William Harvey

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Harvey.
William Harvey
William Harvey

William Harvey, médecin anglais (né le 1 avril 1578 à Folkestone (Kent) - décédé le 3 juin 1657 à Londres)

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'un yeoman aisé du Kent, Harvey reçut sa première instruction à la King's School de Canterbury, puis étudia au Gonville and Caius College (Cambridge), dont il fut reçu licencié des arts en 1597. Il fréquenta ensuite l'Université de Padoue, où il eut pour professeur Hieronymus Fabricius et le philosophe aristotélicien Cesare Cremonini, et fut diplômé docteur en médecine en 1602. De retour en Angleterre, il épousa la fille d'un médecin londonien réputé nommé Lancelot Browne, dont il n'eut pas d'enfant. Il officiait au St Bartholomew's Hospital de Londres (1609–43) et fut élu membre du Royal College of Physicians.

Ayant servi le parti du roi pendant la guerre civile, il se vit dépouillé de ses places, et vécut ensuite dans la retraite.

Lorsqu'il cessa de pratiquer la médecine au St Bartholomew's Hospital, il s'établit à Oxford and où il avait été nommé Directeur (Warden) du Merton College (Oxford). En 1651 William Harvey fit un don au collège pour construire et provisionner une bibliothèque, qui fut inaugurée en 1654. En 1656 il créa un fonds pour rémunérer un bibliothécaire et dire une prière chaque année, cérémonie qui a subsisté jusqu'à aujourd'hui en son honneur. Harvey légua également un fonds pour la création d'une école de garçon dans sa ville natale (Folkestone) : la Harvey Grammar School, qui ouvrit ses portes en 1674, existe toujours.

[modifier] La circulation sanguine selon Harvey

Il se livra avec ardeur à l'anatomie expérimentale, visita pour s'instruire les savants de la France, de l'Italie (Realdo Colombo et Fabrice d'Acquapendente), et de l'Allemagne, se fixa à Londres en 1604, fut nommé en 1613 professeur d'anatomie et de chirurgie au Collège de médecine de cette ville, devint médecin de Jacques Ier d'Angleterre et de Charles Ier d'Angleterre, et chef du collège de Merton à Oxford.

On lui doit, entre autres découvertes, celle des lois de la circulation du sang qu'il communiqua dès 1619 à ses élèves, et au public en 1628.

Évoluant au-delà du cadre typique de la Renaissance basé sur l'idée d'Aristote d'un lien entre macrocosme et microcosme (« le cœur est au corps ce que le soleil est au cosmos »), Harvey constate par ses observations à Padoue que :

  • ainsi que l'avait montré Ibn an-Nafis, l'idée qu'un mélange entre deux sortes de sangs différents n'est pas possible (sang purifié par le poumon, froid et sang brut, chaud)
  • l'hypothèse de Jean Fernel sur le lien entre la systole et l'éjection du sang est exacte.

On sait qu'il existe un circuit fermé pour la petite circulation, mais il spécule qu'il en est de même pour la grande circulation qui serait également un circuit fermé.

Pour prouver son hypothèse, Harvey recourt à un raisonnement quantitatif :

  • il étudie des cœurs de toutes sortes, et il mesure, en moyenne, quelle quantité de liquide peut être contenue dans les cavités d'un cœur : un cœur contient deux onces.
  • il mesure également la fréquence des battements cardiaques par unité de temps : 72 battements par minute
  • il calcule donc que le cœur brasse 8.640 onces par heure, soit 259 kg de sang apportés à la périphérie.

Il se dit alors : « et s'il y avait un retour du sang au cœur ? »

Il prouve cette théorie par l'expérience du garrot : on peut ainsi observer le flux du sang dans les veines au fur et à mesure qu'on déserre le garrot. La structure dans laquelle se fait ce retour, ce sont les veines superficielles : dans lesquelles on fait aujourd'hui les prises de sang. Il s'agit d'un retour progressif.

Cette expérience est très reproductible, et réalisable sur un être humain dans n'importe quelle condition de la vie quotidienne. L'idée de la répétition constitue ici une preuve ; en effet, Harvey prouve ainsi sa théorie à ses contemporains.

Ce qui manque à cette théorie pour être complète et expliquer la circulation du sang dans son ensemble, c'est la notion de capillaires.

Nous sommes à ce moment là au tout début de la microscopie.

Il y a donc une incapacité à déterminer la continuité entre gros vaisseaux artériels et gros vaisseaux veineux car le système du réseau capillaire est invisible, c'est lui qui est responsable des échanges avec les tissus.

Quel est l'intérêt pour le sang qui tourne en rond de passer par les poumons? Et d'où vient la chaleur?

Ce bouleversement théorique oblige à une reconstruction de tout un système physiologique.

[modifier] Bibliographie

Ses principaux ouvrages sont :

  • Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in Animalibus (1628) (c'est là qu'est exposée sa découverte)
  • Exercitationes de Generatione Animalium, 1651, où il est l'un des premiers à mettre en doute la théorie de la génération spontanée

Ses œuvres ont été reunies en 1766, à Londres, 2 volumes in-4.

[modifier] Source

« William Harvey », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur William Harvey.