Steve Albini
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Steve Albini | |
Naissance | 22 juillet 1962 à Pasadena (Californie) |
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Pays d’origine | États-Unis |
Profession(s) | Musicien Ingénieur du son Producteur de musique |
Genre(s) | Rock indépendant Noise rock |
Steve Albini, né le 22 juillet 1962 à Pasadena en Californie, est un musicien de rock américain. Guitariste (il a notamment fondé les groupes Big Black, Rapeman et Shellac), critique musical et producteur, son inventivité, son intransigeance et sa technique du son en font un des personnages les plus intéressants du rock indépendant de la fin du XXe siècle[1].
Son rock brutal et minimaliste a joué un rôle important dans la scène américaine des années 1980: en introduisant des sonorités venues de la musique industrielle britannique, il a posé les jalons du noise rock et du rock industriel naissants[2].
Son influence musicale s’étend de Nine Inch Nails aux nombreux artistes dont il a produit des albums, parmi lesquels on peut citer les Pixies, Nirvana, ou encore PJ Harvey.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Au début des années 1980 Albini se fait remarquer par ses propos incendiaires, antysystèmes et provocateurs publiés par le fanzine Forced Exposure, basé à Chicago; il y appelle notamment au meurte contre les forces de l'ordre (« Un bon policier est un policier mort »...).[2] Il choisit d'abandonner le journalisme pour se consacrer à la musique[2].
[modifier] Big Black
Steve Albini donne naissance à Big black en 1982 avec l’album Lungs qu’il enregistre seul, en assurant la guitare, la basse, et la gestion de la boîte à rythmes. La musique de Big Black est d’une agressivité extrême, autant par le son des instruments que par le chant. La boîte à rythmes donne une trame hypnotique et linéaire, tandis que la guitare délivre un son très aigu et métallique, évoquant celui d'une grande scie circulaire. Les textes, peintures au scalpel des atrocités de notre temps (racisme, viols, meurtres), sont énoncés d’une voix froide et dogmatique, chargée d'une rage destructrice à certains moments. La musique de Big Black peut être rapprochée de la lignée industrielle, mais surtout en constitue une sorte d’aboutissement dans la lignée noisy. Le groupe est dissout en 1987. Albini se consacre un temps à la production discographique; il produira notamment la même année l'album Surfer Rosa des Pixies, qui, bien que n'ayant reçu qu'un accueil discret à sa sortie, est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs disques de rock de cette période.
[modifier] Rapeman
Rapeman correspond, dans le hardcore, à ce que l'on appelait un supergroupe dans les années 1970. Rapeman est formé en 1988 avec des membres du groupe Scratch Acid, ce qui apporte comme modification fondamentale la présence d'un batteur dans le groupe. Steve Albini est à la guitare et au chant, Rey Washam est à la batterie et David W. Sims est à la basse. Le groupe se sépare en 1990. Steve Albini se consacre davantage à son travail de producteur, David W. Sims retourne avec ses partenaires de Scratch Acid pour former Jesus Lizard et Rey Washam s'enrôle dans Ministry.
[modifier] Shellac
En parallèle à ses travaux de production, Steve Albini lance le groupe Shellac en 1992, accompagné de Bob Weston (lui aussi ingénieur du son) et Todd Trainer. Si les thèmes traités sont dans la même veine que ceux de Big Black, la musique est moins hardcore et globalement moins rapide. La violence sonore est traduite dans des mélodies atrophiées, une voix contenue et des rythmes hypnotiques et lancinants. Jusqu'en 2000, trois albums ont été élaborés, ainsi que diverses participations à des compilations. Un quatrième album intitulé Excellent Italian Greyhound est sorti en juin 2007.
[modifier] Productions
Steve Albini défend une position typique du mouvement hardcore, en travaillant exclusivement dans un sens créatif et sans objectif de rentabilité.
