Ve concile du Latran

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Le Ve concile du Latran se tient du 3 mai 1512 au 16 mars 1517 dans la basilique Saint-Jean de Latran, à Rome. Au terme de douze sessions, le concile condamne le schisme, soumet la parution des livres imprimés à l'autorité de l'Église et réforme la Curie romaine et le clergé.

Le Ve concile du Latran est convoqué par Jules II (1503–1513) pour faire pièce à celui de Pise, tenu en 1511 sur l'initiative de Louis XII de France, soutenu par l'Empereur. Il rassemble 431 Pères conciliaires au cours des différentes sessions, ceux de Pise finissant par se rallier à celui du Latran en 1513. Au total, plus d'un tiers des participants représente un diocèse non italien. Pour éviter toute querelle sur l'autorité respective du concile et du pape, le concile accepte que ses décrets affectent la forme de bulles pontificales.

Sur le plan doctrinal, le concile reconnaît l'imprimerie comme un don de Dieu, mais soumet, sous peine d'excommunication, la parution des textes imprimés à l'autorité du pape, des évêques et de l'Inquisition. Ce régime de censure se traduira en 1559 par la création de l'Index. Le concile condamne également Pietro Pomponazzi, professeur à l'université de Padoue, qui prétend sur la foi d'Aristote que l'immortalité de l'âme ne peut être démontrée et qu'il ne s'agit donc que d'un article de foi. Le concile affirme de nouveau que la philosophie ne peut être autonome par rapport à la foi.

Sur le plan diciplinaire, le concile lance la réforme de la Curie romaine. Il rappelle les cardinaux à leurs devoirs et tente de limiter les tarifs pratiqués par la Curie. S'agissant du clergé, il fixe de nouveau un âge minimal pour les évêques (30 ans), interdit la commende et le cumul de bénéfices et restreint certaines exemptions. Cependant, le concile ratifie également le concordat de Bologne signé le 18 août 1516, lors du entre le pape Léon X et le Roi de France François Ier, Concordat qui fonde le gallicanisme.

Sur le plan pastoral enfin, le concile récuse les accusations d'usure pesant sur les monts-de-piété (montes pietatis). Il soumet tous les prédicateurs (religieux compris) à l'autorité de l'ordinaire et dénonce les discours apocalyptiques.

[modifier] Bibliographie

  • G. Alberigo et A. Duval (dir.), Les Conciles œcuméniques, 2 vol. « L'Histoire » et « Les Décrets », Cerf, coll. « Le magistère de l'Église », 1991 (ISBN 2204044466 et ISBN 2204050113) ;
  • O. de La Brosse et alii, Histoire des conciles œcuméniques, tome 10 Latran V et Trente, éd. de l'Orante, 1992 (1re édition 1972) (ISBN 2703110189) ;
  • M. Venard, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2213618577).