Siège de Marmande

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Siège de Marmade

Louis VIII prenant Marmande
Informations générales
Date début à juin 1219
Lieu Marmande
Issue Ville prise et population massacrée
Belligérants
Armée croisée et royale Défenseurs de la ville
Commandants
Amaury VI de Montfort
Louis de France
Centule d’Astarac
Arnaud de Blanquefort
Croisade des Albigeois
(Interventions royales) 
Marmande, Toulouse, Avignon, Montségur

Le siège de Marmande est une opération militaire d’Amaury VI de Montfort qui trouva sa conclusion avec l’arrivée du prince Louis de France. Ce fut également l’occasion d’un massacre de la population de la ville.

Sommaire

[modifier] Les circonstances

Depuis l’échec du siège de Toulouse et la mort de son père, Amaury VI de Montfort se trouve dans une situation désespérée. Le moral de ses troupes est au plus bas, les seigneurs languedociens commencent à se révolter et le comte Raymond VII de Toulouse entreprend une campagne de reconquête. Les faibles effectifs de l’armée d’Amaury ne lui permettent pas de s’y opposer, et plusieurs barons conseillent à Amaury la négociation. Le pape Honorius III avait envoyé une ambassade au roi Philippe Auguste, mais l’effet ne s’en fera sentir qu’au cours de l’année suivante.

[modifier] Le siège

Au alentours de Noël, Alix de Montmorency, veuve de Simon de Montfort et mère d’Amaury, et Bouchard de Marly arrivent avec un petit contingent de croisés. Ce renfort le permet de faire un raid dans les Corbières, puis il tente de surprendre la ville de Marmande, en Agenais, mais sans succès.

Il entreprend alors le siège de la ville, au début de l’année 1219. Raymond VII ne juge pas utile d’intervenir, faisant confiance dans les capacités des défenseurs et de ses deux chefs : Centule d’Astarac et Arnaud de Blanquefort. Raymond préférait également continuer le combat contre les croisés se trouvant à Carcassonne. En effet, certains d’entre eux, conduits par Foucauld de Berzy, effectuaient des raids dévastateurs dans les terres du comte. Avec le comte de Foix, Raymond surprend la troupe de Foucault de Berzy près de Baziège et la massacre.

Au printemps, le roi Philippe Auguste envoie son fils à la tête d’une importante troupe : une vingtaine d’évêques, une trentaine de comtes, six cents chevaliers et dix mille archers[1]. Cette armée arrive à Marmande le 2 juin 1218. Dès le premier assaut, les ouvrages avancés de la défense de la ville sont emportés. Pour Centule d’Astarac, le commandant de la place forte, l’avenir est nettement moins assuré, avec la venue du fils du roi. Il entreprend des négociations et accepte la reddition de la ville le 10 juin, en échange de la vie sauve pour lui et ses soldats. Le légat pontifical réclame pourtant la mort de Centule, comme hérétique et parjure, mais des barons protestent, estimant contraire à leur honneur de violer la parole donnée. Le comte d’Astarac et ses soldats sont considérés comme des prisonniers de guerre, mais les soldats du roi avaient profité de cette discussion entre le roi et le légat pour entrer dans la ville et commencer le pillage et le massacre. Cinq mille habitants sont massacrés et la ville est incendiée.

[modifier] Bilan

Cette victoire restera sans lendemain. Amaury de Montfort s’est montré incapable de prendre la ville avant l’intervention royale. L’annonce de la prise de Marmande, ainsi que celle du massacre, va rendre méfiant les populations occitanes, qui refusent d’accorder foi à la parole royale. Ainsi Toulouse refuse peu après d’ouvrir ses portes au prince, qui met le siège devant la ville, mais ne réussit pas à la prendre. Au début du mois d’août, le prince Louis quitte l’Occitanie, et Amaury de Montfort subit d’autres revers, avant de devoir renoncer en 1224 et quitter à son tour le Languedoc.

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

  • Georges Bordonove, La Tragédie Cathare, Pygmalion – Gérard Watelet, coll. « Les Grandes Heures de l’Histoire de France », Paris, 1991, 462 p. (ISBN 2-85704-359-7), p. 334-338

[modifier] Notes et références

  1. estimation sur lesquels les historiens s'accordent. Voir Georges Bordonove, ‘’Ibid’’, p.337.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externes