Stéphane Lhomme

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Stéphane Lhomme devant la centrale nucléaire du Blayais.
Stéphane Lhomme devant la centrale nucléaire du Blayais.

Stéphane Lhomme, né à Bordeaux le 4 novembre 1965, est le président de l'association Tchernoblaye, l'un des porte-parole salariés du réseau Sortir du nucléaire et un militant de l’association Droit au logement. Titulaire d’un DEA en sociologie, il a occupé la fonction d’instituteur entre 1991 et 2002.

Sommaire

[modifier] Militantisme et activisme

[modifier] Bordeaux

Stéphane Lhomme milite à Bordeaux depuis 2000, en particulier contre la politique du maire Alain Juppé.
En 2000 et 2001, il milite avec l’association Droit au logement pour accélérer le relogement de gitans sédentarisés[1], parmi lesquels ses propres élèves, habitant dans des logements de la ville de Bordeaux déclarés insalubres[2].
De 2002 à 2004, il est porte-parole du Collectif pour l’abrogation de l’arrêté municipal « anti-bivouac » pris par le maire de Bordeaux, Alain Juppé principalement à l'encontre des SDF. Après plusieurs manifestations, il dépose un recours pour excès de pouvoir devant le Tribunal administratif. Le 7 février 2003, le Tribunal administratif annule l’arrêté, jugement confirmé par la Cour administrative d’appel le 27 avril 2004[3],[4].
Le 23 septembre 2002, il participe à l'organisation d'une manifestation du Collectif « Contre les intégristes à St-Eloi » [5]. En effet, début 2002, le maire Alain Juppé a illégalement attribué l'église Saint-Eloi à un groupe traditionnaliste. Cette attribution a été annulée le 20 décembre 2002 par le Tribunal administratif de Bordeaux, puis le 27 avril 2004 par la Cours administrative d'appel, et enfin définitivement le 2 mars 2005 par le Conseil d'Etat[6]. Mais les traditionnalistes n'ont jamais été expulsés, ce que Stéphane Lhomme a commenté ainsi (dans son livre Alain Juppé saute sur Bordeaux) : "Juppé est beaucoup plus patient avec les intégristes qu'il ne l'a été avec les Sans-papiers", en référence à l'évacuation de l'église Saint-Bernard à Paris en 1996.
Le 12 février 2003, il participe à l'animation d'une manifestation (1000 personnes) contre la venue à Bordeaux de Vladimir Poutine, qui était invité par le maire Alain Juppé[7].
Stéphane Lhomme a rassemblé ses griefs à l'encontre d'Alain Juppé dans un livre, Alain Juppé saute sur Bordeaux (Le retour) publié en septembre 2006. Le 7 octobre 2006, veille de l'élection municipale anticipée, Stéphane Lhomme a été arrêté par la police pour « vente à la sauvette » devant la librairie Mollat [8]. Stéphane Lhomme explique son acte en affirmant que le directeur Denis Mollat, qui est un proche d'Alain Juppé, a fait retirer son livre de la vente dans sa librairie. Stéphane Lhomme a comparu le 1er octobre 2007 devant le Tribunal d'instance de Bordeaux, et a été relaxé [9].

[modifier] Militantisme anti-nucléaire

[modifier] Dans le cadre de Tchernoblaye

L'association Tchernoblaye est créée le 15 décembre 1999 par des citoyens bordelais [10], dans un premier temps sous la forme d'une association "de fait". Des statuts sont publiés au journal officiel du 11 mars 2000, et l’association Tchernoblaye est présidée par Stéphane Lhomme. Le 10 avril 2000, l'association et son président sont assignés en référé au Tribunal de grande instance de Bordeaux par la ville de Blaye qui entend faire interdire le nom « Tchernoblaye », estimant que ce nom nuit à son image. Le 14 avril 2000, le tribunal rejette, au nom de la liberté d'expression, [11],[12] le référé demandé par la ville de Blaye.
Le 29 septembre 2003, des militants de l’association Tchernoblaye bloquent un train transportant des déchets radioactifs en gare de Bordeaux Saint-Jean. Stéphane Lhomme est interpellé, puis relaxé avec un simple avertissement.
Le 27 octobre 2003, en tant que Président de l'association Tchernoblaye, Stéphane Lhomme dépose une plainte contre les dirigeants d'EDF pour avoir fait fonctionner en l'absence d'autorisations de rejets la centrale nucléaire du Blayais du 31 mars 2003 au 26 septembre 2003.[13]. Depuis, l’association proteste régulièrement devant le Tribunal de Bordeaux, accusant le Parquet de vouloir enterrer l'affaire.[14]
Le 27 octobre 2006, pour protester contre "l'inertie du Parquet de Bordeaux" qui, 3 ans après le dépot de plainte, n'a pas fixé de procès, Stéphane Lhomme, accompagné d’un autre militant de l’association Tchernoblaye, pénètre dans la cour intérieure du Palais de Justice de Bordeaux et reste pendant 5 heures sur un échafaudage[15]. Interpellé et placé en garde à vue, il est poursuivi sous l’accusation d’« avoir résisté avec violence » à un officier de police et d’« avoir commis des violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail » sur le Substitut du Procureur qui était monté à sa rencontre. Il a refusé de se soumettre à l’expertise psychiatrique demandée par le Parquet de Bordeaux, dénonçant une tentative de "psychiatriser les opposants, comme autrefois en URSS". Le 21 mars 2007, Stéphane Lhomme est condamné à 1000 euros d'amende avec sursis et fait appel[16],[17]... de même que le Parquet de Bordeaux. Un nouveau procès a eu lieu le 13 juin 2007 à la Cour d'Appel de Bordeaux. L'avocat général a demandé "une peine de prison avec sursis" à l'encontre de Stéphane Lhomme [18]. Le verdict a été rendu le 19 septembre 2007 : Stéphane Lhomme a été condamné à deux mois de prison avec sursis.

