Théâtre (bâtiment)

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Une salle de théâtre est une salle de spectacle où se joue du théâtre.

Étymologiquement, le mot théâtre vient du grec « Theatron » qui désignait les gradins, l'endroit où l'on voit.

Théâtre

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Décorateur
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Voir aussi

Pièce - Salle
Histoire - Genres
Festivals - Récompenses
Techniques

Le portail du théâtre
Le projet théâtre

Sommaire

[modifier] Le théâtre antique

Les deux grands modèles de théâtre antique sont ceux de type grec et de type romain. Ils se subdivisent en :

  • théâtre grec classique avec koilon à gradins rectilignes (type Thorikos), sans bâtiment de scène construit en pierre ;
  • théâtre oriental hellénistique avec bâtiment de scène à proskènion et front de scène à baies et avec koilon à gradinsen demi-cercles outrepassés (type Épidaure, Oropos ou Priène) ;
  • théâtre occidental hellénistique avec bâtiment de scène à proskènion et front de scène à portes orné d'ordres engagés superposés et avec koilon semi- circulaire (type Ségeste ou Tyndaris) ;
  • théâtre impérial de type micrasiatique avec front de scène à cinq portes et koilon en demi-cercle outrepassé (type Hiérapolis, Pergé ou Sidé) ;
  • théâtre impérial avec front de scène à trois portes et cavea en demi-cercle soudé au bâtiment de scène. Dans cette catégorie, on distinguera les caveae adossées des caveae construites sur structures creuses et les différents fronts de scènes selon qu'ils sont rectilignes (type Philippopolis ou Aspendos), pourvus d'une niche médiane arquée et de deux niches latérales rectangulaires (type Orange ou Mérida), d'une niche médiane rectangulaire et de deux niches latérales arquées (type Bénévent ou Taormine) ou de trois niches arquées (type Lepcis Magna, Sabratha ou Bosra) ;
  • théâtre gallo-romain (type Sanxay, Saint Marcel ou Drevant) ;
  • théâtre avec front de scène et arène prévue dès la conception pour recevoir des chasses et des combats de gladiateurs (type Stobi ou Héraclée de Lyncestide).

[modifier] Le théâtre Grec

théâtre d'Epidaure, Grèce
théâtre d'Epidaure, Grèce

Les édifices à gradins de la Crète minoenne mis à part, l'architecture théâtrale semble apparaître en Grèce dans le courant du VIe. s. av. J.- C., à l'époque où sont institués le programme des grands concours religieux et les règles de leurs épreuves. Dans le même temps furent sans doute créés trois types monumentaux pour recevoir les trois types d'épreuves distinguées par les Grecs. Les épreuves hippiques prenaient place dans l'hippodrome, les épreuves gymniques dans le stade et les épreuves dites « musicales », car elles avaient partie liée avec les Muses, dans le théâtre. Les édifices de spectacle du VIe s. accueillaient les spectateurs sur des gradins de bois, montés sur des échafaudages. Ils sont connus par des textes et par des représentations sur des vases. Les plus anciens vestiges de théâtres retrouvés remontent au Ve s. et se répartissent dans la péninsule hellénique entre la Béotie et le Nord-Est du Péloponnèse en passant par l'Attique. Tous les théâtres de Grèce ont en commun certaines caractéristiques. Leurs koilons sont adossés à des éminences naturelles, taillées ou aménagées pour l'occasion et si nécessaire complétées par des remblais que peuvent contenir des murs de soutènement. Les gradins de pierre, quand ils existent, prennent la forme de simples degrés, avec une face antérieure et un lit supérieur plans. Dans plusieurs édifices, seul le premier rang est occupé par des trônes derrière lesquels un terrain déclive accueillait les spectateurs assis par terre ou sur des bancs de bois. La partie centrale du koilon est toujours composée de gradins rectilignes. Parfois, elle est complétée par deux ailes de gradins qui, vers leurs extrémités antérieures, divergent par rapport à l'axe du monument. Aucun koilon n'est divisé par des circulations horizontales. L'orchestra est de forme allongée, trapézoïdale ou rectangulaire. Elle est accessible latéralement par de larges parodos, qui jamais ne sont obturées par des portes. Nulle part n'a été retrouvé de mur d'un éventuel bâtiment de scène, mais les textes dramatiques conservés ne laissent pas douter qu'il en existait au moins en Attique, construits avec des matériaux périssables. Parmi les édifices qui remontent au Ve s. le mieux conservé est celui de Thorikos (Attique, Grèce), mais le plus important au regard de l'histoire architecturale et littéraire est celui du sanctuaire de Dionysos Éleuthéreus à Athènes.

