Taxman

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Taxman
Chanson par The Beatles
extrait de l’album Revolver
Sortie Royaume-Uni 5 août 1966
Enregistrement du 20 au 22 avril 1966
aux studios Abbey Road
Durée 2:39
Genre(s) rock
Auteur(s) George Harrison
Producteur(s) George Martin
Label Parlophone
Pistes de Revolver
Eleanor Rigby

Taxman est une chanson du groupe britannique The Beatles. Elle a été écrite par George Harrison[1],[2] et elle ouvre l’album Revolver sorti en 1966.

Sommaire

[modifier] Genèse de la chanson

George Harrison eut l’idée de la chanson en voyant le peu d’argent qu’il lui restait après avoir payé ses impôts au percepteur (« taxman » en anglais). La fin des tournées effrénées lui permettant enfin d’examiner avec attention sa comptabilité, il s’aperçut effectivement que ses revenus étaient imposés au taux maximal, à savoir 96 %, et qu’il n’avait pas autant d’argent qu’il l’avait imaginé[1]. Il déclara : « J’ai écrit Taxman quand j’ai réalisé pour la première fois que même si nous commencions à gagner de l’argent, nous en perdions en fait la majorité en taxes. C’était, et c’est toujours typique »[3].

Le rapport de George Harrison à l’argent est d’ailleurs très particulier au sein du groupe. En effet, dès leurs débuts, il était le seul à relire entièrement les contrats, afin de savoir très exactement combien ils gagnaient. Il prendra peu à peu ses distances avec l’argent au fur et à mesure de son intérêt croissant pour les religions orientales[4].

La version finale et enregistrée de la chanson a été beaucoup retravaillée. La première version montrait une totale absence d’humour. Les rimes étaient également moins riches, « get some bread » rimant avec « before you’re dead ». Elle ne faisait pas non plus mention du Premier ministre britannique Harold Wilson et du leader de l’opposition, Edward Heath. Ces deux hommes politiques furent cités plus tard, lors de l’enregistrement, devenant ainsi les deux premières personnes vivantes à être citées dans une chanson des Beatles[1].

John Lennon a expliqué dans son interview au magazine Playboy en 1980 qu’il a injecté quelques idées dans la chanson[3],[5]. Cependant, il n’est pas cité lorsque George Harrison relate la genèse de la chanson dans son autobiographie, I, Me, Mine, fait qui le contrariera beaucoup[1].

[modifier] Enregistrement

La chanson fut enregistrée du 20 au 22 avril 1966. Contrairement à l’habitude, c’est Paul McCartney qui joue le solo de guitare après les deux premiers couplets et le pont — on l’entend en fait deux fois, puisqu’il est également « copié-collé » à la fin du morceau —, alors que c’était plutôt le rôle de George[6]. Ce dernier se montre toutefois très satisfait du résultat, en expliquant que Paul y a ajouté une « petite touche indienne » pour lui[3].

A noter que sur l'album sorti en France, le comptage du début (one, two, three, four), accompagné d'un bruit de billets, a disparu, sans doute parce qu'il a été pris pour des informations techniques de début de bande. Cette disparition d'une intro avait déjà eu lieu pour la version américaine de Roll over Beethoven deux ans plus tôt.

[modifier] Structure musicale

[modifier] Analyse des paroles

Dans la chanson, George Harrison incarne non pas une victime du système mais un percepteur particulièrement zélé, prêt à taxer tout et n’importe quoi :

« Si vous conduisez une voiture, je taxerai la rue
Si vous essayez de vous asseoir, je taxerai votre siège
Si vous avez trop froid, je taxerai la chaleur
Si vous allez vous promener, je taxerai vos pieds »

Ce collecteur explique également que si 5% (pourcentage restant des revenus après taxation) paraissent insuffisants, il faut plutôt le remercier de ne pas tout prendre ! Harold Wilson et Edward Heath, alors respectivement Premier ministre et leader de l’opposition, sont cités dans la chanson d’une façon moqueuse pour leur contribution aux lois sur l’imposition.

Plus loin, les droits de succession — paiement des impôts après sa mort, un comble pour Harrison — sont également repris, dans le passage Now my advice for those who die : declare the pennies on your eyes (« Maintenant mon conseil pour ceux qui meurent : déclarez les pennies sur vos yeux »)[7].

Au cours de sa carrière solo, George Harrison a lui-même interprété sa chanson à plusieurs reprises, et les paroles ont dû évoluer en fonction des problématiques de l’actualité. Ainsi, lors de sa tournée au Japon en 1991, les politiciens cités sont le britannique John Major, l'américain George Bush, et le russe Boris Eltsine. Les thèmes abordés comprennent également la TVA et les personnes obèses, dont le taxman est prêt à taxer la graisse[8].

[modifier] Reprises par d’autres artistes

D’autres artistes ont repris la chanson parmi lesquels:

  • Music Machine sur Turn On the Music Machine (1966) ;
  • Junior Parker sur The Outside Man (1970);
  • Black Oak Arkansas sur Ain’t Life Grand (1975) ;
  • Deighton Family sur Mama Was Right (1980) ;
  • Rockwell, alias Kenneth Gordy (1984) ;
  • Gérard Pansanel & Antonello Salis (1990) ;
  • Yukihiro Takahashi sur Mr YT (1994) ;
  • Stevie Ray Vaughan sur Greatest Hits (1995);
  • Rootjuice sur Rhubarb (1997) ;
  • Tom Petty and the Heartbreakers au Concert for George (2003).
  • Bill Wyman's Rhythm Kings sur Just for a Thrill (2004) ;
  • Nickel Creek sur Telluride Bluegrass Festival : Thirty Years(2005) ;
  • Franz Ferdinand sur le DVD You Could Have It So Much Better (2005) ;
  • Beatallica l'a mélangé avec Enter Sandman de Metallica ;
  • Weird Al Yankovic en a fait une parodie intitulée Pac-Man.

[modifier] Personnel

[modifier] Notes et références

  1. abcd Steve Turner, L’Intégrale Beatles: les secrets de toutes leurs chansons (A Hard Day’s Write), Hors Collection, 1999, 285 p. (ISBN 2-258-06585-2)
  2. George Harrison, I, Me, Mine, Chronicle Books, 1980 (ISBN 0811837939)
  3. abc (en) Notes sur Revolver sur The Beatles Interview Database [lire en ligne]
  4. Hunter Davies, Les Beatles, la biographie, Le cherche midi, 2004 (ISBN 2-74910-211-1), p. 349
  5. David Sheff, All We Are Saying: The Last Major Interview with John Lennon and Yoko Ono, St. Martin’s Press, New York, 2000 (ISBN 0-312-25464-4)
  6. (en) Mark Lewisohn, The Complete Beatles Recording Sessions: The Official Story of the Abbey Road Years, Hamlyn, Londres, 1988 (ISBN 0-600-55784-7)
  7. George Harrison, John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr, The Beatles Anthology, Seuil, 2000 (ISBN 2-02-041880-0)
  8. Voir les paroles chantées lors du concert

[modifier] Liens externes et sources