Succession écologique

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Dans le domaine de l'écologie, l'expression succession écologique décrit le processus naturel d'évolution et développement de l'écosystème d'un stade initial (sur néosol, sol vierge ou après une perturbation, à un stade théorique, dit climacique ;

La recolonisation d'un milieu perturbé passe par différents stades, du stade pionnier au stade théorique du Climax. Ici le boisement par des essences pionnières commence à gagner sur la strate herbacée
La recolonisation d'un milieu perturbé passe par différents stades, du stade pionnier au stade théorique du Climax. Ici le boisement par des essences pionnières commence à gagner sur la strate herbacée

La « succession écologique » est donc l'ensemble théorique des étapes décrivant - dans les 3 dimensions et dans le temps - un cycle évolutif, théorique et complet, pour un lieu donné.

La « succession » s'apprécie du point de vue de l'écologie du milieu, et donc de manière systémique, en terme d'espèce mais aussi de structure d'occupation de l'espace.
Ce cycle correspond aussi à une succession d'habitats et de communautés vivantes (succession de biocénoses).

Sommaire

[modifier] Processus complexe

La succession est caractérisée par une série d'étapes, mais aussi en fond par des processus constants de recyclage de la nécromasse par les espèces nécrophages, détritivores et saproxylophages en sont un des éléments importants ; aspects souvent ignorés ou probablement sous-estimés, incluant des aspects "puits de carbone" qui prennent toute leur importance face aux menaces de changement climatique.
Certains auteurs estiment certains que nombre de ces processus sont mis en péril par les activités humaines avec par exemple l'élimination de l'environnement terrestre

- de la matière organique et de l'humus, au profit de sols de plus en plus minéraux, dégradés et instables ;
- des embâcles naturels ;
- des cadavres de la grande faune mammifères (privant la faune nécrophage d'une grande partie de sa nourriture, et l'empêchant de redistribuer les sels minéraux et nutriments qu'ils y récupéraient autrefois ;
- de l'équivalent pour le monde végétal des cadavres de grands mammifères ; les gros et très gros bois-morts...

[modifier] Processus itératif

Si ce processus peut être théoriquement décrit, à une échelle locale comme un processus régulier. Il est est dans la réalité régulièrement interrompu par différents aléas (perturbations anthropiques et/ou naturelles du milieu). Il est donc itératif.
Ceci explique qu'aux échelles paysagères ou supérieures, dans un même milieu (forestier par exemple), divers habitats naturels (ou semi-naturels) et stades écologiques coexistent, généralement dans une structure « en mosaïque » à divers stades d'évolution du cycle (sylvigénétique dans le cas de la forêt), ce qui explique la coexistence de strates écologiques variées, évoluant à différents stades de maturité.

[modifier] Importance et utilité de la notion de « succession »

Le processus est évolutif, et consiste en une série d'étapes devant se succéder chronologiquement dans un ordre fonctionnellement contraint.

Lorsque l'Homme imite les processus de résilience écologique en voulant les hâter (reboisement accéléré ou reforestation par plantation ou régénération naturelle, génie écologique, génie végétal..), l'omission d'une seule étape peut empêcher le bon déroulement des étapes ultérieures. En particulier le stade pionnier a une grande importance pour la restauration ou apparition du sol et de l'ancrage des végétaux, la capacité du milieu à stocker l'eau, etc.

[modifier] Voir aussi


[modifier] Notes et références