelle, Gwalarn, Brest, 1932.
  • Ses chroniques de l'Heure bretonne ont été rééditées par les éditions Mouladurioù Hor Yezh dirigées par Per Denez, vice-président de l'Institut culturel de Bretagne.
  • Itron Varia Garmez, Skrid ha Skeudenn, La Baule 1941. Traduit en français par l'auteur : Notre dame bigoudenn, préface de Jean Merrien, Denoël, 1943.
  • Kan da Gornog, illustré par René-Yves Creston.
  • Sizhun ar Breur Arturo, (La Semaine du frère Arthur), nouvelle. Al Liamm, Brest,1971
  • Skol Louarn Veïg Trebern,(L'École buissonnière du petit Hervé Trebern), roman en trois volumes, préface de P.J.Hélias. Al Liamm, 1972-1974. Traduit en français par l'auteur et Pierre Jakez Hélias: L'École du Renard. Éditions Jean Piccollec, Paris, 1986.

[modifier] Théâtre

[modifier] Traductions

  • Prometheus ereet, Ar Bersed, gant Aesc'hulos, Gwalarn, 1928

[modifier] Rubriques

  • Youenn Drezen Kelaouenner, Hor Yezh, 1990

[modifier] Bibliographie

http://www.communautarisme.net/grib/Le-racisme-et-l-antisemitisme-de-Youenn-Drezen,-d-apres-ses-articles-publies-dans-le-journal-Arvor-dirige-par-Roparz_a22.html

[modifier] Voir aussi

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