Sidi Ahmed ou el Kadhi

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Sidi Ahmed ou el Kadhi fut le fondateur de la dynastie des Seigneurs de Koukou et Roi d'Alger de 1520 à 1527.

Fonctionnaire au service des derniers Hafsides de Tunis, il était, dès le début du XVIe siècle, gouverneur de la province de Annaba. En 1510, il est chargé d’aider Arudj Barberousse, le célèbre corsaire de l'Empire ottoman, à chasser les espagnols de Béjaïa, capitale de la province de l'Ouest.

Cette coïncidence permit à Sidi Ahmed ou el Kadhi de retourner sur la terre de ses ancêtres puisque sa famille était originaire de Aourir, village Kabyle de la tribu des Aït Ghobri. Le souvenir de sa famille et notamment de son ancêtre, le marabout Abou El Abbas, lui valut un retour triomphant et l'estime de l'ensemble des Kabyles, ses compatriotes. La sympathie des Kabyles qui habitaient le Djurdjura était tellement profonde et sincère qu'il s'installera définitivement parmi les siens sans jamais chercher à revenir ni à Annaba, ni à Tunis.

Sidi Ahmed ou el Kadhi et Arudj Barberousse, tous deux devenus amis, vaincront les espagnols rendant à Béjaïa sa liberté. Ensuite, Sidi Ahmed ou el Kadhi, alors à la tête des Kabyles vaincra le Cheikh des Aït Abbas de Guelâ.

En 1518, Aroudj trouvera la mort à Tlemcen, Kheireddin Barberousse, frère de ce dernier, prendra alors la tête de l’armée Turque et accusera Sidi Ahmed ou el Kadhi de trahison. Touché dans son amour propre, Sidi Ahmed ou el Kadhi se réfugiera dans sa forteresse de Koukou en attendant le moment propice pour laver ce que toute la Kabylie considérait comme un affront.
En 1520, Kheireddin décide de mener une expédition contre Sidi Ahmed ou el Kadhi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire des Kabyles sera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Kheireddin aura la vie sauve en ayant pris la fuite au bon moment. Victorieux, Sidi Ahmed ou el Kadhi s’empare d’Alger et régnera sans difficulté jusqu’en 1527.

Kheireddin reviendra à l’improviste, débarquant à l’embouchure du Oued Sebaou, il vaincra quelques contingents Kabyles à Bougdoura près de Draâ Ben Khedda (Mirabeau). Apprenant le retour de l’ennemi, Sidi Ahmed el ou Kadhi, fort d’une grande armée, prendra position au col de Beni-Aïcha les Issers. Cernés dans la plaine, Kheireddin et ses partisans allaient être anéantis, mais la veille du combat Sidi Ahmed ou el Kadhi fut, dans la nuit, assassiné dans son propre camp, d’une main que l’or turc avait soudoyée.