Autodidacte, ce « gourou de la prod’ »[3] privilégie les enregistrements live et analogiques[2] et revendique un travail de production consistant à amener ses compétences aux groupes qu'il produit sans influencer le contenu artistique de leurs œuvres: c'est la mention "enregistré par Steve Albini"(recorded by Steve Albini) et non pas "produit par Steve Albini" qui figure sur les albums en question.
Le "son Albini" se caractérise par une basse très en avant et les voix, au contraires, en retrait, à la différence du mixage utilisé la plupart du temps dans le rock. Les séances d'enregistrement sont généralement très courtes (pas plus d'une semaine)[2] et les frais de production sont réduits au strict minimum. Il refuse toute rémunération sur les ventes de ses productions, estimant que cela constitue un vol des artistes, et juge que les dépenses astronomiques engagées par les maisons de disque ne font rien d'autre que rendre les groupes dépendants de ces derniers[2]; cela lui a quelquefois occasionné des ennuis, comme par exemple lors de l'enregistrement d'In Utero de Nirvana, où Geffen s'est montré mécontent de la sobriété de son travail, et a d'ailleurs préféré demander à d'autres de retravailler la production de certaines chansons[4], contre l'avis même de Cobain et, bien sûr, d'Albini, pour qui certains morceaux ont été "défigurés"[2].
Il a produit des albums pour plus d'un millier de groupes[5], la plupart étant très peu connus.
Quelques productions :
- Pure, de The Jesus Lizard
- In Utero de Nirvana
- Times Of Grace de Neurosis
- Sovereign de Neurosis
- A Sun That Never Sets de Neurosis
- The Eye of Every Storm de Neurosis
- Pod des Breeders
- My Father My King de Mogwai
- Surfer Rosa des Pixies
- Rid of Me de PJ Harvey
- Arise Therefore de Palace Music
- Face Of Collapse des Dazzling Killmen
- Razorblade Suitcase de Bush
- Halogen de Whitehouse
- Yanqui U.X.O. de Godspeed You! Black Emperor
- Blow It Out Your Ass, It's Veruca Salt de Veruca Salt
- Just Fred (1996) de Fred Schneider
- After Murder Park des The Auteurs
- Tweez de Slint
- Comfort de Failure
- Magnolia Electric Co. de Songs: Ohia
- Harshing my Mellow de Bewitched.
- The Albini Album, d'Elysian Fields
- The Power out, de Electrelane
- Indéfendable de Dickybird
- Western sous la neige de Dionysos
- Sex is Accident de Lust
- Strike des Thugs
- Kill The Fuse de uncommonmenfrommars
- Plug et Planet Of Tubes de Sloy
- Over The sun de Shannon Wright
- Dizzy Spells de The Ex
- Châteauvallon" de Chevreuil
- (((Capoeïra))) de Chevreuil
- The fear is what keeps us here de Zao
- The Weirdness des Stooges
- Walking into Clarksdale de Jimmy Page & Robert Plant
- Seamonsters de The Wedding Present
- You Follow Me de Nina Nastasia & Jim White
[modifier] Voir aussi
[modifier] Article connexe
- Electrical Audio, le studio de Steve Albini à Chicago.
[modifier] Lien externe
[modifier] Notes et références
- ↑ Philippe Robert, Rock, Pop, Un Itinéraire bis en 140 albums essentiels, Le mot et le reste, Marseille, 2006, (ISBN 2-915378-31-2) p.230
- ↑ a b c d e f g Michka Assayas, Dictionnaire du rock, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-221-09224-4) pp.20-21.
- ↑ Expression employée par Gilles Renault dans Libération, 03/06/2008 p.32 (Eclectisme avant tout - liberation.fr)
- ↑ Azerrad, Michel, Nirvana - L'ultime biographie, Ed. Austral, Paris, 1996, traduction de François Gorin, ISBN 2-841 12-027-9 pp.377-386
- ↑ Podcast: Live in Chicago: Steve Albini sur maximumfun.org