Usine AZF de Toulouse

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L'usine AZF de Toulouse était l'usine chimique (AZote Fertilisants) certifiée ISO 14001 et 9002, mais classée SEVESO, dont un hangar contenant des nitrates déclassés a explosé le 21 septembre 2001 a 10h16. Elle appartenait à la société Grande Paroisse, filiale d'Atofina. Depuis la fusion en avril 2000 de Total et d'Elf-Aquitaine, Atofina regroupait toutes les activités chimiques du groupe: ARKEMA, GPN, SOFERTI, etc.

Aujourd'hui un important centre de recherche sur le cancer, le Cancéropôle, est en cours de construction sur les ruines dépolluées du site AZF.

L'activité principale de l'usine était la synthèse d'ammoniac, d'urée et de nitrates à partir de gaz naturel, produits destinés à l'agriculture (engrais azotés) et à l'industrie (explosifs de mines notamment).

[modifier] Histoire et Situation

AZF: entrée B et tour de granulation de l'urée
AZF: entrée B et tour de granulation de l'urée

Le 11 avril 1924, une loi créait l'Office National Industriel de l'Azote (ONIA). À cette époque la France importait du Chili pour 100 millions de Francs de nitrates par an. Or la construction d'une usine, selon le procédé allemand Haber-Bosch coutait autant. La ville de Toulouse fut choisie en raison de son éloignement d'un éventuel « front de l'Est », de la force hydraulique de la Garonne et de la relative proximité des mines de charbon de Carmaux (le charbon sera totalement remplacé par le gaz de Lacq en 1956).

L'usine toulousaine débuta sa production en 1927 sur des terrains libérés par la Poudrerie Nationale, à 3 km au sud-ouest du centre-ville, pour atteindre en 1983 un pic de production de 960 000 tonnes/an. L'ONIA pouvait notamment se flatter de la réputation mondiale du N.A.E.O. (Nitrate d'Ammonium Etiquette Orange). Élément constitutif des explosifs de carrière au nitrate-fioul, le N.A.E.O est un produit poreux, contrairement au nitrate agricole. L'usine de Toulouse en était le premier producteur et exportateur mondial, un standard de référence.

A proximité du site, des quartiers tels que Papus, furent bâtis pour permettre au personnel de vivre non loin de leur lieu de travail. Le stade de Gironis et le Toulouse Athlètique Club (TAC) furent aussi crées à l'initiative du comité d'entreprise de l'usine. Après la 2e guerre mondiale, les nouveaux quartiers populaires du Mirail et d'Empalot ont été construits à proximité.

En 80 ans, l'usine AZF et ses voisines ont été progressivement rattrapées par l'agglomération, alors que la dangerosité des activités du pôle chimique était d'autant mieux connue que pas moins de huit explosions meurtrières s'étaient produites depuis la création en 1666 des « Moulins à Poudre Royaux », l'ancêtre de la chimie militaro-industrielle toulousaine. On retiendra notamment une extraordinaire coïncidence, l'explosion du 21 septembre 1781, c'était aussi un vendredi en milieu de matinée, et elle ébranla aussi plusieurs maisons du quartier Saint-Michel situé à 2 km.

Le site AZF s'étendait sur plus de 70 hectares formant un quadrilatère approximatif encadré par la Garonne et la Société Nationale des Poudres et Explosifs (SNPE-ISOCHEM)à l'est, par la RN 20 à l'ouest, des voies de chemin de fer et le périphérique toulousain au nord et par d'autres entreprises de chimie (Tolochimie, Sanofi)au sud.

Le site était desservi par un raccordement ferroviaire comportant deux voies de chemin de fer se ramifiant ensuite, pour permettre la réception de chlore, de produits pétroliers, et l'expédition de l'ammoniac et des engrais azotés fabriqués sur place.

[modifier] Catastrophe

L'usine est connue principalement en raison de la catastrophe du 21 septembre 2001, lorsque un important stock d'ammonitrates y a explosé vers 10 heures 17, ravageant l'usine et les alentours, et causant d'importants dégâts humains (30 morts, plusieurs milliers de blessés) et matériels à Toulouse.

[modifier] Sources

  • Archives municipales de la ville de Toulouse
  • Revue Archistra (Histoire de la France Méridionale)N° 211-212, septembre-octobre 2001
  • Jean-Claude Bordes "de l'ONIA à Grande Paroisse, une aventure industrielle et humaine" éditions les Arts Graphiques 2004
  • Thierry Deransart, Franck Heriot, Jean-Christian Tirat, Valeurs Actuelles 2001-2007
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