Thomas Cromwell

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Thomas Cromwell: portrait par Hans Holbein le Jeune, mars 1532
Thomas Cromwell: portrait par Hans Holbein le Jeune, mars 1532

Thomas Cromwell (vers 148528 juillet 1540), comte d'Essex, fut un homme politique anglais, conseiller du roi Henri VIII d'Angleterre. Il est l'un des principaux acteurs de la Réforme en Angleterre.

Sommaire

[modifier] L'ascension d'un laic

Thomas Cromwell est né dans un milieu modeste, vers 1485, à Putney près de Londres. Son père Walter Cromwell aussi connu sous le nom de Smyth (1463 - 1510) était brasseur, forgeron ou encore marchand et était connu pour son ivresse permanente et ses activités illégales. Sa soeur fut l'ancêtre d'Olivier Cromwell.

Il quitte l'Angleterre dans sa jeunesse, sûrement suite à une dispute avec son père, et voyage en Europe. Il part pour l'Italie où il s'engage comme soldat dans l'armée française et combat lors de la bataille de Garigliano (21 décembre 1503). Après la défaite française, il s'échappe du champ de bataille pour Florence. Là, il se met au service de Francesco Frescobaldi, membre d'une des riches familles de marchands de la ville, à Pise, Venise et finalement aux Pays-Bas, où il entre, vers 1508, au service de négociants anglais. Agent du cardinal Bainbridge, Cromwell, qui parle latin, italien et français, rencontre, lors de son séjour à Venise les ennemis traditionnels de la papauté, qui avaient combattu contre Jules II et la ligue de Cambrai.

De retour en Angleterre, au décès de Bainbridge, employé par Thomas Wolsey il étudie le droit et gère d'importantes affaires de l'église comme laic (marié en 1519 Elizabeth Wyckes une fille d'artisan de 30 ans qui lui donne un fils Gregory). Il contribue notamment à la dissolution des monastères pour le compte de Wolsey qui souhaitait financer ainsi collège (Oxford) et école (à Ipswich).

[modifier] Le réformateur d'Henri VIII

Déjà élu au parlement de 1523 (qu'il avait trouvé particulièrement improductif), il devient vers 1530 conseiller du Parlement convoqué par Henri VIII pour obtenir le divorce de Catherine d'Aragon. Devenu conseiller du Roi, puis 'chef ministre' en 1532, il a la confiance du roi et joue un rôle majeur dans la réforme de l'église anglicane. Juridiquement cette réforme passe par le transfert des revenus d'église du pape au roi et surtout l'interdiction des appels au pape en 1533 (ce qui a pour effet d'empêcher Rome d'intervenir dans les divorces) Il théorise en outre le fait que l'Angleterre est un "empire" (ne dépendant d'aucune puissance étrangère, a fortiori du pape). Surtout, il est celui qui suggère avec le plus de force au roi d'être lui même le chef de l'église anglaise, (acte de suprématie 1534). Cela lui vaut sa nommination en 1535 - comme "Vice Régent pour les affaires spirituelles", il devient juge suprème en matière ecclésiastique (unifiant les deux provinces de Cantorbéry et York et même unifiant les lois anglaises et galloises entre 1535 et 1542). Comme vicaire général d'Henri VIII il préside à la dissolution des monastères, (visites en 1535, début des dissolution hiver 1536). Sa promotion, baron en 1536, puis comte (d'Essex en 1540), et sa politique lui valent des ennemis (en particulier une certaine propension à s'attribuer des biens d'église)

Son rôle politique s'appuie sur un réseau d'humanistes qui relaye par l'imprimerie l'esprit de réforme. (Thomas Gibson, William Marshall, Richard Morrison, John Rastell, Thomas Starkey, Richard Taverner et John Uvedale). Il ménage Erasme dans une affaire de pension supprimée, pour "être un ardant ami de votre nom."

[modifier] La chute

Ayant soutenu le roi dans son premier divorce, il l'appuie aussi dans la déposition d'Anne Boleyn et son remplacement par Jeanne Seymour, il se hâte d'encourager un nouveau mariage diplomatique avec Anne de Clèves. Ce mariage s'avère un désastre amoureux. Ses adversaires (en particulier le duc de Norfolk) en profitent pour le faire arrêter, en plein Conseil, et emprisonner en Tour de Londres. Henri le détient jusqu'à l'obtention de son divorce d'avec Anne. Il est finalement décapité par Henri VIII le 29 juillet 1540, en secret à la Tour de Londres. On[réf. nécessaire] dit même que le bourreau avait été choisi volontairement sans expérience pour rendre l'execution plus dure. Il s'y prit en tout cas à trois fois pour couper la tête de Cromwell, tête qui fut bouillie et exhibée en pique sur le Pont de Londres.

[modifier] Sources

Wikipedia britanique en anglais.

[modifier] Notes et références