Théâtre de Caen

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Théâtre de Caen
Type Salle de spectacles
Lieu Caen
Inauguration 1963
Architecte Alain Bourbonnais et François Carpentier
Places 1060
Utilisation Opéra, Théâtre, Danse, Jazz, Musique
Gestion Ville de Caen
Site internet http://www.theatre.caen.fr

Le théâtre de Caen est le principal théâtre de la ville de Caen. Détruit en 1944, il a été reconstruit après la guerre.

Sommaire

[modifier] Histoire

L'ancienne salle de la Comédie après sa reconversion en entrepôt de tabac.
L'ancienne salle de la Comédie après sa reconversion en entrepôt de tabac.

Pendant des siècles, les concerts et représentations théâtrales à Caen se sont déroulés principalement dans la rue, notamment Place Royale ou en haut de la rue aux Namps (alors bordée par des galeries couvertes). Comme il était d'usage, l'université de Caen possédait une troupe théâtrale de qualité. Avant chaque représentation, les étudiants défilaient dans les rues avec torches et bâtons afin d'interpeller les badauds. Ces manifestations offraient aux élèves des facultés l'occasion d'exprimer leur mécontentement, notamment envers les autorités royales ; en 1480 par exemple, la farce des pattes d'ouintes[1] leur permit d'afficher leur opposition à la décision du roi Charles VII de faire payer une taxe aux facultés en dépit de leurs privilèges. Installés au Collège du Mont de 1609 à 1763, les Jésuites organisaient régulièrement avec leurs élèves des pièces de théâtre lors de la distribution des prix en août ou pour accueillir des notables[2].

Le théâtre de Caen, construit en 1838 et détruit en 1944.
Le théâtre de Caen, construit en 1838 et détruit en 1944.

La première véritable salle de spectacle de Caen, la salle de la Comédie, ouvre en 1765 à Saint-Jean près de l'entrée du Cours-la-Reine (actuel Cours Général de Gaulle)[3]. Jugée incommode, la salle de spectacle est remplacée par un nouveau théâtre construit par l'architecte de la ville (Monsieur Guy) à l'extrémité du pont Saint-Jacques sur les bords de la Noë[4] . Le bâtiment, inauguré le 23 avril 1838 et rénovée en 1879, occupe un terrain de 22 mètres de large pour 43 mètres de longueur. Sa façade de style classique se compose d'un péristyle en saillie formé par six colonnes d'ordre toscan et corinthien, ainsi que d'un fronton orné d'un bas-relief représentant la Renommée. À l'intérieur, la salle de forme circulaire, pouvant accueillir 1000 spectateurs, est ceinte par trois niveaux de loges, décorée dans un style Renaissance par M. Séchan[5].

Cette salle est détruite lors des bombardements de 1944. Engagée en 1945 comme responsable des spectacles au sein de l'Office Municipal de la Jeunesse (OMJ), Jo Tréhard fonde en 1947 le centre régional d'art dramatique qui s'installe en 1949 dans un baraquement militaire. Du fait de sa forme, la salle de spectacle est rapidement surnommée le Tonneau. Jo Tréhard est ensuite désigné responsable de la reconstruction du théâtre à l'emplacement de l'ancienne salle détruite en 1944[6]. Le choix des architectes s'avére difficile et à l'issue d'un concours deux architectes sont désignés. Alain Bourbonnais dont le projet est en phase avec les idées de Jo Tréhard se voit confier la conception de l'intérieur de la salle, alors que François Carpentier construit les façades. Le nouveau bâtiment occupe une surface de 73 mètres sur 40 mètres. En 1961, Jo Tréhard fonde la Compagnie du Théâtre de Caen et en avril 1963 la salle devient Théâtre-Maison de la Culture (TMC). La programmation novatrice et indépendante farouchement défendue par Jo Tréhard connait un certain succès (12 000 abonnés en 1967), mais la municipalité et la bourgeoisie caennaise, plus favorables à un théâtre de variété, se montrent très hostile envers le TMC. Suite aux violents événements de mai 1968, la municipalité, propriétaire des lieux, profite du désengagement de l'État en matière culturel pour réclamer l'usage des locaux. La troupe de Jo Tréhard fonde alors un nouveau théâtre dans une salle de patronage, l'actuel Comédie de Caen de la rue des Cordes.

[modifier] Programmation

Les fonds du Théâtre de Caen[7] sont riches de :

  • 2 maquettes planes et en volume de décors
  • 150 costumes et accessoires de costume
  • 10 dessins
  • 200 clichés
  • 100 vidéocassettes
  • 20 audiocassettes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. La farce de Pates-Ouaintes, T. Bonnin, Évreux, 1843 [(fr) texte intégral (page consultée le 29 mai 2008)]
  2. La Bibliothèque munipale de Caen a toujours en sa possession le texte et la distribution d'une dizaine de pièces.
  3. Le bâtiment se situait à l'emplacement de l'actuel temple protestant et de son parking. Transformé en entrepôt des tabacs après sa désaffection, le bâtiment fut détruit en 1944. Il a laissé son nom à la rue dans lequel il était situé : rue de l'Ancienne Comédie.
  4. Ce bras de l'Orne a été recouvert en 1860 et coule aujourd'hui sous une voûte au dessous de l'actuel boulevard Maréchal Leclerc.
  5. Description offerte par Guillaume-Stanislas Trébutien dans son ouvrage Caen : précis de son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, Caen, A. Hardel, 1855 (réimp. Brionne, le Portulan, Manoir de Saint-Pierre-de-Salerne 1970).
  6. L'actuel théâtre est toutefois légèrement décalé par rapport à l'ancienne salle.
  7. Source : répertoire des arts du spectacle