Salvien de Marseille

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Salvien est un auteur latin chrétien du Ve s. apr. J.-C.

Sommaire

[modifier] Vie

[modifier] Origine de Salvien de Marseille

Salvien de Marseille est originaire du nord-est de la Gaule, probablement de Cologne ou de Trèves, dont il décrit avec émotion la destruction en 440.

Son excellente éducation lui permet de devenir un rhéteur apprécié et un fin lettré. A une date inconnue il se marie et s'installe dans le sud-est de la Gaule. Avec sa femme Palladia il a un enfant.

[modifier] Conversion à l'ascétisme

C'est alors qu'il se convertit à l'ascétisme avec sa femme, avec pour conséquence la rupture avec ses beaux-parents. Il fait un séjour auprès d'Honorat d'Arles (Saint Honorat) en 427, au moment où celui-ci devient évêque d'Arles. Hilaire d'Arles note qu'il était l'un de ses plus chers compagnons.

Il participe à l'éducation de Salonius, le fils de son ami Eucher. Il devient prêtre en 430, puis termine sa vie à Marseille. Il est sûrement mort après 470.

Salvien est le témoin de l'appartion des langues romanes et de la disparition du latin comme langue d'usage courant "perit ridendo", "il meurt en se riant".

[modifier] Œuvre

Bien que l'auteur du De uiris illustribus, Gennade, indique qu'il fut prolifique, il ne nous reste de lui que deux œuvres et neufs lettres.

La première œuvre est le De gubernatione Dei ("Le gouvernement de Dieu") où il cherche à expliquer la crise de l'Empire romain, en butte aux attaques barbares, par un « plan universel de Dieu » qui punirait la décadence morale des Romains (en Gaule et en Afrique en particulier) et récompenserait la pureté morale des Barbares païens, qui paradoxalement deviennent des modèles pour les Romains chrétiens. Cette position est construite en opposition diamétrale à la "Cité de Dieu" de Saint Augustin et aux chrétiens d'Afrique qu'il malmène copieusement, dans la tradition très indépendante du christianisme provençal à l'égard de l'évêque de Rome, depuis Saint Honorat jusqu'à Jean Cassien, qui situe toujours l'évêque d'Arles et les abbés du monastère de Leyrins en relation directe avec le patriarcat de Constantinople, puisque la liturgie est y donnée en grec jusqu'à une date très tardive. Cette relation est illustrée par le légendaire provençal qui fait de Saint Honorat un fils de l'empereur de l'empereur de Byzance, Andronicus.

La seconde œuvre est le traité Ad Ecclesiam ou Livres de Timothée à l'Eglise. Il y dénonce l'avarice et la cupidité des chrétiens et l'organisation économique de la cité. Il y invite les fidèles à léguer leurs biens à l'Église.

Nous sont, enfin, parvenues neuf lettres, qui apportent des renseignements d'ordre biographique, notamment sur ses amitiés.

[modifier] Bibliographique

[modifier] Editions

  • PAULY (F.), Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, vol. 8, Vienne, 1883.
  • SALVIEN DE MARSEILLE, Œuvres, vol. 1, éd. LAGARRIGUE (I.), coll. Sources Chrétiennes n°176, Editions du Cerf, Paris, 1971.
  • SALVIEN DE MARSEILLE, Œuvres, vol. 2, éd. LAGARRIGUE (I.), coll. Sources Chrétiennes n°220, Editions du Cerf, Paris, 1975.

[modifier] Etudes sur l'auteur

  • BARMANN (L. F.), « Salvian of Marseilles Re-evaluated », Revue de l'Université d'Ottawa, 33, 1963, p. 79-97.
  • FAVEZ (Ch.), « La Gaule et les Gallo-Romains lors des invasions du Ve siècle d'après Salvien », Latomus, 16, 1957, p. 77-83.
  • THOUVENOT (R.), « Salvien et la ruine de l'Empire Romain », Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'Ecole française de Rome, 38, 1920, p. 145-163.

[modifier] Lien externe