[modifier] Dans le cadre du Réseau "Sortir du nucléaire"

En tant que porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, il présente régulièrement les arguments de l’association en fonction de l’actualité.
Le 24 août 2002, lors du Sommet de la Terre de Johannesburg, Stéphane Lhomme occupe le stand EDF, laissé vacant durant le week-end, et le couvre d'autocollants[19]. Arrêté par la police sud-africaine, il est relâché dans la soirée[réf. nécessaire].

[modifier] Arrestation par la DST

Le 25 mars 2008, Stéphane Lhomme, convoqué par la DST à son siège national de Levallois-Perret, est placé en garde à vue et interrogé pendant 9 heures. Stéphane Lhomme est accusé de "Compromission du secret de la défense nationale". Cette garde à vue a été présentée par la DST comme étant la suite de celle déjà opérée par la DST pendant 14 heures le 16 mai 2006, sur réquisition de la section antiterroriste du Parquet de Paris. Son domicile avait alors été perquisitionné dans le but de trouver un document EDF en sa possession, classé « confidentiel défense ». Une copie de ce document avait été saisie à cette occasion[20]. Le document en question concerne la sécurité du réacteur nucléaire EPR, en projet au moment des faits. Le lendemain, plusieurs associations antinucléaires protestent contre cette arrestation et diffusent alors le document dans son intégralité sur Internet[21]. Stéphane Lhomme pourrait faire l’objet d’une mise en examen par le parquet de Paris et la DST pour « compromission du secret de la défense nationale », délit passible de cinq années d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende[22].

[modifier] Notes et références

  1. Le temps long des Gitans (La Chaîne Info)
  2. Rapport de la Chambre régionale des comptes d’Aquitaine
  3. Arrêt de la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux
  4. Pour la cour administrative d'appel de Bordeaux, «les risques d'atteinte au bon ordre, à la sûreté, à la sécurité et à la salubrité publiques» ne justifiaient pas l’arrêté "anti-bivouac"
  5. Sud-Ouest, lundi 23 septembre 2002 - Cinquante personnes, parties de Saint-Michel, se sont dirigées vers l’Église Saint-Eloi en dénonçant son usage. (...) Stéphane Lhomme, un des organisateurs de la manifestation, assurait : « des gens ont reconnu devant le porche des militants d’Unité Radicale, le mouvement d’extrême droite dissous après la tentative d’assassinat contre le président. Juppé aide ces gens. On demande à Chirac de le sanctionner »
  6. http://www.colloc.minefi.gouv.fr/colo_otherfiles_gest_loca/docs_divers/269189.pdf
  7. Sud-Ouest, jeudi 13 février 2003 : 800 voix contre « le génocide en Tchétchénie » [citation nécessaire]
  8. Un anti-Juppé arrêté pour vente à la sauvette - 20Minutes.fr, information en continu.
  9. http://bordeaux.juppe.free.fr/SL-bat-MOLLAT.pdf
  10. L'histoire de TchernoBlaye
  11. Jugement du Tribunal de grande instance de Bordeaux
  12. Commentaires de juristes sur le référé
  13. http://www.liberation.fr/actualite/societe/62257.FR.php
  14. TchernoBlaye demande à la justice d'agir - 20Minutes.fr, information en continu.
  15. Le porte-parole de Sortir du nucléaire convoqué au tribunal (Reuters)
  16. Metro - Lhomme bien entouré au tribunal
  17. Actualités économiques France - magazine bourse - actu finances : Capital.fr
  18. Prison avec sursis requise contre le porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire
  19. Un militant antinucléaire occupe le stand d'EDF à Johhanesburg in La Gazette nucléaire no 201/202 ; novembre 2002 (page 2) [lire en ligne]
  20. Un anti-nucléaire arrêté par la DST (Le Figaro)
    Le porte-parole du réseau Sortir du nucléaire placé en garde à vue (Le Monde).
  21. Les raisons de la publication du document "confidentiel défense" sur le réacteur nucléaire EPR (communiqué du réseau Sortir du nucléaire)
  22. Article 413-11 du Code pénal français

[modifier] Bibliographie

  • Stéphane Lhomme, L’insécurité nucléaire - Bientôt un Tchernobyl en France, Yves Michel, coll. « Écologie », avril 2006, 251 p. (ISBN 2913492401)
  • Stéphane Lhomme, Alain Juppé saute sur Bordeaux (Le retour), Syllepse, coll. « Arguments et mouvements », septembre 2006, 128 p. (ISBN 2-84950-121-2)

[modifier] Liens externes

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