Salmân al-Farsî

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Salmân al-Farsi (en arabe : سلمان الفارسي, Salman le Perse) ou Salmân Pâk (Salman le pur) alias Anastase le Perse.

Il fut l'un des premiers musulmans non arabes et l'un des compagnons du prophète Muhammad.

Salman est né dans une petite ville de Perse appelée Jiyye près d'Ispahan (Iran), et mazdéen de naissance. Son nom persan était Rozeba ou Rouzbahan.

Des généalogistes perses affirment que son nom était Mabih ibn Budhakhshan ibn Dih Dirih.

Converti au christianisme à son adolescence, il s'enfuit en Syrie afin d'y recevoir un enseignement religieux auprès d’un moine et s'associa à une succession de chrétiens anchorites.

Il apprit d'eux la venue du dernier Prophète, qu’un ultime messager de Dieu serait envoyé à l’humanité prochainement pour faire revivre « la religion d’Abraham », car les signes étaient désormais réunis d’après les anciennes écritures. Il lui dit que ce prophète viendrait du pays des Arabes, et qu’il s’exilerait dans une région boisée de palmiers. Il lui indiqua aussi quelques signes pouvant confirmer sa prophétie comme le fait « qu’il accepte les cadeaux et refuse les aumônes », et qu’il porte dans son dos « le sceau de la prophétie ».

Il voyaga alors vers le Hijaz ou il fut capturé, vendu en esclavage et emmené à Médine. Il servit donc plusieurs années en tant que récolteur de dattes pour le compte des exploitants de la ville, cela quelques années avant la venue du prophète. C'est donc dans cette ville qu'il rencontra le jeune Mohammed et son épouse Khadidja.

Salman reconnut en lui les signes de la prophétie ; il se convertit donc à l’Islam.

Mohammed l'aida à réunir toutes les conditions pour gagner sa libération par un contrat de rachat à son maître pour une somme astronomique: « Sal­man fut racheté au prix de trois cent soixante arbrisseaux de palmier et quarante oughiyés d'or [l'oughiyé est une ancienne mesure équi­valent à 7 mésghals, soit 35 grammes]. Il planta, avec les autres membres de cette nouvelle communauté, de ses propres mains les palmiers en question et offrit une large pièce d'or. Tel est raconté l' épisode de l'affranchissement de Salman dans la sourate Sirat Rasul Allah d'Ibn Ishaq.


Lors de la "guerre des Coalisés", quand tribus bédouines, quraychites, juives, mecquois et les autres s'allièrent pour assiéger Médine dans le but d'éradiquer cette nouvelle "secte" religieuse qui allait mettre à mal le système économique bourgeois bien rôdée multi-séculaire dans lequel vivait cette région du monde, Salman fut d'une aide précieuse.

C'est pendant cette bataille appelée al-Ahzab ou al-Khandaq, Salman conseilla au Prophète de creuser des tranchées autour de Médine pour défendre la cité, une suggestion que le Prophète accepta avec joie.

Les Coalisés menés par Abou Sofiane, furent incapables après un mois de siège de prendre Médine.

Ce procédé inconnu des Arabes, mais bien connu des Perses, permit aux musulmans de résister à cette armée qui les surpassait en nombre, en équipement et en préparation.

Salman accompagna toutes les campagnes des compagnons du prophète notamment celle de Perse. Salman al Farsi fut de fait designé gouverneur de cette region. Il était le commandant d'une troupe de plus de 30 000 musulmans. Il gouverna avec justice et équité.


Il donnait tout son salaire de gouverneur aux pauvres. Il vivait de son propre travail manuel. Ne possédait pas de maison mais vivait plutot sous les arbres se couvrant avec la moitié d'un drap. Il avait l'habitude de dire qu'il était surpris de voir les gens dépenser toute leur vie pour ce bas monde, sans une pensée pour la mort qui les prendrait de ce monde un jour.

Le Prophète déclara que Sal­man faisait partie de sa propre famille. Il lui accorda un statut important et fit en sorte que les autres califes le consultent.

Cependant, à la suite de la brutale invasion de l'Iran par les Arabes, Salman se retira de la politique et fut confiné à Tisphone et à Médaén où il organisa le mouvement révolutionnaire chiite qui se dressa contre l'islam omeyyade.

Salman renforce avec Bilal l'Ethiopien, le Juif Ka'b et bien d'autres la dimension de l'universalité de l'islam dans un monde médinois presque exclusivement arabe.


[modifier] Citations

Bukhari rapporte deux Traditions qui montre la considération du Prophète à l'égard de Salman :

Lorsque nous étions assis avec le Prophète , Surat-al-Juma fut révelée à lui . Quand le Prophète recita le verset « et Il ( Dieu) l'a envoyé (Muhammad) aussi aux autres (que les les Arabes)... »(62 :3) Je dis, « Qui sont ils, O Messager de Dieu ? » Le Prophète ne repondit pas jusqu'à ce que je repete trois fois. A ce moment Salman était avec nous » Le Messager de Dieu mis sa main sur Salman, disant « Si la foi était aux Pléiades, même alors certains hommes de ce peuple (celui de Salman) l'aurait atteint. »

Le gendre de Mohammed le Prophète, Ali, lui donna le surnom de Loqman le Sage.


[modifier] Notes et anecdotes

Salman al-Farsi est connu comme l'Imam, l'étendard des étendards, l'héritier de l'Islam, le juge sage, un savant reconnu, membre de la maison du Prophète . Tels sont les titres que le Prophète lui donna.

Il vendait des paniers d'osiers pour trois dirhams, un dirham représentait le coût d'un panier, un dirham était pour sa famille et le dernier était distribué aux Pauvres, acte qu'Omar lui reprocha.

Un jour, un Damasquin qui venait d'arriver en ville, l'aperçut, sans se douter qu'il s'adressait au Gouverneur de la région. Le Damasquin lui dit à peu près ceci "Dis moi, contre de l'argent peux-tu me porter mes effets personnels jusqu'à untel !". Salman saisit les biens du Damasquin et les porta. Tout le long du chemin les Musulmans qui croisaient le Gouverneur lui disait "Que la paix et le salut soit sur le Gouverneur !" et ceci se répéta plusieurs fois de telle sorte que le Damasquin comprit que l'homme qui se tenait auprès de lui était en fait Salman Al Farisi.

On constate qu'il n'y a pas grande différence entre «Salman» et « musulman» : islam, musulman et salman ont la même origine.

Il mourra durant le règne de Ousmane. Il passa le secret au petit fils d'Abu Bakr, Imam Abu Abdur Rahman Qasim ibn Muhammad ibn Abu Bakr as-Siddiq.


[modifier] Liens externes

L'histoire de Salman avec exégèses