Une série de gradins rectilignes, taillés dans le rocher, a été trouvée à Syracuse et datée du Ve s. par comparaison avec les dispositifs de Grèce, bien que l'on manque d'arguments pour justifier une datation si haute. À l'époque classique les différents types de spectacles montés dans les théâtres de Grèce étaient connus en Sicile et la Grande Grèce, mais il n'existait pas en Occident de grands concours de musique, de danse et de drame. En l'absence de vestiges d'édifices qui aient pu recevoir ces divers spectacles, on suppose que les représentations étaient données dans des constructions éphémères, comparables à celles représentées sur les vases dits « phlyaques », produits en Italie du sud entre le début et le troisième quart du IVe s. av. J.-C. Ceux-ci portent en effet la représentation de scènes de comédies attiques dans lesquelles les acteurs jouent sur des estrades de bois temporaires. Le recours à un tel équipement invite à croire qu'il n'était pas à cette époque d'édifice en pierre apte à recevoir les représentations.

Il s'en construisit plusieurs à partir de la seconde moitié du IVe s. et tout au long de l'époque hellénistique en Italie méridionale, à Locres et à Métaponte, mais plus encore en Sicile, à Akrai, Héracléa Minoa, Iaitas, Morgantina, Ségeste, Solonte, Syracuse ou Tyndaris, pour ne citer que les théâtres dont les vestiges sont les mieux conservés. Avec leurs koilons à gradins arqués et leurs bâtiments de scène à estrade haute, ils ne sont pas sans rappeler leurs contemporains de Grèce. Dans le détail, cependant, les différences ne sont pas négligeables. Les koilons sont en demi-cercle, mais rarement outrepassés. Le plus souvent les murs de soutènement antérieurs sont parallèles au front du bâtiment de scène. Les orchestras semi-circulaires ont des surfaces relativement réduites. Les parodos sont étroites, car les bâtiments de scène sont généralement proches des koilons. Les proskènions sont de hauteurs comparables à ceux de Grèce, mais leurs fronts sont parfois murés et décorés d'atlantes ou de caryatides. Leur profondeur est dans plusieurs édifices relativement importante, atteignant 4,50 m et dépassant parfois les 6 m. Le front de l'étage des skènès donnant sur la couverture du proskènion est percé non pas de larges baies, mais de trois portes que les artistes atteignent par des escaliers situés à l'intérieur de la skènè. Dans plusieurs édifices, il est orné de colonnes doriques engagées et surmonté d'une sorte d'attique aveugle, lui aussi orné de pilastres ou de demi-colonnes. De part et d'autre du proskènion, la skènè présente dans plusieurs monuments des avant-corps à étages.

De telles différences morphologiques avec les théâtres de Grèce induisent un type d'utilisation des édifices scéniques en Italie du sud et en Sicile distinct de celui reconnu dans la péninsule hellénique et dans les Cyclades. En Occident, les acteurs jouaient habituellement sur le proskènion et non dans l'orchestra. Les modèles monumentaux mis au point en Grèce au début de l'époque hellénistique ont probablement eu une influence sur l'architecture théâtrale occidentale, mais ils n'ont pas été simplement exportés dans ces régions. Ils le furent en revanche en Orient ou, du moins, dans les grandes cités de la côte occidentale de l'Asie mineure, où furent construits, à partir de la fin du IVe s. av. J.-C., des édifices étroitement apparentés à ceux de Grèce.

L'ensemble du bâtiment théâtral grec comportait, outre l'hémicycle pour le public (le Theatron) pouvant contenir jusqu'à quinze mille spectateurs.

  • Les paradoi, chemin entre le theatron et le proskenion pour le passage du chœur et d'une partie des acteurs.
  • La thymélée, autel de Dionysos
  • L'orchestre, aire de jeu de 20m de diamètre
  • Le proscénium (proskénion) où jouaient également les acteurs
  • La scène (Skéné) qui servait de coulisses et à entreposer les éléments de décors.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Théâtre romain

Théâtre romain à Athènes
Théâtre romain à Athènes
Théâtre antique de Pompéi
Théâtre antique de Pompéi

Le théâtre romain apparait en Italie (Tusculum, Pompéi), au début du Ier s. av. J.-C., en prenant modèle sur le grec, à quelques différences notoires. Les théâtres sont construits en ville au lieu d'utiliser des collines naturelles pour former les gradins du public. L'orchestre devient demi-circulaire, et accueille quelques spectateurs privilégiés ; les acteurs jouent alors davantage sur le proscenium qui est élargi pour leur laisser plus de place.

Ces théâtres se caractérisent par des bâtiments de scène à estrade profonde (pulpitum) bordée par un front de scène percé de trois portes et orné de colonnes qui se dressent sur des podiums et sont détachées du mur de fond. Ces caractéristiques sont présentes dans le théâtre de type « romain » dont la gestation trouve son terme à Rome avec le théâtre de Pompée, en 55 av. J.-C., et celui de Marcellus, inauguré dans les années 20 av. J.-C. Le théâtre devient alors un édifice unitaire et indépendant du relief naturel. La conque semi-circulaire des gradins est portée par des murs rayonnants surmontés de voûtes, dont la maîtrise de l'opus caementicium facilite la réalisation. Dans cette structure creuse sont ménagés des passages couverts qui desservent les différentes zones de la cavea. Les gradins et parfois des tribunes réservées aux organisateurs des spectacles couvrent les parodos. La cavea est conjointe au bâtiment de scène, la longueur de celui-ci s'assimilant au diamètre de celle-là. Dans certains édifices un portique couronne les gradins. Peu développée, l'orchestra est pavée et reçoit les fauteuils mobiles des dignitaires. Tout le spectacle se déroule dorénavant sur la profonde estrade du bâtiment de scène. Un rideau, qui s'abaisse au début des spectacles, peut momentanément la cacher aux yeux des spectateurs. Derrière lui se dresse le front de scène, un mur dont le sommet règne avec celui de la cavea et qui, à ses extrémités, fait retour vers l'orchestra, définissant ainsi les flancs de l'estrade. Il est orné de placages de marbre, de statues contenues dans des niches et d'un ou de plusieurs niveaux superposés de colonnes dégagées. Derrière le mur de scène se trouvent généralement des vestiaires et des foyers. Les théâtres les mieux conservés du monde romain, ceux d'Orange (France), d'Aspendos (Turquie) et de Bosra (Syrie), portent la trace d'auvents qui couvraient le front de scène et l'estrade. Dans plusieurs monuments les gradins étaient ombragés par les vela, pièces de tissus montées sur des cordes, elles-mêmes fixées à des mâts.

D'une région à l'autre de l'Empire et à l'intérieur d'une même province, des théâtres de formes sensiblement différentes ont coexisté. La plupart des villes qui possédaient des édifices antérieurs au Ier s. av. J.-C. les ont conservés ou en ont seulement modifié le bâtiment de scène. En Asie mineure, où les traditions hellénistiques étaient fortement enracinées, le koilon adossé en demi-cercle outrepassé et le bâtiment de scène à estrade d'une hauteur équivalente à celle d'un proskènion restent fréquents. Le front de scène y est généralement percé de cinq portes alors qu'il n'en comporte que trois en Occident. Il est orné de colonnes implantées parallèlement à un mur de scène rectiligne, tandis que dans le reste de l'Empire des dispositions plus variées avec une ou plusieurs incurvations du mur et de la colonnade sont adoptées dès le Ier s. Dans les provinces d'Aquitaine, de Lyonnaise et de Belgique, le théâtre dit de type gallo-romain associe une cavea adossée, outrepassant souvent en demi-cercle et parfois garnie de gradins de bois, à un bâtiment de scène qui se réduit à une profonde estrade installée dans l'orchestra et à un mur de scène masquant la coulisse.

Apparu pour servir de cadre à des concours et plus généralement à des spectacles musicaux, orchestiques et dramatiques, le théâtre a aussi servi, au cours de son histoire, à d'autres réunions, dont certaines ont nécessité des transformations du bâtiment. Dans les cités de l'Orient grec il a reçu des assemblées politiques. Il a aussi servi, à l'époque impériale, pour des chasses et des combats de gladiateurs aussi bien en Gaule qu'en Orient ou en Afrique. Les gradins ont alors été séparés de l'orchestra par de fortes dénivellations, par des murets ou par des grilles et des filets, tandis que des refuges étaient aménagés pour les chasseurs. Quelques théâtres ont même été conçus dès leur construction pour les spectacles de l'arène. Certaines orchestras ont été transformées en bassins pour recevoir des mimes aquatiques, qui semblent avoir été prisés au IVe s.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Les théâtres européens

[modifier] Théâtre élisabéthain

Le théâtre du Globe à Londres
Le théâtre du Globe à Londres

Construit sur le modèle des auberges, le théâtre élisabéthain est une construction en rond et en bois (« wooden O » dit Shakespeare), la scène et les places assises sont protégées par un toit, tandis que le parterre est à ciel ouvert.

L’acteur joue à la fois sur le balcon qui se trouve au-dessus de la scène et où se trouvent les musiciens (cette galerie peut symboliser un rempart, une tour, ou le célèbre balcon de Roméo et Juliette), la scène avancée permet à l’acteur d'établir un lien direct avec le public qui l'entoure de trois côtés : la proximité fait que l'action dramatique se déroule presque au milieu des spectateurs.

L’accès était ouvert à tous, mais les places étaient différentes selon la catégorie sociale du spectateur : les plus riches avaient des places assises, à l’abri et situées légèrement en hauteur ; les plus pauvres se trouvaient debout au parterre exposés aux intempéries, mais au plus près de la scène ; les Lords avaient leurs loges à côté des musiciens, ils assistaient donc au spectacle en voyant plutôt les acteurs de dos mais étaient eux-mêmes vus de tout le reste du public...

[modifier] Articles connexes

[modifier] Théâtre espagnol

Les théâtres du Siècle d'or espagnol, appelés « corrales de comedias », ressemblent aux théâtres élisabéthains, de par leur construction, leur organisation et leur disposition scénique.

Le corral de comedias est aménagé dans l’espace clos, rectangulaire et à ciel ouvert de la cour centrale d’un groupe de maisons. La scène est disposée à une extrémité ; des loges et des galeries sur plusieurs étages occupent les trois autres côtés. La scène et les galeries sont protégées par un toit en surplomb. La cour centrale, ou patio, forme un parterre à ciel ouvert.

Le placement des spectateurs dépendait de leur position sociale, mais aussi de leur sexe. Les hommes du peuple se tenaient debout dans le patio. Les femmes devaient s’asseoir dans la « cazuela », une sorte de loge en hauteur, face à la scène. Les fenêtres grillagées et les balcons en étage des édifices attenants servaient de loges réservées aux familles les plus riches. Des sièges en gradins disposés le long des murs, sous ces loges, procuraient des places de catégorie intermédiaire.

[modifier] Articles connexes

gaga

[modifier] Le théâtre asiatique

[modifier] Théâtre japonais

Scène de Nô
Scène de

La scène du théâtre nô procède du dispositif chinois : un quadrilatère à peu près nu (excepté le kagami-ita, peinture d'un pin au fond de la scène) ouvert sur 3 côtés entre les pilastres de cèdre qui en marquent les angles. Le mur à droite de la scène est appelé kagami-ita, tableau-miroir. Une petite porte y est ménagée pour permettre l'entrée des musiciens et du chœur. La scène, surélevée, est toujours surmontée d'un toit, même en intérieur, et entourée au niveau du sol de gravier blanc dans lequel sont plantés de petits pins au pied des piliers. Sous la scène se trouve un système de jarre de céramique amplifiant les sons lors des danses. Les détails de ce système sont l'apanage des familles de constructeurs de scènes de nô.

L'accès à la scène se fait pour les acteurs par le hashigakari, passerelle étroite à gauche de la scène, dispositif adapté ensuite au kabuki en Chemin des fleurs (hanamichi). Considéré comme partie intégrante de la scène, ce chemin est fermé côté coulisses par un rideau à cinq couleurs. Le rythme et la vitesse d'ouverture de ce rideau donne au public des indications sur l'ambiance de la scène. La longueur du hashigakari impose des entrées spectaculaires. Cet élément ainsi que les propriétés de résonance de la scène obligent les acteurs à utiliser un pas glissé particulier, sans choc des pieds sur le sol et les hanches très basses.

Du fait de la large ouverture de la scène, le public est disposé pratiquement sur trois côtés. De ce fait, l'acteur doit prêter une attention particulière à son placement. Les masques limitant sévèrement son champ de vision, l'acteur utilise le pilier avant gauche de la scène pour se positionner.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Voir aussi