Vénus de Laussel

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La Venus de Laussel.
La Venus de Laussel.

La Venus de Laussel, ou « femme à la corne », est un bas relief datant du paléolithique supérieur, représentant un personnage féminin nu tenant une corne de bison à la main, gravé dans un bloc de calcaire et peint à l'ocre rouge.

Sa datation est imprécise, comme pour tous les objets datant du paléolithique. Elle daterait d'environ 25 000 à 20 000 ans avant J.C. (Paléolithique supérieur, Gravettien)[1],[2].

Elle fut découverte en 1911 sur le site archéologique de Laussel, dans la commune de Marquay, en Dordogne. Elle a été trouvé à l'entrée d'un abri sous roche sous un long surplomb rocheux dominant la vallée de la Beune, dans la région des Eyzies. Sur le site ont été également retrouvés plusieurs blocs calcaires sculptés de figurations humaines. De grandes dimensions, 54 cm sur 36 cm, elle a été détachée de la paroi afin d'être mise à l’abri[3].

La découverte fut attribuée au médecin psychiatre bordelais Jean-Gaston Lalanne, passionné d'anthropologie et de préhistoire, qui avait loué le site - ainsi que celui de l'abri sous roche de Cap-Blanc, situé à moins d'un kilomètre de là - afin d'y effecteur des fouilles. Celles-ci commencent dès 1908, mais Lalanne, retenu ailleurs pour des raisons professionnelles, s'en remet rapidement à ses ouvriers pour la poursuite du chantier. En 1911, deux représentations féminines sont découvertes successivement : la Vénus à la Corne et la « Vénus à tête quadrillée »[4]. C'est en réalité l'employé fouilleur de Lalanne, le Périgordin Raymond Peyrille et ses ouvriers, qui découvrirent la vénus à la corne[5]. Cette découverte eut un retentissement considérable et assura la notoriété au Dr Lalanne.

La vénus est représentée de face. Elle tient dans sa main droite une corne de bison, qui pourrait représenter une corne d'abondance. Sur cette corne se trouve 13 encoches, qui pourraient, selon certains chercheurs, représenter des cycles lunaires ou des cycles menstruelles[6]. Sa main gauche est posé sur son ventre, ce qui pourrait indiquer qu'elle est enceinte. Ce qui semble être sa chevelure tombe sur son épaule gauche. Comme chez toutes les vénus paléolithiques, on retrouve un certain nombre de conventions figuratives, avec certaines parties exagérément développées comme l'abdomen, les hanches, les seins, les fesses et la vulve alors que d’autres sont absentes comme les bras, les pieds et le visage, tourné vers la corne.

En 1926 les bas-reliefs du site de Laussel furent classés parmi les monuments historiques de France et conservés dans la famille du Dr Lalanne jusqu'à la création du Musée d'Aquitaine en 1960, auquel on en fit don[1]. La vénus se trouve actuellement au Musée d'Aquitaine, à Bordeaux en France.

Sommaire

[modifier] Bibliographie

  • Sigfried Giedion, The Eternal Present, vol. 1, The Beginnings of Art, Bollingen 35, 6.1. Princeton: Princeton University Press, 1962 [p. 470].
  • J. G. Lalanne, Découverte d'un bas-relief à réprésentation humaine dans les fouilles de Laussel, L'Anthropologie, 22, 1911, pp. 257-260.
  • J. G. Lalanne and Jean Bouyssonie, Les Gisement paléolithique de Laussel, L'Anthropologie, 50, 1941-46, pp. 1-163.

[modifier] Notes et références

  1. ab Des œuvres préhistoriques datant de 25 000 ans, actuellement exposées au Musée national des beaux-arts du Québec sur communiques.gouv.qc.ca. Consulté le 18 mai 2008
  2. The Birth of Art: Africa, Europe, and the Near East in the Stone Age sur www.wadsworth.com
  3. Art Mobilier : les Vénus paléolithiques sur www.hominides.com
  4. L'abri de Cap Blanc sur www.pole-prehistoire.com. Consulté le 18 mai 2008
  5. DELLUC Brigitte ; DELLUC Gilles, « Dans notre iconothèque et les archives : Deux beaux cadeaux de Noël pour l'abbé Henri Breuil: La frise sculptée du Cap Blanc et la vénus de Laussel », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord ISSN 1141-135X, 2006, vol. 133, no3, pp. 351-370. Consulté le 18 mai 2008
  6. Marshack, Alexander (1991), The Roots of Civilization, Moyer Bell Ltd, Mount Kisc, NY., p. 335. « One cannot conjecture on the basis of one engraved sequence any meaning to the marks, but that the usually clean horn was notated with storied marks is clear. »

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes