The Beatles (album)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cet article traite de l'album des Beatles. Pour le groupe, voir l'article The Beatles.
The Beatles
Album par The Beatles

Sortie 22 novembre 1968
Enregistrement 30 mai - 14 octobre 1968
Studios Abbey Road et studios Trident, Londres
Durée 93:45
Genre(s) rock
rock expérimental
Producteur(s) George Martin
Label Apple
Critique AMG[1] 5/5 étoiles
Albums de The Beatles
Magical Mystery Tour (1967)
Yellow Submarine (1969)

The Beatles, souvent surnommé « l'album blanc » ou « le double blanc », est un double album des Beatles sorti le 22 novembre 1968 sous le label Apple Records.

Sa pochette ouvrante est entièrement blanche, sobriété marquant un contraste frappant avec leur album précédent. Tout aussi spartiate est le titre, simplement The Beatles, embouti en relief sur la pochette. Celle-ci contient un poster, les textes et les portraits des quatre artistes. Une légende affirme que la couverture de cet album est blanche car John Lennon voulait qu’il y soit placé une photo assez osée de lui et sa femme Yoko Ono ; pour lui c’était « soit cette photo, soit rien » et ce fut « rien ». La réalité est que Paul McCartney et Richard Hamilton ont imaginé la pochette de l'album. Ils pensaient faire un collage avec des photos des Beatles, d'enfance et d'autres ayant plus ou moins rapport entre elles sur un fond blanc.

Chaque pochette de la série initiale se verra tamponnée d'un numéro différent, prouesse technique de production qui ne sera pas renouvelée pour les sorties ultérieures de l'album en version CD.

Sommaire

[modifier] Analyse musicale

Cet album regroupe trente titres dont quatre compositions de George Harrison, parmi lesquelles le célèbre While My Guitar Gently Weeps avec un solo d'Eric Clapton. L'album se compose de recherches éparses, un mélange de titres que chacun avait composés entre février et avril 1968 lors d'un stage de méditation transcendantale à Rishikesh au nord de l'Inde, dans l'ashram du Maharishi Mahesh Yogi et arrangés dans son coin aux studios d'Abbey Road.

C'est l'album du début de la fin, où commencent à se manifester les dissentiments entre les membres. La présence de Yoko Ono dans le studio aux côtés de John Lennon, indispose fortement ses camarades. Une production avec des orchestres, des guitares acoustiques pour la moitié des morceaux et des mixages élaborés, mais plus guère d’unité hormis quelques brèves références mutuelles des chansons entre elles. Même l’humour (Back in the U.S.S.R. en référence au Back in the USA de Chuck Berry, et plaçant l’expression « Georgia... is on my mind ») ne semble plus percuter. Cet album est presque aux antipodes du précédent. Le travail expérimental Revolution 9 de John et Yoko, inspiré des travaux d’Edgar Varèse, que George Martin supplie John de retirer de l’album (sans aucune chance, puisque c’est un double) achèvera de déconcerter le public, qui avait pourtant bien accueilli naguère Tomorrow Never Knows.

L’album est double, donc, et chacun de ses membres compositeurs y place et y chante tout ce qu’il veut. Mais souvent sans plus guère s’occuper des autres qu’il n'utilise alors que comme simples musiciens de studio. Il y a cependant quelques exceptions notables, comme lors des enregistrements des titres Yer Blues ou Helter Skelter, ou le groupe retrouve toute sa cohésion et se déchaîne... À l’écart de toutes ces tensions, Ringo Starr joue de son mieux, lui qui seul de tous ne semble guère désireux de tirer la couverture à lui. Lassé par ces tensions, il claque même la porte et part en vacances en Sardaigne en plein coeur des sessions. Les Beatles continuent à enregistrer et Paul McCartney tient la batterie sur les titres Back in the U.S.S.R. et Dear Prudence. Ringo finit par revenir pour découvrir sa batterie couverte de fleurs dans le studio 2 d'Abbey Road. Ce sera d'ailleurs le seul qui restera en bons termes avec tous les autres lors de la séparation, et les réunira d’ailleurs tous aussi — mais séparément — dans un de ses futurs albums, Ringo.

La série Anthology qui sortira longtemps après montrera que la chanson Not Guilty, de George Harrison, et qui fut plus tard un de ses succès, avait été enregistrée lors de cette session, mais n'avait pas été en fin de compte placée sur le disque.

« Est-ce la fin des Beatles ? » s’interroge en France le magazine Rock & Folk au moment de la sortie du disque qui connait bien sûr, comme tous les albums des Beatles, un retentissant succès commercial à travers le monde.

[modifier] Réception

Le gourou Charles Manson a entendu dans l'album blanc, en particulier sur Helter Skelter et sur Piggies, un appel au meurtre. Ses fidèles et lui ont ainsi assassiné Sharon Tate, la femme de Roman Polanski, et auraient chanté en choeur le Piggies de George Harrison, dans la voiture après avoir commis leur crime. Au procès de Charles Manson, John Lennon en personne a témoigné en disant de Helter Skelter qu'il sagissait tout simplement de rock'n'roll, rien de plus[réf. nécessaire].

[modifier] Le Grey Album

En 2004, le DJ/producteur Danger Mouse reprend des morceaux de l'album blanc dans The Grey Album, un album de remixes "mashup" mêlant des samples des Beatles avec des versions acapella du Black Album du rappeur Jay-Z. Il est bien connu que "blanc" + "noir" = "gris"...

[modifier] Liste des chansons

Toutes les chansons sont écrites par John Lennon et Paul McCartney, sauf où mentionné.

[modifier] Face 1

  1. Back in the U.S.S.R. – 2:43
  2. Dear Prudence – 3:54
  3. Glass Onion – 2:18
    • Chant : John Lennon
  4. Ob-La-Di, Ob-La-Da – 3:09
    • Chant : Paul McCartney
  5. Wild Honey Pie – 0:53
    • Chant : Paul McCartney
  6. The Continuing Story of Bungalow Bill – 3:14
    • Chant : John Lennon
  7. While My Guitar Gently Weeps (George Harrison) – 4:45
  8. Happiness is a Warm Gun – 2:43
    • Chant : John Lennon

[modifier] Face 2

  1. Martha My Dear – 2:28
    • Chant : Paul McCartney
  2. I'm So Tired – 2:03
    • Chant : John Lennon
  3. Blackbird – 2:18
    • Chant : Paul McCartney
  4. Piggies (George Harrison) – 2:40
    • Chant : George Harrison
  5. Rocky Raccoon – 3:41
    • Chant : Paul McCartney
  6. Don't Pass Me By (Ringo Starr) – 3:50
    • Chant : Ringo Starr
  7. Why Don't We Do It in the Road? – 1:42
    • Chant : Paul McCartney
  8. I Will – 1:46
    • Chant : Paul McCartney
  9. Julia – 2:54
    • Chant : John Lennon

[modifier] Face 3

  1. Birthday – 2:43
    • Chant : Paul McCartney
  2. Yer Blues – 4:01
    • Chant : John Lennon
  3. Mother Nature's Son – 2:48
    • Chant : Paul McCartney
  4. Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey – 2:25
    • Chant : John Lennon
  5. Sexy Sadie – 3:15
    • Chant : John Lennon
  6. Helter Skelter – 4:30
    • Chant : Paul McCartney
  7. Long, Long, Long (George Harrison) – 3:04
    • Chant : George Harrison

[modifier] Face 4

  1. Revolution 1 – 4:16
    • Chant : John Lennon
  2. Honey Pie – 2:41
    • Chant : Paul McCartney
  3. Savoy Truffle (George Harrison) – 2:55
    • Chant : George Harrison
  4. Cry Baby Cry – 3:02
    • Chant : John Lennon
  5. Revolution 9 – 8:21
    • « Collage musical » instrumental créé par John Lennon et Yoko Ono
  6. Good Night – 3:11
    • Chant : Ringo Starr

[modifier] Notes et références

  1. Stephen Thomas Erlewine, « The Beatles (White Album): Overview », All Music Guide. Consulté le 16 mars 2008