Wanne

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Wanne (en wallon Wene) est une section de la commune belge de Trois-Ponts située en Région wallonne dans la province de Liège.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Code postal : 4980

[modifier] Les origines de l'église de Wanne

Voici quelques notes sur l'histoire, plus que millénaire, de la paroisse de Wanne et de son église, dédiée à Sainte Marie-Madeleine.

L'origine de l'église de Wanne remonte aux premières années qui ont suivi la création de l'Abbaye de Stavelot, partie de la Principauté de Stavelot-Malmedy. Cela se situe à l'époque carolingienne (VIIIe siècle).

Des textes d'archives nous ont conservé le nom de la paroisse sous des graphies bien différentes ; en voici quelques-unes : ONES (1105-1119-1182), DYNE (1399-1403), WOEN (1497), VAEN (1558), WAEN (1558), VANNE (1604), WEN (1621), WANNE (1503-1624-1715).

Mais la prédication évangélique et la fondation d'une église sont bien antérieure à ces dates.

Si le défrichage et l'exploitation de l'immense domaine que St Remacle avait reçu, vers 648, en dotation du roi franc, Sigebert III, fils du roi Dagobert Ier, devaient permettre la subsistance et le développement de la communauté monastique, le but essentiel des moines était la prédication et la conversion des populations indigènes, disséminées dans l'immense forêt des Ardennes.

D'après des notes manuscrites de l'Abbé Guilleaume, c'est peu après la mort de St Remacle, vers 675, que les moines de Malmedy prêchèrent la religion chrétienne dans le pays de Saint-Vith et Thommen, tandis que des moines de Stavelot, se dirigeant vers le sud, répandaient le christianisme et construisaient des églises à Lierneux en 692, à Bra vers 850, à Bodeux, avant le 10è siècle. Étant donné la situation géographique de "Wanne", et un peuplement très ancien, peut-être déjà à l'époque celtique, c'est à cette même époque de première évangélisation, càd au 8è siècle, qu'il faut situer l'érection de l'église de Sainte Marie-Madeleine, à Wanne, et de sa filiale de Saint Jacques à Fosse. Ces deux églises figurent sur la liste dressée au commencement de l'Abbatiat de Wibald, en 1130-1131.

L'église de Saint Jacques, ne devint paroissiale et donc indépendante de Wanne, qu'au concordat de 1801.

Il n'est pas sans intérêt de rappeler qu'aux 9è et 10è siècles, l'église de Wanne, avec sa chapelle de Saint-Jacques étaient les seuls lieux du culte situés entre les abbayes de Stavelot Malmedy et les églises d'Amblève (Amel) à l'Est, de Thommen au Sud-Est et de Lierneux au Sud-Ouest. N'oublions pas non plus que les chemins de communications étaient rares et peu carrossables !

Toujours d'après Guilleaume, le premier signe de christianisme à Wanne serait du 10è siècle. En effet le second livre des Miraculi sancti Remaclii, écrit au 10è siècle et revu après l'an 1007, par un moine de Stavelot, rapporte qu'un homme de Wanne (Wademias) avait été guéri, peu auparavant, d'une paralysie du bras, par l'intercession de Saint Remacle qu'il avait invoqué à Stavelot. Guilleaume, dans son manuscrit, identifie un peu rapidement WADEMIAS, avec Wanne ; philogiquement, il est plus vraisemblable d'y voir une graphie ancienne de Waimes, comme le fait remarquer l'Abbé F. Toussaint dans son étude sur la via Mansuerisca et la Villa de Waimes dans Folklore Stavelot Malmedy, 1939, T.IX, p.43 et suivantes.

Si les faits merveilleux rapportés par de pieux écrivains sont sujets à caution, il n'en reste pas moins vrai qu'ils sont la marque incontestable que le christianisme et le culte de St Remacle se sont très rapidement répandus parmi les populations rurales et que la paroisse de Wanne fut aussi un élément important de la vie chrétienne.

Si notre curiosité au sujet de l'évolution des bâtiments ne peut être satisfaite, nous sommes mieux documentés sur les statuts de la paroisse et du ministère sous l'Ancien Régime. Toujours d'après Guilleaume à l' époque primitive, l'église de Wanne appartint probablement au ressort de l'église du Monastère. Cependant, par suite de la grandeur de la Villa secondaire de Wanne, cette localité ne tarda pas à avoir une église indépendante. La paroisse de Wanne, fondée sur le territoire même de l'Abbaye, était à la collation de l'Abbé, en 1130-1131 ; il en fut de même jusqu'à la disparition de la Principauté de Stavelot, à la fin du XVIIIe siècle.

Quant aux domaines de Wanne et de Fosse, ils demeurèrent la propriété des religieux depuis le milieu du VII-VIIIè siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle et figurent sur le célèbre retable de Wibald, exécuté vers 1135 et transporté à Hanau, en Allemagne, vers 1794.

En 1130 l'abbaye de Stavelot possédait 24 manses à Wanne et 12 manses à Fosse.

Il faut signaler que le Musée de Stavelot possède une reconstitution du fameux retable, hélas disparu.

La construction du premier lieu de culte est due aux moines ; il n'em subsiste rien. Le plan de l'église s'est sûrement agrandi ; la tour actuelle est la partie la plus ancienne.

Wanne devint paroisse indépendante de l'Abbaye, avant le XVIIIe siècle ; son étendue était très vaste. Ce sont des moines qui exercèrent le ministère ; s'il y a eu des curés séculiers, c'est le prince abbé qui nommait les curés, les marguilliers prêtres, les vicaires et ce, jusqu'à la Révolution française. Plusieurs de ces prêtres, comme nous le verrons par la suite, étaient originaires de la paroisse elle-même.

Toute l'étendue de la paroisse, appelée Villa Secondaire de Wanne, était propriété de l'abbaye. C'est pour cette raison que les curés percevaient les dîmes et redevances et en prenaient note sur des registres ; d'où le nom de "marguillier prêtre", du bas latin "matricularius", teneur de registre. Les Archives de la paroisse conservent encore un de ces documents datant des 16-17 et 18è siècle.

J. MAQUINAY Curé (Extrait du bulletin N° 2 des Amis du Musée de Logbiermé)

[modifier] Le faix du diable

Le faix du diable est un très gros rocher au sommet d'une colline à 800 m de Wanne. Son origine a toujours intrigué les gens de passage et les habitants avaient l'habitude de leur donné l'explication suivante :

Le diable fâché de voir St-Remacle construire l'église de Stavelot se promit d'aller écraser cet édifice ; à cet effet, il chargea sur son dos ce colossal quartier de roche et s'achemina vers Stavelot. St-Remacle apprenant ce projet diabolique lui dépêcha un émissaire porteur d'une hotte remplie de vieux souliers. Aussitôt que le démon l'aperçut, il lui demanda si la route était encore longue pour arriver à destination. Jugez-en, lui répondit-il, j'en viens et j'ai usé toutes ces chaussures sur la route. Le diable blasphéma horriblement, laissa choir son fardeau et disparut. Telle est l'origine du faix du diable.

D'après le Guiness World Records 1977, p. 15, le plus grand bloc erratique glaciaire jusqu'alors identifié est le Big Rock, situé près d'Okotoks (Alberta Canada). Mesurant 41 m de long, 18 m de large et 9 m de haut, ce bloc de quartzite a été transporté jusque-là par le glissement d'un glacier. Or, le Faix du Diable, quoique moins large et moins haut, présente des dimensions du même ordre. C'est donc un bloc exceptionnel et sans commune mesure avec les pierres qui singularisent les Fonds de Quareux tout proches.

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