Yâska

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Yâska est un grammairien indien de langue sanskrite. On ne sait rien de sa vie sinon qu'il vécut peut-être au Ve siècle av. J.-C. et fut sans doute antérieur à Pânini. On lui attribue le Nirukta, qui constitue le plus ancien traité sur la langue des Veda.

Rédigé en sanskrit ancien, le Nirukta (terme sanskrit signifiant explication ou interprétation étymologique) se présente comme un commentaire sur les nighantu, lesquels sont des glossaires de mots rares ou obscurs contenus dans les Veda. Au dire de Yâksa, ces glossaires auraient eux-mêmes été composés par les descendants des compositeurs des hymnes védiques afin d'en faciliter la transmission.

Le Nirukta est divisé en trois parties :

  • Naighantuka : recueil de synonymes
  • Naigama : recueil de mots védiques
  • Daivata : recueil de mots ayant trait aux |divinités et aux sacrifices

Le Nirukta appartient lui-même à un corpus de textes appelé nirukta qui constitue l'un des six vedânga ou commentaires sur les Veda.

[modifier] Commentaire sur Yâska et les Veda

Yâska parle de plusieurs écoles d'interprétation des Veda. Il y avait une interprétation sacrificielle ou rituelle, une explication historique, ou plutôt mythologique, une explication des grammairiens et des étymologistes, une explication des logiciens, et une interprétation spirituelle. Yâska lui-même déclare qu'il existe une triple connaissance et donc un triple sens des hymnes védiques : une connaissance sacrificielle ou rituelle, une connaissance des dieux, et enfin une connaissance spirituelle, qui constitue le sens véritable ; quand on le saisit, les autres tombent ou s'éliminent d'eux-mêmes. Seul ce sens spirituel est salutaire et le reste est extérieur et secondaire. Il dit encore que « les rishi voyaient la vérité, la loi véritable des choses, directement par vision intérieure. » Par la suite, la connaissance et le sens intérieur des Veda furent pour ainsi dire perdus, et les rishi qui savaient encore durent la préserver en la transmettant par initiation à leurs disciples ; enfin, l'on dut recourir à des moyens extérieurs et intellectuels, tels que le Nirukta et d'autres Vedanga, pour en reconstituer le sens.Sri Aurobindo, Hymnes au Feu Mystique, Avant-propos (traduit de : Hymns to the Mystic Fire, Foreward).

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