Walter Guinness

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Walter Edouard Guinness, 1er baron Moyne né lé 29 mars 1880 à Dublin Irlande était un politicien et un homme d'affaires britannique. Il a été assassiné le 6 novembre 1944 au Caire Égypte par le groupe sioniste radical Lehi.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Walter Edouard Guinness est né à Dublin, en Irlande, et était le troisième fils du comte d'Iveagh. Ses maisons de famille étaient à Farmleigh près de Dublin, et à Elvedon, dans le Suffolk. Guinness a fait ses études au prestigieux collège d'Eton. Le 24 juin 1903, il a épousé Evelyn, la troisième fille du 14e comte de Buchan. Les comtes de Buchan étaient une famille ancienne de la noblesse écossaise. Ils ont eu trois enfants, Bryan, Murtogh et Grania.

[modifier] Carrière militaire

Walter Guinness a servi pendant la deuxième guerre des Boers, où il a été blessé, et décoré.

Pendant la Première Guerre mondiale, bien qu'élu au parlement, il a tenu servir au Suffolk Yeomanry en Égypte, et à la bataille de Gallipoli. Il est décoré du Distinguished Service Order (DSO) en 1917 et obtient une barrette en 1918, pour son courage personnel.

[modifier] Première carrière politique

En 1907, il est élu au County Council de Londres, et également au Parlement, ou il restera jusqu'en 1931. Il est membre du parti conservateur.

En 1922, il a été nommé sous-secrétaire d'état à la guerre, le premier de ses postes politiques. Il est ministre de l'agriculture à partir de novembre 1925 et jusqu'en juin 1929. Après la défaite conservatrice en 1929, il quitte le gouvernement, et est fait baron Moyne en 1932.

[modifier] L'homme d'affaire

Moyne a été un administrateur des brasseries Guinness, fabricant de bière créé par son arrière-grand-père Arthur Guinness en 1759, société introduite en bourse en 1886 par son père.

[modifier] Retour à la politique

En 1932, lord Moyne devient président de la mission financière sur le Kenya. En 1933, il devient membre d'une commission parlementaire sur les problèmes du logement en Angleterre. En 1934, il devient membres de la Commission royale sur l'université de Durham et membre d'un comité sur l'industrie britannique du film. En 1938-1939, Moyne est nommé président de la Commission royale sur les Indes occidentales, qui visait à étudier comment mieux administrer les colonies britanniques des Caraïbes. Lord Moyne est nommé ministre des colonies du 8 février 1941 au 22 février 1942 par son ami Winston Churchill. Son épouse Evelyn meurt à cette époque.

[modifier] Période de guerre

Le 9 juin 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, il fait un discours anti-sioniste à la chambre des lords, dont il est membre. Il y déclare que les juifs ne sont pas les descendants des Hébreux antiques, et qu'ils n'ont aucune « réclamation légitime » sur la terre sainte. En faveur d'une limitation de l'immigration en Palestine, il sera accusé d'être « un ennemi impitoyable de l'indépendance hébreu »[1].

En août 1942, il devient le représentant officiel (gouverneur britannique de fait, car à l'époque, l'Egypte est sous protectorat britannique) de la Grande-Bretagne au Caire.

[modifier] Fin tragique

Le 6 novembre 1944, lord Moyne est assassiné au Caire par Eliahou Beit Tsouri et Eliahou Hakim, deux membres du courant « cananéen » du Lehi, un groupe armé radical juif. Les deux assassins seront jugés en Égypte, et exécutés le 22 mars 1945.

Dans les années 1970, les corps des deux assassins, enterrés en Égypte, seront échangés contre 20 prisonniers arabes, et enterrés au « monument des héros » à Jérusalem[2]. Le gouvernement britannique déplorera qu'Israël honore des assassins comme des héros[3]. « L'ironie de l'histoire est que Moyne, qui avait été longtemps opposé à la création d'un état juif, était venu à penser qu'il n'y avait pas d'autre solution »[4].

[modifier] Notes et références

  1. Isaac Zaar, Rescue and Liberation : America's part in the birth of Israel, N.Y. Bloc Publishing Cy, 1954, p. 115
  2. D'après « The Evening Star » d'Auckland du 2 juillet 1975
  3. "Ce sont mes frères que je cherche", Ministry of Education and Culture. Jerusalem, 1990.
  4. Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, de Jabotinsky à Shamir, Complexe, 1991, P. 221