Curie romaine

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La Curie romaine est l'ensemble des organismes administratifs du Saint-Siège, assistant le pape dans sa mission de gouvernement de l'Église catholique romaine.

Sommaire

[modifier] Histoire de la Curie

À l'origine, le terme latin « curia », d'origine étrusque, désigne une subdivision de la tribu, puis la salle de délibération du Sénat et par suite, le Sénat lui-même.

Comme tout évêque, le pape est entouré d'un collège de prêtres. Il les réunit régulièrement pour former des conseils pour diriger son diocèse. Sa fonction ayant aussi une vocation étendue à l'Église universelle, pour les sujets touchant à celle-ci, il s'entoure des conseils des évêques proches de Rome. Peu à peu ces consistoires ont lieu de plus en plus souvent, deviennent une présence quasi-permanente : le mot « curie » est utilisé pour la première fois dans un sens ecclésiastique par un document pontifical en 1089, sous le règne du pape Urbain II. Les réunions ont lieu jusqu'à trois fois par semaine sous le pape Innocent III.

En dehors des consistoires, qui traitent de sujets généraux, le pape met en place des commissions cardinalices spécialisées sur tel ou tel sujet. Ces commissions, d'abord à mandat temporaire, prennent de plus en plus d'importance et de stabilité. Peu à peu, les consistoires perdent de leur efficacité et ne deviennent plus que des réunions d'apparat. Le vrai travail se fait au sein des congrégations.

En 1542, la première congrégation, le saint-Office est établie par le pape Paul III pour lutter contre le protestantisme et les autres hérésies. Puis d'autres congrégations sont créées sur ce modèle : Celle du concile, pour l'inter­prétation des décrets du concile de Trente en 1561, celle de l'Index en 1571.

Le 22 janvier 1588, le pape Sixte V, par la bulle Immensa aeterni Dei organise définitivement la curie romaine : il crée quinze congrégations : six ont un champ d'action purement romain, les neuf autres ont une vocation universelle. Ces congrégations fonctionnent comme des ministères, chacune dans un champ d'action particulier, et sont titulaire de l'autorité déléguée par le pape.

Après trois siècle de fonctionnement sans changements majeurs, saint Pie X redéfinit la curie par la constitution apostolique Sapienti consilio du 29 juin 1908. En effet, suite à la perte du pouvoir temporel survenu au XIXe siècle, plusieurs organes avaient perdu de leur utilité. Le 15 août 1967, la curie a de nouveau été réformée sous le pontificat de Paul VI par la Constitution Regimini Ecclesiae Universae[1] de Paul VI, du 15 août 1967, conséquemment au décret Christus Dominus du Concile Vatican II. Jean-Paul II à son tour, par la constitution apostolique Pastor Bonus[2] du 28 juin 1988, effectue une réforme de ces institutions pour prendre en compte les réformes du droit canon faites en 1983.

[modifier] La Curie aujourd'hui

La Curie actuelle est définie comme suit par le canon 360 du Code de droit canonique :

« La Curie Romaine dont le Pontife suprême se sert habituellement pour traiter les affaires de l'Église tout entière, et qui accomplit sa fonction en son nom et sous son autorité pour le bien et le service des Églises, comprend la Secrétairerie d'État ou Secrétariat du Pape, le Conseil pour les affaires publiques de l'Église, les Congrégations, Tribunaux et autres Instituts ; leur constitution et compétence sont définies par la loi particulière. »

Ses différents dicastères, dont les missions sont définies par la constitution Pastor Bonus de 1988, sont :

[modifier] Controverses

Les hommes de la curie ont été critiqués pour leur carriérisme [1]. Ils ont été dénoncés par Paul VI et Benoît XVI.

En 1999, le prélat de curie Luigi Marinelli a publié un livre à scandale dans lequel il dévoilait de multiples abus au sommet de la hiérarchie : vols, homosexualité, maçonnisme, etc. Il affirme que de graves abus se commettent et qu'il faut absolument réformer la curie. [2]

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. (la) La constitution Regimini Ecclesiae Universae sur le site du Vatican
  2. (la) La constitution Pastor bonus sur le site du Vatican

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes