Ur (Mésopotamie)

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30° 57′ 40″ N 46° 06′ 20″ E / 30.961243, 46.10551

Ancienne Mésopotamie
Euphrate · Tigre
Villes / Empires
Sumer: Uruk · Ur · Eridu
Kish · Lagash · Nippur
Empire d'Akkad: Empire d'Akkad
Babylone · Isin · Suse
Assyrie: Assur · Ninive
Dur-Sharrukin · Kalkhu
Babylonie · Chaldée
Élam · Amorrites
Hourrites · Mitanni
Kassites · Ourartou
Chronologie
Rois de Sumer
Rois d'Assyrie
Rois de Babylone
Language
Araméen
Sumérien · Akkadien
Élamite · Hourrite
Mythologie
Enuma Elish
Gilgamesh · Marduk
Situation d'Ur en Mésopotamie
Situation d'Ur en Mésopotamie

Ur (Our, Ur-Kassdim ou encore Our-Kassdim), actuellement Tell al-Muqayyar, est l'une des plus anciennes villes de Mésopotamie, sur le fleuve Euphrate et proche du golfe Persique. Elle est située dans l'actuel Irak. Elle était une ville sumérienne, très puissante au IIIe millénaire av. J.-C.

Dans l'Ancien Testament, Ur est la ville d'origine du patriarche Abraham.

Sommaire

[modifier] Histoire

La ville d'Ur fut fondée pendant la période dite d'Obeid vers la fin du Ve millénaire av. J.-C. Elle fut très riche durant la période dynastique archaïque comme en témoigne le Cimetière royal d'Ur. Après avoir été annexée par Umma et Akkad, les rois Ur-Nammou, Shoulgi et Amar-Sîn restaurent la puissance de la cité en Mésopotamie, durant la période dite de la Troisième Dynastie d'Ur (Ur III).

Après s'être déclaré indépendant du roi d'Uruk, le gouverneur Ur-Nammu se proclame roi et fait de la ville d'Ur, qu'il administrait, sa capitale. Cette nouvelle dynastie, qui s'étend d'à peu près 2112 à 2004 av. J.-C., inaugure une ère de prospérité. Durant cette période, Ur se trouve à la tête d'un veritable empire sumérien, étendant son influence sur toute la Mésopotamie : Sumer donc, Akkad, Élam et Assur.

Elle administre en nommant des gouverneurs interchangables - une quarantaine au total - qui ne dépendent que du roi. Des envoyés rendent compte au souverains de tout ce qui se passe en province. Ce dernier est le chef suprême de l'armée. À son service, il dispose de toute la démocratie la plus élaborée de l'antiquité. Toutes les transactions sont controlées quotidiennement, tandis que la gestion des richesses stockées et redistribuées procure à l'état une grande part de ses revenus ; celui-ci reçoit les contributions volontaires des gouvernements et les taxes. Tributs et butins enrichissent le trésor, des milliers de journaliers cultivent la terre, récoltent et creusent des canaux pour assurer une bonne irrigation. Un commerce prospère se développe, permettant aux villes et aux temples de s'enrichir.

La ville fut mise à sac par les Élamites et les Amorrites vers 2007 avant J.-C., perdant à jamais sa suprématie. Elle ne rayonna plus que sur le plan religieux. Elle fut abandonnée au IVe siècle av. J.-C. suite à un changement du cours de l'Euphrate.

[modifier] Description

Un fragment retrouvé dans des fouilles archéologiques
Un fragment retrouvé dans des fouilles archéologiques

La ville, défendue par un haut rempart, s'étend sur une superficie très vaste couvrant 1,2 km sur 700 m. Elle comprend deux ports sur l'Euphrate, l'un au nord l'autre à l'ouest. Elle est entièrement construite en briques crues et ses rues ont un tracé irrégulier et complexe, les murs se superposant à d'anciennes structures. La grande enceinte occupe la partie nord de la ville et mesure 350 m sur 200m. Entièrement dédiée au Dieu de la lune Nanna, elle est accessible par des portes monumentales et abrite les édifices les plus importants de la ville.

[modifier] Architecture

La ville est composée par de nombreuses habitations et des monuments. Ur possède un temple, la ziggourat (voir ci-dessous) et trois grands autres complexes monumentaux : les magasins du temple, vaste de 80 mètres de côté, la résidence officielle de la grande prêtresse du Dieu-Lune Nanna ; un palais royal qui ne sert qu'à l'occasion des cérémonies officielles, le vrai palais du souverain se trouvant dans la ville voisine de Nippur. Ur a dû faire appel à des architectes de renommée pour avoir pu construire tous ses palais.

Dans l'enceinte se trouve la nécropole royale, ou plutôt tombes royales découvertes par L. Woolley. Les tombes ont été édifiées entre les années 3000 et 2300, c'est-à-dire pendant la période d'Uruk et de Jemdet Nasr. Ces tombes contenait des objets d'orfèvrerie, d'une qualité et d'une finesse extrême, avec les corps de dizaines serviteurs.

Il existait un autre temple ; le Giparu qui est dédié à la déesse Ningal, épouse du dieu Nanna. Des habitations appartenant aux prêtresses entu ont été retrouvées.

[modifier] Ziggourat

Vers 2100 av. J.-C., les architectes d'Ur-Nammu et de Shoulgi réalisent, à Ur, dans la capitale du royaume, le premier exemple de ziggourat, en l'honneur du dieu-lune Nanna. Elle comportait trois étages, pour une hauteur de 21,33 mètres.

C'est un monument massif en briques crues, adoptant une forme rectangulaire (ou carrée) et comprenant plusieurs terrasses superposées ; munies de parements obliques, celles-ci sont d'importance décroissante et accessibles par des escaliers monumentaux. On a généralement tendance à croire que ces derniers relient la cour, où se trouve le « temple d'en bas », au somment de l'édifice, où se trouve « le temple d'en haut », aux parois étincelantes, dit-on, car revêtues de briques émaillées. Or, s'il on en juge par de nombreuses représentations de ziggourats sur des sceaux-cylindres, les Kudurrûs (stèles-frontières définissant la limite de domaines) et les reliefs mésopotamiens, il apparaît très clairement que des édifices de ce type ne supportent aucun monument. Il n'empêche que, dans ce même contexte, la ziggourat n'apparaît pas comme un élément isolé ; quelle que soit la structure, il semble qu'elle fonctionne plutôt comme un organe essentiel d'un complexe religieux important.

La ziggourat fut restaurée régulièrement, notamment par Nabonide, souverain de Babylone entre 555 et 539 avant J.-C.

[modifier] Voir aussi

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